Traditionnellement prévue le Vendredi saint, la quête pour la Terre sainte est d’autant plus essentielle cette année que la pandémie de Covid-19 a vidé la Terre sainte des pèlerins.
Sans une contribution exceptionnelle à la collecte “Pro Terra Sancta” (Pour la Terre Sainte, en latin), traditionnellement prévue le Vendredi saint, il sera difficile pour beaucoup de chrétiens des Églises d’Orient “de résister à la tentation d’abandonner leur pays”, a déclaré le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, dans son appel à la collecte, annonce le Bureau de presse le 11 mars. Le prélat alerte sur la situation dramatique dans laquelle se trouvent de nombreuses communautés à cause de la pandémie.
En 2020, “les rues désertes autour du Saint-Sépulcre et de la Jérusalem antique ont fait écho à la place Saint-Pierre, désertée et trempée par la pluie, que le pape François traversait le 27 marsé, déclare le cardinal Sandri dans un appel en vue de la prochaine collecte “Pro Terra Sancta” qui doit se dérouler le 2 avril prochain, jour du Vendredi saint. Mise en place par le pape Paul VI en 1974, la collecte est récoltée par la Custodie franciscaine en Terre Sainte (65%) et la Congrégation pour les Églises orientales (35%) puis répartie entre les différentes communautés chrétiennes orientales en Afrique et au Moyen-Orient.
Quelques jours après le voyage historique du pape François en Irak, le cardinal italien appelle à “ne pas détourner le regard” de la situation de l’Église catholique en Orient. Sans une collecte particulièrement généreuse cette année, “il sera difficile pour beaucoup de chrétiens de ces terres de résister à la tentation d’abandonner leur pays”, explique-t-il.
Plus de dons, mais beaucoup plus de besoins
La mauvaise année 2020 n’est pas tant liée à la baisse des dons (qui ont au contraire augmenté entre l’année 2019 et l’année 2020), mais aux conséquences de la pandémie sur les économies locales. En 2020, la Collecte de Terre Sainte a permis de récolter plus de 8.200.000 euros contre 6.950.000 euros environ en 2019.
L’absence de pèlerins a pesé lourd sur la situation économique de la Terre Sainte, entraînant des pertes d’emploi. La Custodie a beaucoup aidé en 2020 les travailleurs palestiniens touchés de plein fouet par la crise qui les empêche souvent de travailler.
La guerre persiste et les sanctions ont aggravé les effets de la pandémie.
Le cardinal Sandri souligne aussi “l’isolement qui les a fait se sentir encore plus éloignés, coupés de tout contact vital avec les pèlerins en provenance de tous les pays du monde”. Il n’est pas envisageable, a-t-il affirmé, de “renoncer à entretenir les Lieux saints qui sont le témoignage concret du mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu”.
Un fonds spécial Covid-19 cette année
Le rapport adjoint à la lettre du cardinal Sandri rappelle également qu’en raison de la crise du coronavirus, la Congrégation pour l’Église orientale avait créé un fonds spécial pour aider les Églises orientales voulu par le pape François. Plus 418.000 euros ont ainsi été prélevés sur les fonds de la Collecte de terre Sainte et ont été alloués aux représentants pontificaux des différents pays dans le besoin. Quelque 303 projets ont été financés dans 24 pays relevant de la compétence de ce dicastère.
La situation rend difficile le soutien des paroisses dans leur mission pastorale, la poursuite de l’œuvre éducative au sein des écoles chrétiennes, et l’engagement social en faveur des plus pauvres et des malades, explique le cardinal argentin. En 2020, 753.000 euros ont été versés aux écoles gérées par le Patriarcat latin de Jérusalem, à peu près autant au Secrétariat pour la solidarité (une autre œuvre éducative), et un peu plus d’un million d’euros à l’Université de Bethléem. Plus d’1,9 millions d’euros finance aussi le fonctionnement des enseignements dispensés à Rome, dont 1 million pour l’Institut pontifical oriental.
Le Liban et la Syrie, pays les plus aidés
Une partie des aides va aussi chaque année aux Églises d’Orient sous forme de subsides. En 2020, 643.000 euros ont été déboursés pour la Syrie, 307.000 pour le Liban, 274.000 pour Jérusalem, 201.000 pour l’Égypte, et autour de 150.000 euros pour l’Irak, la Turquie, l’Éthiopie, l’Érythrée, ainsi que des sommes moindres pour l’Iran et la Jordanie.
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“La guerre persiste et les sanctions ont aggravé les effets de la pandémie”, a encore expliqué le haut prélat, faisant référence aux communautés syriennes ou libanaises. Il a aussi insisté sur les “souffrances des déplacés et des réfugiés”. Le cardinal a enfin remercié les prêtres, religieux, religieuses et fidèles qui travaillent “à la pleine réussite de cette quête”.