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Mes deux filles ont été tuées lors des attentats de 2015 : « Je sais qu’elles ont trouvé une nouvelle famille »

Sylvie Pétard - publié le 31/01/21

Le 13 novembre 2015, la vie d’Érick et Sylvie a basculé dans l’indicible et l’inconnu. Leurs deux seules filles, Anna et Marion, 24 et 27 ans, ont été assassinées à la terrasse du Petit Carillon, à Paris. Sylvie raconte pour Aleteia comment le Seigneur a peu à peu pris une place essentielle dans leur vie.

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Après le choc de l’annonce, le voyage à Paris pour reconnaître les filles et récupérer leurs affaires, l’enterrement, nous sommes tombés dans un trou noir, vidés de tout. Nous n’avions plus aucune réaction. La seule chose qui m’a tenue en vie est d’écrire un livre pour les filles et avec elles, pour ne pas oublier ce qui est arrivé.

Un soir, j’ai eu envie de prier. C’était comme si une force me poussait à le faire. Dans la chambre d’Anna, j’ai trouvé sa Bible toute blanche et j’ai commencé à la lire. Cela m’a fait un bien fou et m’a donné une raison de plus pour chercher à comprendre l’appel de Dieu. Quelques jours plus tard, j’ai eu l’image de Dieu, avec mes filles qui étaient dans un grand nid d’oiseau. Je ne voyais que leur visage et c’est à ce moment-là que je les ai retrouvées. Au fil de ces moments de prière, Marie qui était très loin derrière, s’est rapprochée tout doucement. Elle s’est placée entre Dieu et les filles. Depuis, cette image est constante dans ma tête.

Plus les journées passent, plus elles sont rythmées par les prières. Aujourd’hui, il n’y a plus que Dieu, Marie et Jésus qui comptent. Je sais que les filles ont trouvé une nouvelle famille. Tout y est tellement plus calme ! En leur compagnie, je suis bien. Marie les protège, le temps que j’arrive.

Une épreuve vécue à deux

Érick, mon mari, ne vit pas sa foi et son espérance de la même manière, mais nous restons soudés l’un à l’autre, notre amour mutuel est trop puissant. Notre tristesse invisible et infinie, elle est dans notre cœur. Seules, la foi et notre espérance nous font sortir la tête de l’eau. Nous devons apprendre à vivre dans ce monde invisible, différent de notre vie terrestre. Nos différents pèlerinages au sanctuaire de Montligeon (Orne) nous ont fait un bien fou. Érick a énormément apprécié et j’en suis très heureuse.

Ma foi, cette nouvelle famille du Ciel est mon refuge. Je ne vis qu’à travers elle. Ma relation d’amour avec les filles n’a jamais été coupée, je suis toujours leur maman, différemment, mais je suis toujours aussi fière de mes grandes filles. Le soir, avant de prier, je leur écris. Cela fera vingt-cinq cahiers que je noircis. Je leur raconte ma journée, mes hauts et mes bas.

Notre passé est dans mon cœur et mon âme, mon avenir est avec les filles, Dieu et Marie. Cette relation, cette espérance de les retrouver me permet de me lever tous les jours, malgré tous les moments de panique et de pleurs. Ma nouvelle famille du Ciel me booste pour la journée. Merci mon Dieu.

Propos recueillis par Bénédicte de Saint Germain.


enfant faisant un coeur avec ses mains

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Tags:
deuilTerrorisme
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