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Scouts toujours au temps du reconfinement

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SGDF

Pour les scouts, pendant le confinement, il faut apprendre à vivre le scoutisme d'une façon différente.

Domitille Farret d'Astiès - publié le 04/11/20

Pour ce deuxième confinement, si l'école est maintenue, plusieurs activités de loisirs chères aux plus jeunes sont temporairement suspendues. À commencer par le scoutisme.

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Le courrier adressé le 30 octobre par le délégué interministériel à la DJEPVA (Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative) est tombé comme un couperet pour les trois grands mouvements scouts. Les accueils collectifs de mineurs sont suspendus « jusqu’à nouvel ordre ». Les activités scoutes ne sont plus envisageables, au même titre que tous les propositions de loisirs faites aux jeunes en-dehors des temps scolaires. « Il n’y a plus d’activités ni de formations en présentiel », déplore Agnès Cerbelaud pour les Scouts et Guides de France (SGDF). Certes, la situation peut encore évoluer, mais « là, maintenant, ce n’est pas possible. Pour le moment, nous avons encouragé les jeunes à maintenir les activités à distance au mois de novembre ».

Les Guides et Scouts d’Europe accusent le coup également : « C’est le début de l’année, le moment où les jeunes qui viennent d’arriver prennent leurs marques dans la clairière ou la meute qu’ils rejoignent, souligne le mouvement. Ce sont les premiers pas de la progression scoute qui se font en début d’année ». Le mouvement craint « que cela ne casse un peu l’élan pour la suite de l’année. C’est toujours difficile de relancer les choses ».

Maintenir le lien

Mais tous les mouvements scouts, l’expérience du premier confinement sera précieuse pour maintenir les liens entre les scouts. Les applications comme Zoom, largement utilisées au printemps, ont déjà repris du service. Chez les Guides et Scouts d’Europe, elles ont permis aux Aînés, privés de rassemblements de Toussaint, de suivre des conférences et des ateliers en ligne. Le mouvement a aussi relancé #ScouterAutrement, son hashtag qui encourage chefs et cheftaines à rivaliser d’imagination pour proposer des activités en-dehors des formats habituels. Objectif ? Maintenir le lien.

Même son de cloche chez les Scouts unitaires de France (SUF), chez lesquels on est encore en train de réfléchir à ce qui va être proposé. « Pendant le premier confinement, des scouts s’étaient spontanément proposés pour rendre service. Certains étaient en Ehpad, d’autres faisaient des maraudes ou distribuaient des paniers-repas », explique à Aleteia Bérengère Savelli pour le mouvement. D’ores et déjà, des Aînés ont proposés leurs services à l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), comme au printemps.

Poursuivre la progression

Pendant le premier confinement, chez les Scouts et Guides de France, un certain nombre d’activités avait été proposées, via une newsletter bi-hebdomadaire pour les parents, véritable malle à idées dans laquelle ils pouvaient puiser à chaque fois deux idées d’activités éducatives, l’une en intérieur et l’autre en extérieur, pour occuper leurs enfants de façon constructive : fabriquer un yaourtophone ou un cerf-volant, peindre avec des pigments naturels, organiser un vide-placard, camper dans son salon… Il y a fort à parier que certaines de ces idées retrouvent un véritable attrait.




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Le hashtag #sgdfneverstop encourageait également à vivre le scoutisme depuis chez soi et à partager ses idées. Les activités scoutes à faire à la maison sont multiples : revoir ses notions de secourisme, réviser ses nœuds, composer des menus équilibrés… « Tout cela, on va le réactiver », assure Agnès Cerbelaud. « L’idée c’est qu’il y ait deux ou trois activités dans le mois, au rythme où ils l’auraient fait en présentiel. Cela permet de garder la même énergie et de maintenir le lien pour que les enfants puissent s’évader un peu, qu’ils n’aient pas que l’école et qu’ils puissent garder d’autres activités qui les aident à grandir. Nous sommes toujours là pour les aider à grandir ».

Ils ont leurs carnets de progression, donc cela peut être l’occasion de préparer une étoile pour un louveteau, une première ou une seconde classe pour un scout. On ne s’arrête pas dans la progression.

Mais la réalité du « confinement scout » n’est pas la même selon les tranches d’âges et le degré d’autonomie des jeunes. En témoigne Benoist Michaud, chef de groupe à la 1e Besançon, chez les Guides et Scouts d’Europe. À l’annonce du confinement, il s’est immédiatement mis en contact avec toutes les familles du groupe. Pour lui, les nouvelles contraintes ne sonnent pas l’arrêt de la vie scoute pour les jeunes, bien au contraire. « On est scout sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On les invite à considérer qu’ils ne sont pas en pause dans leur scoutisme », insiste-t-il auprès d’Aleteia. « Ils ont leurs carnets de progression, donc cela peut être l’occasion de préparer une étoile pour un louveteau, une première ou une seconde classe pour un scout. On ne s’arrête pas dans la progression ».

Surfer sur la période de Noël

Pendant le premier confinement, explique-t-il, les scouts s’investissaient surtout dans la préparation de leur camp d’été. Les chefs de patrouilles (CP) essayaient au maximum de rassembler leurs unités en vidéoconférence via Zoom ou Teams. En parallèle, le chef de troupe leur envoyait des messages codés par mail pour leur faire découvrir les différentes thématiques du camp. Du côté des louveteaux, Akela (le chef d’unité) s’enregistrait en train de lire Le Livre de la jungle, de Rudyard Kipling, sur lequel se base leur pédagogie. Quasi quotidiennement, il transmettait un fichier audio aux parents afin que les enfants puissent l’écouter et découvrir ainsi la totalité de l’œuvre, tout en maintenant le lien avec la maitrise. Pour ce deuxième confinement, il songe à reprendre certains passages, cette fois-ci en les adaptant, voire en multipliant les voix. Les concerts à distance diffusés par certains conservatoires ont été source d’inspiration, poursuit Benoist Michaud. « On peut être beaucoup plus ambitieux. Cette fois-ci, nous ne sommes pas en préparation des camps mais en préparation de Noël. Nous pourrions monter une réalisation commune, une petite vidéo, et en faire un message de fraternité à diffuser pour Noël dans les paroisses ».

Cela dépend de l’unité et de la motivation des chefs.

Marion, 36 ans, est la mère de Ghislain, 10 ans, louveteau chez les SUF en région parisienne. Au confinement du printemps, ses cheftaines ont proposé ponctuellement des petits défis. Il s’agissait aussi bien d’appeler un louveteau de sa sizaine que de cuisiner des petits sablés en forme de tête de petit loup et d’envoyer une photo du résultat aux cheftaines, ou d’écrire une prière à plusieurs via une vidéoconférence. Si Marion reconnaît le côté sympathique de ces propositions, elles étaient trop peu régulières pour donner réellement du souffle aux enfants. Et comme les plus jeunes n’ont pas l’autonomie des adolescents avec les outils digitaux, l’implication des parents est nécessaire. « La communication ne se fait pas directement du chef au louveteau », reconnaît-elle. « Mais nous, les parents, nous pouvons quand même inviter nos enfants à relire le petit magazine qu’ils reçoivent chaque mois et à rendre service à la maison ».




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Caroline et Grégory Aoustin sont les chefs du groupe Saint-Marc, chez les SUF, à Toulouse. Au printemps, chaque unité disposait de son groupe WhatsApp pour communiquer. Chez les louveteaux et jeannettes, les cheftaines envoyaient des défis, relayés ensuite par les parents. « Cela a très bien fonctionné. Les parents étaient complices et ça sonnait au moins vingt-cinq fois par jour ! », s’exclame Caroline Aoustin, consciente que « cela dépend de l’unité et de la motivation des chefs ». Photo d’un petit loup dans son sac de couchage en pyjama, vidéo d’une jeannette en train de faire ses nœuds… les messages défilaient. Le groupe a également organisé une messe de groupe via Zoom et la cheftaine espère pouvoir reconduire l’initiative cette fois-ci. « Cela a été un moment très fort pour tout le groupe, avec 120 enfants en uniforme. Nous étions plus de 200, chacun dans sa maison ». Concrètement, la feuille de chants avait été envoyée à l’avance, de sorte que chacun pouvait chanter depuis chez lui – micro coupé – et les lectures avaient été réparties à l’avance : une vraie messe scoute. Le moment le plus fort : la prière scoute chantée à l’unisson… micros allumés, cette fois-ci ! « C’était un moment extraordinaire », s’émeut Caroline Aoustin. Alors que le confinement vient tout juste de sonner son grand retour, gageons que de nombreuses idées vont encore surgir au cours des prochaines semaines.




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CovidScoutisme
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