Les fidèles du monde entier pourront se recueillir le Samedi saint, le 3 avril prochain, devant le Saint-Suaire grâce à la diffusion de la cérémonie en direct de la cathédrale de Turin à la télévision italienne TV2000 et sur les réseaux sociaux. Elle débutera à 16h30 avec notamment des témoignages des jeunes turinois impliqués dans la préparation de la célébration, suivis d'une veillée de prière.
Une ostension exceptionnelle du Saint-Suaire avait aussi eu lieu le Samedi saint l’année dernière, alors que la première vague de la pandémie de Covid-19 frappait l’Europe. Mais ce nouveau temps de recueillement "n'est pas une simple répétition de celui célébré en 2020", a précisé l’archevêque de Turin dans un communiqué le 3 mars dernier. "L'année dernière, nous nous sommes trouvés dans une situation d'urgence totalement inconnue; aujourd'hui, nous sommes plus conscients des difficultés à affronter et des engagements que nous pouvons prendre. Nous avons surtout compris que notre première force est de continuer courageusement à vivre et d'aider ceux qui sont en difficulté et dans le besoin", a-t-il encore souligné.
Vénéré depuis le Moyen Âge, le Saint-Suaire, linceul qui aurait enveloppé le corps de Jésus-Christ après sa décente de la croix, n’en finit pas de passionner historiens et scientifiques quant à la question de son authenticité. "Dans le Suaire, l’Église catholique ne vénère pas un objet", a tenu à préciser l’archevêque de Turin dans un message vidéo. "Elle se sent, au contraire, appelée, provoquée à méditer sur la passion et la mort du Seigneur, et donc sur cette expérience de douleur que nous traversons tous. Car aussi dans la mort, nous sommes frères !".
Si l’Église ne s’est jamais prononcée sur son authenticité, le pape François, comme ses prédécesseurs, a qualifié cette pièce de lin d’"icône", c’est-à-dire une représentation permettant aux croyants d’entrer en contact avec le mystère de la mort du Christ crucifié sur la Croix. "Cette toile reflète de manière aussi claire et précise ce que l’Évangile décrit dans la passion et la mort de Jésus", avait ainsi rappelé à l’époque Mgr Nosiglia.