Réalisée par le sculpteur Francisco Cardenaz Martinez et inaugurée en 2007, la statue de trois mètres de haut domine l’atrium ouest de la cathédrale mexicaine, en mémoire de la première messe célébrée ici même par Jean Paul II lors de sa première visite en 1979. Surprenante par sa conception artistique, elle contient trois messages symboliques : l’attachement tout particulier des Mexicains à Jean Paul II, leur amour pour la Vierge de Guadalupe, (patronne du Mexique et de l'Amérique latine) dont l'image apparaît sur l'ornement du Pape, et enfin la générosité des fidèles qui ont donné sept millions de clés à faire fondre pour que l’œuvre puisse voir le jour. Appelées par les fidèles les clés de la foi, ces clés symbolisent la gratitude envers le souverain pontife pour avoir donné au peuple mexicain "la clé de son cœur", comme l'expliques les fidèles sur place. Un bel hommage au pontificat du pape polonais dont le premier voyage avait été effectué au Mexique du 25 janvier au 1er février 1979.
À son arrivée, lors de la cérémonie de béatification de Juan Diego — un Indien auquel, selon la légende, Notre Dame de Guadeloupe serait apparue en 1531, Jean Paul II avait déclaré : "J'arrive dans un pays avec l'histoire qui contient trois réalités — comme trois fleuves qui coulent parfois en secret, mais ne s'assèchent jamais — qui se rencontrent parfois, et à d'autres moments révèlent leur différence et leur complémentarité mutuelle. Cependant, ils ne se fondent jamais complètement les uns dans les autres. Il s’agit de la culture ancienne et riche des peuples indiens ; le christianisme enraciné dans l'âme des Mexicains ; et le rationalisme contemporain de type européen, qui met tellement l'accent sur l'indépendance et la liberté", a-t-il déclaré.
En 2002, Jean Paul II est revenu au Mexique pour canoniser Juan Diego. Au cours de l'une de ses cinq visites, le Pape avait ainsi rappelé son attachement à ce pays : "Le peuple mexicain, depuis qu'il m'a accueilli à bras ouverts et plein d'espoir, m'a accompagné sur les nombreuses routes que j'ai parcourues. Aujourd'hui encore, j'entends le salut avec lequel vous me saluez toujours : le Mexique est toujours fidèle et toujours présent !", a-t-il déclaré en 1999.