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“Paix et justice pour le Venezuela”, le dernier souhait de Mgr Azuaje, emporté par le Covid

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Aid to the Church in Need

Mgr Oswaldo Azuaje, évêque de Trujillo (Venezuela), décédé du Covid-19 le 8 janvier 2021.

Maria Lozano - AED - publié le 15/01/21

Alors que le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe déplorait la perte de quelque 400 prêtres et religieux en Europe fin septembre 2020, qu’il explose en Amérique du sud et en Amérique latine, la nouvelle du décès de l’évêque de Trujillo (Venezuela), Mgr Oswaldo Azuaje, le 8 janvier du Covid-19, rappelle leur rôle essentiel auprès de la population.

“C’est avec une grande tristesse que nous avons reçu la nouvelle du décès, vendredi 8 janvier 2021, de Mgr Cástor Oswaldo Azuaje Pérez, O.C.D., évêque de Trujillo (Venezuela)”, a récemment déclaré Regina Lynch, responsable des projets de la fondation internationale Aide à l’Église en Détresse (AED). “Nous avons travaillé avec Mgr Oswaldo depuis sa nomination comme évêque auxiliaire de Maracaibo, et cette relation s’est renforcée ces dernières années alors qu’il était évêque de Trujillo. C’est une très triste nouvelle, surtout à un moment où le Venezuela a tant besoin de ses pasteurs”, explique Regina Lynch.

Mgr Azuaje Pérez est le premier prélat vénézuélien à mourir de la pandémie, bien que six évêques aient été malades, comme l’a appris l’AED en parlant avec des sources locales. Ces dernières confirment qu’en plus de Mgr Azuaje, plus de huit prêtres et plusieurs religieuses sont morts du virus dans le pays. Selon les données officielles du gouvernement, le nombre de décès dus au coronavirus au Venezuela depuis le début de la pandémie s’élève à 1.061 personnes (au 10 janvier). Cependant, ces chiffres ont été remis en question par l’opposition à plusieurs reprises.16

Une situation dramatique

Dans l’une de ses dernières allocutions, Mgr Azuaje a exprimé la souffrance qu’il ressentait, comme tous les pasteurs vénézuéliens, du fait de la situation que traverse le pays, et il a résumé de la manière suivante tous les souhaits et désirs qu’il avait pour son peuple : “Qu’aucun enfant ne pleure parce qu’il a faim, qu’aucun malade ne souffre par manque de médicaments, que personne ne meure faute d’attention, qu’aucun pécheur ne sombre faute de pardon, qu’aucun innocent ne soit emprisonné, qu’aucune famille ne se divise ou ne se sépare, parce que Dieu est né et continue de naître, nous offrant la possibilité d’être meilleurs. […] Paix et justice pour le Venezuela”.

Cette année, Dieu étreint plus fortement que jamais tous les enfants de cette terre orpheline d’étreintes.

Dans le discours que ce carme de 69 ans, évêque du diocèse de Trujillo depuis huit ans, a prononcé peu de temps avant de tomber malade et d’être hospitalisé le 4 janvier, il a évoqué la “proximité entre le ciel et la terre”. Ses paroles, après sa mort, semblent être un testament spirituel : “Cette année, Dieu étreint plus fortement que jamais tous les enfants de cette terre orpheline d’étreintes, son cri a été une annonce de paix et le passage de la douleur à la gloire.  […] Dieu avec nous et nous avec Dieu”.

Pour sa part, à l’occasion de la 115e Assemblée plénière ordinaire, la Conférence épiscopale vénézuélienne a publié le 11 janvier une exhortation pastorale dans laquelle “face à la situation très grave du pays” elle évoque les “moments de turbulence, de confusion et de malaise dus à l’urgence sanitaire actuelle” que connaît le Venezuela. En raison de la pandémie de Covid-19, “le pouvoir de tous ceux qui se croyaient invincibles est éprouvé, montrant l’incapacité d’agir ensemble”. Dans ce même document, les évêques dénoncent “la détérioration de la qualité de vie, de l’éducation, de la santé et des services de base”, et les dégâts causés par “une inflation continue et une dévaluation qui ont appauvri l’ensemble de la population”.




Lire aussi :
Venezuela : “Soit le Covid-19 nous tue, soit c’est la faim qui nous tuera”

Face à la profonde crise sociopolitique et économique dans laquelle le pays est plongé, la pandémie n’étant qu’une des nombreuses calamités dont il souffre, les évêques vénézuéliens appellent à une Journée nationale de prière le 2 février 2021 pour « résoudre nos conflits de manière pacifique ».

“La Fondation AED se joint à ces prières pour la paix et la justice au Venezuela. Cela fait des années que nous accompagnons de près le travail pastoral difficile de l’Église. Les témoignages que nous avons reçus de ses prêtres au cours de la pandémie de Covid-19 expriment leur gratitude pour les intentions de messe, mais sont en même temps vraiment impressionnants”, dit Regina Lynch. “Nous sommes sûrs que Mgr Azuaje sera un grand intercesseur au ciel, afin que nous et l’Église du Venezuela puissions continuer à accomplir notre travail”.

Tags:
CoviddécèsVenezuela
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