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Le premier jour du reconfinement spirituel

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Pascal Deloche / Godong

Célébration de la messe de Pâques a la collégiale Saint-Jacques de Sallanches.

Agnès Pinard Legry - publié le 02/11/20

Jusqu’au 1er décembre au moins, la France se reconfine afin de faire face à la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19. Un reconfinement qui bouleverse, encore une fois, la vie personnelle, professionnelle…et spirituelle.

Confinement, deuxième round. Si la mise en place d’un couvre-feu le 17 octobre avait déjà commencé à perturber l’organisation des paroisses, les curés se voulaient plutôt rassurants, mettant volontiers en avant leur expertise du précédent confinement ainsi que les nombreuses possibilités que cette mesure laissait encore aux églises. Mais l’annonce par Emmanuel Macron d’un reconfinement mercredi 28 octobre a bel et bien achevé de bouleverser la vie paroissiale.

La suspension des messes publiques dès le 3 novembre est la mesure la plus douloureuse à mettre en place pour les catholiques. “C’est une souffrance pour beaucoup de catholiques de ne plus pouvoir participer à la messe pendant ce mois de novembre”, explique ainsi l’archevêque de Rennes, Mgr Pierre d’Ornellas. “Ils y puisent la force de l’espérance”. Une souffrance à laquelle les fidèles avaient déjà dû faire face lors du précédent confinement et à laquelle ils ont répondu avec beaucoup d’ingéniosité. On a vu se multiplier, partout en France, les messes diffusées en direct sur Facebook, l’application Zoom ou encore YouTube. D’autres ont privilégié les célébrations de la Parole de Dieu à la maison proposées par Aleteia. D’autres, enfin, ont préféré suivre la messe à la télévision. Les paroisses disposant déjà d’une expertise vont donc, pour ce deuxième confinement, se redéployer une nouvelle fois virtuellement, comme l’ont déjà annoncé beaucoup de curés ce week-end.




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Pour autant, de nombreux fidèles sont bien décidés à ne pas être privés de messe durant ce deuxième confinement. Une pétition pour demander l’autorisation des messes publiques circule sur Internet depuis ce vendredi 30 octobre. En trois jours, plus de 65.000 signatures ont été recueillies. En parallèle, des communautés et instituts catholiques, dont la Fraternité Saint-Pierre, ont annoncé dès le 30 octobre le dépôt d’un recours en référé-liberté devant le Conseil d’État contre l’interdiction des messes décrétée par le gouvernement.

Président de la Conférence des évêques de France (CEF) et archevêque de Reims, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a annoncé ce lundi 2 novembre, après consultation de tous les évêques de France réunis en Assemblée plénière, qu’il allait déposer un référé liberté au Conseil d’État. En effet, d’après l’épiscopat français, “le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, porte atteinte à la liberté de culte qui est l’une des libertés fondamentales dans notre pays”. Les évêques de France estiment ainsi “hors de proportion l’interdiction de célébrer la messe et d’autres sacrements en communauté”.

Toujours ce lundi 2 novembre, cinq évêques de France, Mgr Rey (évêque de Fréjus-Toulon), Mgr Aillet (évêque de Bayonne), Mgr Cattenoz (évêque d’Avignon), Mgr Macaire (évêque de Fort-de-France) et Mgr Ginoux (évêque de Montauban) ont également annoncé en avoir fait autant : “Alors même que les écoles, les grandes surfaces et les transports en commun resteront ouverts, il apparait que la liberté de culte n’est pas respectée”, dénoncent-ils. “Comme en mars, la logique du gouvernement a été de n’autoriser que les seules activités jugées ‘essentielles’. Mais cela soulève une réelle difficulté car cette notion d’’activité essentielle’ est éminemment subjective (et non juridique)” décryptait il y a quelques jours Maître Jean-Baptiste Chevalier, dans Aleteia.

Mais si les messes publiques sont suspendues, les églises restent néanmoins ouvertes à chacun pour la prière personnelle ou déposer des cierges. Ceux qui désirent se confesser devraient aussi pourvoir le faire, en fonction des dispositions prises par chaque paroisse. Concernant les mariages, ils restent possibles à l’église mais limités à six personnes. Concernant les obsèques, la jauge est un peu plus élevée : 30 personnes seront autorisées à accompagner un défunt dans sa dernière demeure.

Une pastorale virtualisée

Au-delà des messes et autres sacrements, c’est l’ensemble de la pastorale d’une paroisse qui se trouve bouleversée. Préparation au baptême, au mariage, catéchuménat, parcours Alpha, soirées de louange… Là encore, certaines églises avaient déjà ‘virtualisées’ leurs rendez-vous lors du précédent confinement. Elles devraient une nouvelle fois le faire afin de permettre à ceux qui le désirent de se nourrir spirituellement. À Grenoble, c’est l’option choisie par l’église saint-Joseph pour ses soirées F-E-U (Foi, Enseignement, Unité) qu’il sera possible de suivre le mercredi en ligne avec Facebook Livre de 20h30 à 21h15. À Séez, dans l’Orne, le diocèse vient de réactiver sa chaîne Youtube : le 11 novembre à 20h30 devrait avoir lieu un premier topo-conférence animé par l’évêque, Mgr Habert, suivi d’un échange avec les internautes. D’autres ont préféré reporté ces temps d’enseignement à décembre (une date susceptible d’évoluée en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, ndlr).

Les activités scoutes suspendues

D’autres activités comme le scoutisme, en lien avec celles des paroisses, sont perturbées. “Il n’y a plus d’activités scoutes ni de formations en interne en présentiel”, assure Agnès Cerbelaud, responsable de la communication chez les Scouts et Guides de France (SGDF). Si elle note que la situation peut évoluer dans les prochaines semaines, “là, maintenant, ce n’est pas possible”, reconnaît-elle. Là encore, si les sorties et activités sont suspendues en raison de l’épidémie de covid-19, l’engagement scout est bel et bien ancré dans le quotidien de chacun. “Le confinement permet de vivre le scoutisme autrement”, assurait à Aleteia frère Nicolas Burle, dominicain et aumônier national des Scouts unitaires de France (SUF), en mars 2020. “Cette période est bien évidemment frustrante. Mais je trouve qu’il y a quelque chose à vivre. C’est comme ça, donc gérer la frustration ‘de manière scoute’ c’est sourire et se dire : “On va vivre l’aventure autrement, on va le faire autrement”. C’est une occasion de reproduire le miracle de Cana : soit je transforme chaque journée en vin extraordinaire, c’est-à-dire en amour, soit en vinaigre. Quand on est scout on aime car on est posé radicalement face au choix auquel nous engage notre promesse.”

Tags:
CovidMesseScoutisme
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