En regardant l’histoire de l’Eglise, il n’est pas difficile de constater que la dévotion envers saint Joseph connaît une histoire peu commune. Pendant de nombreux siècles, l’époux de la Vierge Marie ne fait pas partie des intercesseurs les plus importants. Certes, les théologiens ne l’ignorent pas, ses qualités et ses vertus sont soulignées dans des commentaires de l’Écriture. Néanmoins, il faut attendre le XVe siècle pour que lui soient consacrés de véritables documents et, surtout, que son culte se développe véritablement.
Comment expliquer ce retard ? Pour le jésuite Paul de Barry, l’un des premiers à promouvoir la dévotion à saint Joseph au XVIIe siècle, Dieu « a voulu laisser passer durant seize cents ans toutes les dévotions que ses serviteurs ont eu pour divers saints, tous ces honneurs qu’on leur a rendus, et toutes ces différentes manières de recourir à eux pour la délivrance de quantité de maux, et pour l’entérinement de toute sorte de saints désirs. Mais tout cela n’a été que pour nous façonner à la dévotion que nous devons avoir pour ce grand saint qui n’a éclaté qu’en ce temps auquel nous vivons ».
En dix dates clés, voici la chronologie de la dévotion à saint Joseph, ce saint le plus prié aujourd’hui après la Vierge Marie :
Année 1030
C’est dans l’abbaye bénédictine de Winchester que la fête de saint Joseph aurait été célébrée pour la première fois.
Année 1476
Le pape Sixte IV autorise la fête de saint Joseph au 19 mars dans le bréviaire et le missel romain. A la demande des frères mineurs conventuels, il approuve une messe de saint Joseph de rite simple.
8 mai 1621
Grégoire XV étend la fête liturgique de saint Joseph au monde entier en l’inscrivant au calendrier de toute l’Église. Le 19 mars devient alors une fête chômée. Toutefois cette décision pontificale demande l’aval des princes, nécessaire pour qu’elle ait force de loi dans chaque royaume.
12 mars 1661
En France, trois jours après avoir pris le pouvoir, Louis XIV décide de solenniser le culte de saint Joseph, en faisant chômer sa fête dans tout le royaume. Un an plus tôt, à Cotignac, le 7 juin 1660, saint Joseph était apparu au jeune berger Gaspard Ricard d’Estienne. Si des dizaines d’apparitions de la Vierge Marie ont été rapportées dans le monde entier, celles de saint Joseph ne sont pas nombreuses. L’apparition de Cotignac fait partie des quatre reconnues et authentifiées par l’Eglise.
8 décembre 1870
Pie IX proclame saint Joseph patron de l’Eglise universelle par le décret Quemadmodum Deus et il élève la fête du 19 mars au rite double de première classe par un décret Urbi et orbi.
25 juillet 1920
Benoît XV nomme saint Joseph patron des mourants et encourage les familles à prendre comme modèle la Sainte Famille. Dans son Motu proprio Bonum sane, il appelle à promouvoir la vénération de saint Joseph.
13 novembre 1962
Jean XXIII introduit saint Joseph dans le canon romain de la messe. Le texte est entré en vigueur le 8 décembre 1962. Un peu plus tôt, il place le concile qu’il venait de convoquer sous sa protection.
15 août 1989
Cent ans après l’encyclique de Léon XIII Quamqual pluries sur le patronage de saint Joseph, Jean Paul II publie Redemptoris Custos consacrée à la mission du père terrestre de Jésus. Il y invite à renouveler son culte.
19 juin 2013
En réponse au souhait de son prédécesseur Benoît XVI, le pape François incorpore saint Joseph dans les prières eucharistiques de l’édition typique du missel romain. Saint Joseph sera désormais invoqué à chaque messe.
8 décembre 2020
Le pape François publie une lettre apostolique Patris corde dans laquelle il proclame 2021 comme une année dédiée à saint Joseph. Inaugurée le 8 décembre 2020, elle sera clôturée le 8 décembre 2021.
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La fête du jour