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La foi d’un sans-abri à l’origine d’un standard musical

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Louise Alméras - publié le 18/02/21
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Gavin Bryars compose "Jesus' Blood Never Failed Me Yet" entre 1971 et 1975. C'est ce morceau sur lequel Tom Waits, le célèbre chanteur américain à la voix rocailleuse, greffera sa voix quelques années plus tard. Une histoire étonnante qui a commencé dans la rue.

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Gavin Bryars compose “Jesus’ Blood Never Failed Me Yet” entre 1971 et 1975. C’est ce morceau sur lequel Tom Waits, le célèbre chanteur américain à la voix rocailleuse, greffera sa voix quelques années plus tard. Une histoire étonnante qui a commencé dans la rue.

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En 1971, le réalisateur Alan Power et le compositeur et contrebassiste Gavin Bryars réalisent un reportage sur les sans-abri de Londres, dans le quartier d’Elephant and Castle et la gare de Waterloo. Face à la caméra, plusieurs hommes, ivres et titubant, s’approchent pour dire ou chanter quelque chose, comme des airs d’opéra. Mais l’un d’eux, sobre, se met à entonner un chant religieux. Juste quelques mots qui tourneront plus tard en boucle sur le morceau composé par Gavin Bryars : “Le sang de Jésus ne m’a jamais abandonné. C’est une chose que je sais, tout comme je sais qu’Il m’aime.” Comme cette bande-son n’est pas gardée au montage, le compositeur décide de l’utiliser car la voix du sans-abri est non seulement juste mais aussi très touchante.

 

Le pouvoir étonnant de cette musique sur les auditeurs

A l’écoute, on imagine la voix du sans-abri monter d’une rue envahie par le froid, aux alentours de Noël. Au début, on l’entend à peine. Puis les mots, pleins de ferveur, nous parviennent. Touché par sa voix et ses mots, le musicien se lance dans la composition d’une musique d’accompagnement dont la version aboutie sort en 1975. Lors de l’enregistrement dans son studio de Leicester, la porte donne sur un grand studio de peinture. Il se souvient qu’après être allé faire une pause café, laissant la musique tourner, il “trouve la pièce normalement animée anormalement calme. Les gens se déplaçaient beaucoup plus lentement que d’habitude, et certains étaient assis seuls, pleurant”. C’est à ce moment-là qu’il comprend qu’ils ont tous été “submergés par le chant du vieil homme”.

Cet instant le convainc de réaliser un accompagnement orchestral simple pour respecter “la noblesse et la foi simple du clochard”. Plus tard, n’ayant pas pu retrouver le chanteur, Gavin Bryars estime la pièce “comme un témoignage éloquent mais discret de son esprit et de son optimisme”. Presque vingt ans après, en 1993, une nouvelle version d’une heure et quart voit le jour dans laquelle Tom Waits fait écho à la voix du sans-abri durant les vingt dernières minutes, pour dire à son tour : “Le sang de Jésus ne m’a jamais abandonné”, lui qui est pourtant plus familier de l’humour ou du cynisme. L’histoire du morceau aura donc été émouvante jusqu’au bout.



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