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Dans l’Église, tout pouvoir est un service

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Antoine Mekary / Godong

Christian Venard - publié le 09/02/21

Dieu est davantage présent dans le cœur de chaque baptisé que dans les structures de pouvoir de l’Église.

Une femme nommée sous-secrétaire du synode des évêques à Rome. Voilà le petit monde médiatique en émoi pour nous expliquer qu’enfin l’Église s’ouvre à la modernité, qu’enfin elle accepte la parité, que l’ouverture au monde et au progressisme vient de franchir une étape décisive, etc. Il n’est pas question de diminuer les mérites de la sœur xavière choisie par le Pape, ni même — puisqu’il s’agit en effet d’une première — la portée d’une telle décision. Mais pourrait-on raison garder ? Il est amusant de noter sous certaines plumes, d’habitude fort enclines à condamner « l’Église surplombante », des réjouissances pour une nomination dans une institution particulièrement « surplombante » !

Ce signal est une bonne chose

Faut-il, une fois de plus, céder aux sirènes d’une forme de modernité, au sein de l’Église, en songeant que l’accession « au pouvoir » des femmes serait le nec plus ultra d’une théologie de la femme et de sa place au cœur de l’assemblée des baptisés ? Que le Saint-Père ait le désir d’envoyer un signal — ce à quoi il nous a habitués depuis le début de son pontificat — est en soi une bonne chose. Pour autant, il serait trop facile, par une simple nomination, d’imaginer que différentes questions, lourdes de conséquences dans la vie de l’Église, aient trouvé une réponse !

La première d’entre elle relève précisément de l’exercice du pouvoir au sein de l’Église. Une saine théologie, et un exercice saint des vertus humaines, obligent normalement à considérer toute forme de pouvoir ecclésial comme et avant tout un service. Ayons le courage, avec l’histoire y compris contemporaine, de constater que ce commandement du Seigneur à ses disciples est rarement observé, et que la structure ecclésiale, sorte de mal nécessaire et pourtant d’origine divine, recèle en son sein nombre de déviants assoiffés de pouvoir. C’est d’ailleurs une analyse particulièrement intéressante développée dans un document récent de la Commission doctrinale de la Conférence des évêques de France : « L’arbre et ses fruits », (décembre 2020). Ecclesia semper reformanda, proclamaient déjà les anciens. L’Église aura toujours à se réformer car, composée d’hommes et de femmes pécheurs, elle a besoin sans cesse de se purifier en son humanité. Cela suppose que chacun de ses membres « dirigeants » accepte, pour ce qui le concerne, de se convertir et de changer la manière dont il exerce les responsabilités qui lui sont confiées, au nom du Seigneur.

Un renouveau théologique nécessaire

Un autre aspect est sans doute d’éviter à tout prix, pour la réflexion sur la place des femmes, d’appliquer à la structure ecclésiale les « recettes » de parité du monde laïque. La féminisation paritaire systématique et obligatoire ne semble guère avoir porté des fruits exemplaires à travers le monde et on ne voit pas en quoi cela serait différent dans la structure ecclésiale. Ainsi, des clercs peuvent toujours être invités à céder à des femmes la partie de leurs « pouvoirs » qui n’est pas proprement sacerdotale. Mais jamais les femmes ne pourront être revêtues du sacerdoce et exercer le service qui en découle directement, cette impossibilité relevant, selon les mots décisifs de Jean-Paul II, du dépôt révélé de la foi.

On ne saurait faire l’impasse sur l’œuvre de Dieu lui-même qui, pour assurer le Salut du monde a précisément choisi une femme pour enfanter en humanité son propre Fils.

Sur le fond, il reste à espérer encore, comme l’avait appelé de ses vœux le pape Benoît XVI, un renouveau de la compréhension théologique et théologale, du rôle des femmes au sein de l’Église. On ne saurait faire l’impasse sur l’œuvre de Dieu lui-même qui, pour assurer le Salut du monde a précisément choisi une femme pour enfanter en humanité son propre Fils. Ce sont encore des femmes qu’il a choisies pour qu’elles soient apôtres auprès des apôtres après la Résurrection.

Ces approfondissements ne pourront s’accomplir qu’en réalisant toujours plus combien l’Église vit, d’abord, essentiellement et avant tout, dans le cœur battant de chaque baptisé, homme ou femme, clerc ou laïc, appelé personnellement à la sainteté, au creuset des familles chrétiennes qui transmettent la foi, et sans doute beaucoup plus que dans toutes les assemblées ecclésiales, fussent-elles synodales…


KOBIETA W KOŚCIELE

Lire aussi :
Comment l’Église a donné aux femmes une place éminente

Tags:
ÉgliseFemmes
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