Plus percutant que n’importe quel sermon, les décors historiés qui envahissent les façades des églises au XIe siècle — et qui explosent littéralement au XIIe siècle — sont de véritables cours de catéchisme pour les fidèles qui les regardent. À cette époque, le thème de l’au-delà et des fins dernières est un sujet incontournable pour le croyant qui recherche le Salut. La représentation des scènes bibliques qui l’évoquent se développe donc partout, notamment aux endroits les plus visibles : sur les portails et tympans des sanctuaires.
À peine arrivé au seuil de l’église, le fidèle est ainsi “rappelé à l’ordre”. Entre l’enfer ou le paradis, il faut choisir ! Christ en gloire, pesée des âmes, élus ou damnés… les images frappent le croyant qui est invité à développer une réflexion personnelle sur sa condition humaine afin de se préparer au Jugement dernier. Il ne tient qu’à lui, en effet, d’emprunter le bon chemin s’il ne veut pas finir dévoré par les monstres de l’enfer comme en témoigne, de manière splendide, le grand tympan de l’abbaye Sainte-Foy de Conques.
Du jugement dernier à la vie des grands saints
L’espace semi-circulaire des tympans est naturellement l’endroit idéal pour développer ces scènes catéchétiques. Rayonnant parfois au-delà, ces représentations se retrouvent également sur les linteaux, les claveaux, les chapiteaux ou encore les corniches. Entre ces scènes bibliques, des animaux fantastiques ou des monstres imaginaires apparaissent. Tout ce formidable répertoire de symboles exprime les peurs et les angoisses des croyants.
Plus tard, à l’époque gothique, moderne et contemporaine, les thématiques s’élargissent. L’histoire de la Vierge Marie et des saints locaux remplacent petit à petit les Jugements derniers de l’époque romane. Le tympan devient le lieu où l’on se remémore la vie des grands personnages de l’histoire chrétienne. Car si le croyant est toujours invité à se questionner sur sa condition humaine face aux tympans du Jugement dernier, il peut aussi, s’inspirer de ceux qui ont su suivre un chemin de sainteté. De la peur, le croyant passe à la confiance, du désespoir, il passe à l’espérance.
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