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Noël a été sauvé parce qu’au fond c’est bien Noël qui nous sauve

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P Deliss / Godong

Grégoire Sabatié-Garat - publié le 24/12/20 - mis à jour le 17/11/21

Noël ne saurait être réduit à une fête de fin d’année ou à une simple tradition familiale. C'est là que s'accomplissent les paroles des prophètes et en cette année qui a été traversée par une pandémie mondiale, il est bon de fêter la naissance du Christ.

En cette nuit de Noël, comme j’aimerais pouvoir proclamer la joie et la lumière apportées par le Sauveur ! Mais cette année ce n’est pas si facile. Les chœurs angéliques chantant la gloire de Dieu et la paix universelle offrent une tonalité étrange. A quoi bon se réjouir de la venue de Dieu sur terre il y a 2.000 ans alors qu’un petit virus invisible réussit à mettre le monde à genou ? Cet enfant nouveau-né dont parle Isaïe ne devait-il pas apporter une lumière claire et nette au peuple qui marchait dans les ténèbres ? Pourtant que de ténèbres cette année encore ! Ce “Prince de la paix” ne devait-il pas ôter le joug pesant sur le peuple, comme dit encore Isaïe ? Pourtant que de lassitudes et de découragements deux millénaires plus tard !

Nous voilà un peu abattus et entrer dans la joie de Noël est moins évident que d’habitude. Mais – ô miracle ! – le coronavirus n’aura pas eu raison de cette sainte Nuit de Noël : partout en France cette nuit est célébrée la naissance d’un Sauveur. “Noël a été sauvé”, s’est-on réjoui. Noël a été sauvé parce qu’au fond c’est bien Noël qui nous sauve. Pour beaucoup d’entre nous il est aujourd’hui difficile d’élever le regard vers l’astre lumineux. Ne nous en attristons pas car il suffit cette nuit d’abaisser notre regard, de nous mettre à genoux pour regarder l’Enfant emmailloté dans la mangeoire. C’est tout simple et à la portée de chacun. 

Devant la crèche, Dieu visite nos épreuves

Devant la crèche, toutes les épreuves que nous avons traversées, et celles qui nous attendent encore, sont visitées par Dieu lui-même. Devant la crèche, il n’y a plus à chercher des coupables à nos difficultés, il n’y a plus à nous demander si notre vie vaut la peine d’être vécue. Dieu nous rejoint dans l’innocence d’un nouveau-né, le Très-Haut en s’abaissant donne à notre pauvre humanité une dignité nouvelle. Devant la crèche, il ne s’agit plus de faire nos comptes avec Dieu (si tu es Dieu, pourquoi tant d’épreuves ?) mais d’accepter qu’il vienne vivre ces épreuves avec nous et qu’ainsi il puisse nous consoler. 

Pour saisir la nouveauté de Noël, rappelons-nous l’histoire des hommes telle que la Bible nous la raconte. Les prophètes bibliques, comme Isaïe, avaient dénoncé les injustices et la méchanceté des hommes, et même annoncé un Messie qui sauverait l’humanité de ses maux et viendrait instaurer le règne de Dieu. Les auteurs de la Genèse et les sages ont confirmé cela en soulignant que le mal n’entrait pas dans le dessein initial de Dieu : Dieu a fait toute chose bonne (Gn 1), il n’a pas fait la mort et ne se réjouit pas de nos souffrances (Sg 1-2). La logique voulait donc que Dieu nous délivre du mal par sa toute-puissance et montrât ainsi qu’il n’avait pas voulu le mal. Que Dieu montre sa toute-puissance par son abaissement jusqu’à notre humanité, voilà ce qui n’était pas prévisible et vraiment nouveau. En contemplant le mystère de l’Enfant-Dieu, vrai petit d’homme et vrai Dieu tout-puissant, nous pouvons recevoir l’amour fou d’un Dieu qui prend un visage semblable au nôtre pour pouvoir nous rejoindre au cœur même de chacune de nos fragilités.

À Noël s’accomplit vraiment la parole d’Isaïe : “Consolez, consolez mon peuple… Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu” (Is 40).

La célébration de Noël ne saurait être réduite à une fête de fin d’année ou à une simple tradition familiale, où il conviendrait de se réjouir de la vie de manière un peu naïve. Noël est d’abord une fête de la miséricorde de Dieu et c’est pourquoi, cette année tout particulièrement, il est juste et bon de fêter la naissance du Sauveur ! À Noël s’accomplit vraiment la parole d’Isaïe : “Consolez, consolez mon peuple… Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu” (Is 40). Nos meilleurs ingénieurs et bâtisseurs réussissent souvent des prodiges : construire un tunnel sous le Mont Blanc, construire des ponts à plusieurs centaines de mètres d’altitude… Avec combien plus de génie et de créativité le Seigneur a trouvé le chemin pour nous rejoindre : en se faisant semblable à nous, il nous devient vraiment accessible. Devant le scandale du mal et des injustices, nous pouvons alors continuer à croire en Dieu car Dieu lui-même vient vivre toutes les épreuves avec nous. Dans le roman de Joseph Malègue Augustin ou le Maître est là, Largilier a des paroles qui nous rejoignent aujourd’hui : “Loin que le Christ me soit inintelligible, s’il est Dieu, c’est Dieu qui m’est étrange s’il n’est le Christ”. Autrement dit, si Dieu ne s’était pas fait homme en Jésus, alors il me serait bien difficile de croire en Dieu.

À Noël nous fêtons la miséricorde de Dieu qui vient jusqu’à nous et c’est pourquoi, cette année plus que jamais, il est juste et bon de fêter la naissance du Sauveur !




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Tags:
CovidcrèchenativiteNoël
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