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Cher saint Joseph,
Vient maintenant la présentation de Jésus au Temple. Etais-tu fier ? N’étais-tu pas envahi de cette belle et noble fierté ? Cette présentation du premier garçon était sans doute importante à tes yeux. On t’imagine bien trop souvent comme un bon père catholique. Mais enfin tu étais juif, de lignée royale ! Cette tradition de présentation au temple du premier garçon était de ta responsabilité. Par ailleurs, en inscrivant Jésus dans la tradition juive, tu permettais à l’Ancienne Alliance d’accueillir la nouvelle, et à la nouvelle Alliance de s’inscrire dans l’Ancienne. Marie avait mis au monde le Sauveur. Toi, Joseph, tu devais t’assurer que le Messie… soit juif. En amenant Jésus au Temple, vous accomplissez ensemble ce passage de témoin.
Et pour vous aider, quoi de mieux que de voir deux prophètes croiser votre chemin ? Mesdames et messieurs, faites entrer Anne et Siméon, respectivement prophétesse et prophète. Oui, je t’imagine empli d’une belle et saine fierté, toi l’humble protecteur de la nouvelle alliance, de la voir être adoubée par l’ancienne. Oui, je t’imagine fier, et heureux, de voir ces deux rocs reconnaître en ton fils le Messie attendu. Que d’espérance leurs paroles ont-elles dû susciter en toi ! Tu as vu, avant même que ton fils devienne adulte, que quelques-uns en Israël accueilleraient bien leur Messie. Quel grand rôle joué par ces prophètes. Et là encore, sans vouloir te jeter des fleurs, tu m’épates. Car ces prophètes et leurs prophéties, Ô combien importantes, tu les as accueillies. Toi, premier protecteur du corps du Christ, au sens propre, tu as accepté ces prophètes. Quel exemple pour tout responsable d’Eglise, qui se doit d’accueillir et discerner les prophéties pour guider le troupeau. Je t’imagine sur la route du retour prendre et reprendre ces paroles du prophète Siméon : « mes yeux ont vu le Sauveur. » Je vous imagine, toi et ta femme, entonner pour la première fois cette belle prière que Marie a transmise aux apôtres trente ans plus tard. Oui, ces paroles devaient habiter votre prière de couple, puis l’Eglise tout entière jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, nous sommes unis, cher Joseph, lorsque je reprends à mon tour ce cantique de Siméon.
Quel enfant mystérieux tout de même. Tout père digne de ce nom est fier de l’unicité de sa progéniture. « Ce chef d’œuvre, le mien, est unique. Une personne unique, fruit de mes entrailles, élevé par mes soins, et pourtant si différent. » Découvrir son enfant relève parfois d’une grande aventure, sans doute une chasse au trésor. Enfin tout de même : le « cas » Jésus est tout à fait spécial. Joseph, comment as-tu fait ? Père attentif et croyant fidèle, comment as-tu vécu le caractère surprenant de cette enfance ? Homme des deux testaments, tu savais bien qu’il se passait quelque chose derrière cette banale vie de famille. Si ton fils était le Messie, et tu le croyais, qu’allait-il se passer ? et quand ? Un père s’inquiète de l’avenir de son fils, tout en ayant confiance en lui. Toi aussi. A ceci près que la question n’était pas de savoir si Jésus saurait reprendre ou non ton atelier de charpentier, mais plutôt de savoir comment il sauverait le peuple d’Israël ? Première interrogation d’une longue série : comment va-t-il s’y prendre ? Que dois-je lui apprendre ? Comment puis-je l’aider davantage ? Serais-je présent ? Comment réagiront mes frères ?
Oui, Joseph, tu as eu affaire à bon nombre de questions de grande importance. Ce qui me rassure quand j’arrive avec mon flot de dossiers, de sujets pesants pour moi, mais qui doivent te sembler bien peu de choses. Pourtant, tu m’accueilles toujours avec bienveillance. Parfois tu me donnes un coup de main, souvent discret d’ailleurs. Parfois non. Tu me laisses me débrouiller car tu as décelé que j’en avais les capacités. Attitude typiquement paternelle.
A bientôt cher saint Joseph,
Joseph
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