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Les livres d’Heures : des trésors d’enluminures à contempler

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Caroline Becker - publié le 27/10/20
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Grâce à la folle passion du duc d’Aumale pour les livres d’Heures, le château de Chantilly a la chance de posséder aujourd’hui plus d’une soixantaine de manuscrits exceptionnels. Ces précieux objets, qui accompagnaient au quotidien la foi des fidèles, sont aujourd’hui exposés dans le très beau Cabinet des Livres du château et visibles jusqu’au 3 janvier 2021. Principal instrument pédagogique de foi et de vie spirituelle dans la sphère privée, le livre d’Heures — recueil de textes religieux chrétiens — est ce qu’on pourrait appeler le premier “best-seller” d’usage intensif. Lu et relu, il accompagne le chrétien au fil de sa journée, signe de l’importance de la prière et de la lecture individuelle à la fin du Moyen Âge. Transmis de générations en générations, pieusement et soigneusement, le livre d’Heures est un objet précieux, autant pour les textes qu’il renferme que pour le soin apporté par les peintres qui en renouvellent l’iconographie au fil des évolutions spirituelles, artistiques ou technologiques. 

livres d'heures

© ctanierephotographie | Copie et utilisation interdite sans autorisation, seul le partage sans modification est autorisŽ. © ctanierephotographie

Facile et agréable, son usage est d’abord limité au milieu aristocratique et princier puis s’étend à des couches sociales plus larges. Il est ainsi offert à l’occasion d’un mariage, pour aider les enfants dans l’apprentissage de la lecture ou devient même un de livre de raison où l’on inscrit la chronique des événements familiaux. Souvent transmis par les femmes, les plus beaux livres d’Heures sont enveloppés dans du velours ou abrités dans un coffret à bijoux. Ceux qui ont été achetés à bas prix, emportés dans une poche pour être lus à l’église ou le long des chemins d’un pèlerinage, sont malheureusement nombreux à avoir disparu. 

Le duc d’Aumale, un prince amoureux des livres d’Heures

Sensible, aussi bien à la beauté de l’objet qu’à la charge spirituelle qui en émane, le duc d’Aumale (1822-1897), fils du roi Louis-Philippe et grand collectionneur d’art, va très vite se passionner pour les livres d’Heures. Son premier coup de foudre, il l’éprouve lorsqu’il prend possession, un soir d’hiver 1856, de l’un des plus beaux livres d’Heures qui existe : les Très Riches Heures du duc de Berry. Savait-il à cet instant précis qu’il deviendrait l’un des manuscrits médiévaux les plus célèbres de notre époque, véritable icône du Moyen Âge ? Car lorsqu’il l’achète, le prince connaît encore peu de choses quant à la provenance de ce livre et le manuscrit ne sera formellement identifié que trente plus tard, grâce à l’inventaire du duc de Berry. À ce moment là, seul son goût sûr et les conseils d’Antonio Panizzi, bibliothécaire du British Museum, l’aiguillent vers cette acquisition.

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© ctanierephotographie | Copie et utilisation interdite sans autorisation, seul le partage sans modification est autorisŽ. © ctanierephotographie

En grand collectionneur, le prince ne s’arrête pas là et poursuit, pendant presque 40 ans, sa quête des plus beaux livres d’Heures, conquis par le charme intimiste de ces petits livres et leurs délicieuses miniatures. Il voyage en Europe et, de librairies en salles des ventes, revient avec des pièces de plus en plus somptueuses. Après avoir eu la chance d’acquérir les Très Riches Heures du duc de Berry, un autre trésor français va compléter sa collection déjà folle : les Heures d’tienne Chevalier, qu’il réussit à négocier en Allemagne. 

Un livre spirituel fait pour être lu mais aussi regardé

Entiers ou fragmentaires, les soixante livres d’Heures que le duc d’Aumale fait entrer dans le Cabinet des livres de Chantilly offrent aujourd’hui un large éventail de la production française mais aussi quelques exemples italiens et flamands. Qualité et rareté résument ces manuscrits remarquablement conservés. 



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Fait pour être regardé autant que lu, le livre d’Heures laisse à l’image une place essentielle. Elle sert de support de dévotion et permet aux fidèles d’imaginer plus facilement les scènes évangéliques. Riche en symboles, l’enluminure permet également de mémoriser les rudiments de la foi et demeure une source de plaisir esthétique face à la diversité des ornements que l’on retrouve au détour des initiales, le long des bordures ou à côté des vignettes.

C’est pour que vous puissiez apprécier toute la beauté de ces objets qu’Aleteia vous propose d’admirer quelques extraits de la collection du duc d’Aumale à travers un diaporama : 

Exposition “Collectionner les livres d’Heures”, Cabinet des Livres, château de Chantilly, jusqu’au 3 janvier 2021.

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