“Il faut vivre dans un esprit de vigilance et de prière”, a appelé Mgr John Saw Yaw Han, évêque auxiliaire de Yangon (Birmanie), alors que le pays est en état d’urgence depuis l’arrestation de la dirigeante Aung Saan Su Kyi par l’armée birmane ce lundi 1er février.La Birmanie a été le théâtre ce lundi 1er février d’un nouveau coup de l’État de l’armée – le quatrième en 63 ans – avec l’arrestation de la dirigeante Aung San Suu Kyi et la proclamation de l’état d’urgence pour un an. À la tête du pays depuis 2026 avec son parti la Ligue nationale pour la démocratie (LND), Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991 aujourd’hui âgée de 75 ans, a été arrêtée ainsi que le président de la République, Win Myint et d’autres responsables de son parti. Des généraux ont été placés aux principaux postes et le vice-président, le général Myint Swe, a été nommé président par intérim.
Appel à la prudence
Alors que la communauté internationale exige la libération d’Aung San Suu Kyi, l’évêque auxiliaire de Yangon (la capitale économique du pays, ndlr), Mgr John Saw Yaw Han, a indiqué qu’en cette phase difficile et critique pour l’avenir du pays, “il faut vivre dans un esprit de vigilance et de prière”, en priant surtout pour la paix, rapporte l’agence Fides. L’archidiocèse de Yangon a publié un message invitant plus globalement le peuple de Dieu à vivre “ce délicat passage de la vie nationale avec la plus grande des prudences”.
L’Église du pays (les catholiques représentent moins d’un million de personnes sur les 51 millions d’habitants, ndlr) rappelle également qu’une attention toute particulière doit être accordée aux prêtres “considérés par les fidèles comme des points de repère” et qui vont être amenés à doubler de vigilance “quant aux personnes qui vont vouloir pénétrer – contrôler ? – des églises pour des raisons de sécurité”. Il est également demandé aux prêtres et religieux de “ne pas fournir de déclarations individuelle” qui pourraient entraîner un plus grand sentiment d’incertitude au sein de la population et de veiller à “la liturgie, en encourageant les fidèles à prier intensément pour la paix au Myanmar (Birmanie)”.
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Depuis son indépendance en 1948, la Birmanie a vécu sous le joug de la dictature militaire pendant près de 50 ans. Une période particulièrement dure pour la population dont une grande partie a vécu dans une extrême pauvreté. Consciente de cela, l’Église de Birmanie demande également à ses prêtres et religieux de “pourvoir à la mise en place de réserves de nourriture pour éviter les carences” et de “prendre soin également de constituer des stocks de médicaments pour tous les besoins de santé de la population”. Enfin, pour toute situation alarmante ou d’urgence, toutes les communautés ecclésiales du territoire sont invitées à s’adresser sans délais à l’archevêque de Yangon.
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