S’il est normal qu’un enfant répète des grossièretés apprises à l’école, il s’avère important de réagir, d’autant plus lorsque les gros mots dépassent la sphère des « copains » ou de la fratrie et visent les parents.
Même si vous, parents, demeurez exemplaires en matière de gros mots (ce qui n’est pas toujours évident), inévitablement, arrive un jour où votre charmante progéniture ramène de l’école des injures dont vous ignoriez parfois l’existence, selon le niveau de grossièreté… Jusque-là, pas d’inquiétude : « Apprendre des gros mots dans la cour de récréation, c’est normal ! », explique à Aleteia Laure Dezert, psychologue clinicienne en région parisienne spécialisée en parentalité, elle-même mère de famille. « Dire des grossièretés à l’école est une manière de s’intégrer dans le groupe. Celui ou celle qui ne dit pas de gros mots est considéré comme une sainte nitouche. Les parents doivent avoir cette dimension en tête : un enfant, qui plus est un adolescent, n’a aucune envie de se faire ostraciser ». Ceci étant dit, s’il est habituel et prévisible qu’un enfant apprenne et répète des gros mots, incombe aux parents la responsabilité de les réguler, voire de sanctionner, selon une juste autorité.
Bien plus qu’une question de politesse
Dire ou ne pas dire de gros mots n’est pas qu’une simple histoire de politesse. Certes on dira d’un enfant qui s’exprime correctement qu’il est poli et bien élevé, mais cette attention au vocabulaire va beaucoup plus loin. Elle participe à la construction sociale de l’enfant et à sa place dans la lignée des générations. Construction sociale dans la mesure où dès son plus jeune âge, l’enfant vit en groupe, d’abord au sein de sa famille, premier lieu où s’acquiert le respect de l’autre. Ne pas traiter son frère ou sa sœur de tous les noms, c’est un premier pas vers le respect de la dignité de son prochain.