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Le Paris-Rangoon de tout jeune missionnaire

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Sylvain Dorient - publié le 09/10/20
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Après un demi-siècle d’absence décrétée par le régime birman, qui expulsait tous les prêtres étrangers, les Missions étrangères de Paris (MEP) envoient à nouveau des volontaires au Myanmar (Birmanie). Ils accompagnent le renouveau d’une Église aussi dynamique que nécessiteuse. Dans le village de Lumbang des confins montagneux de la Birmanie, non loin de la frontière avec le Bangladesh, un vieil homme se souvient : « C’est grâce au père Muffat que j’ai connu l’Évangile, bénit soit-il ! » Celui qui nous raconte la scène, Jean de Basquiat, directeur adjoint du Volontariat des MEP, décrit : « Cet homme, un ancien de 85 ans pleurait en se souvenant de sa conversion. C’était un témoignage poignant du lien toujours fort qui unit les MEP avec ces communautés malgré 50 ans de séparation ».

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© MEP

Comme de coutume chez les Birmans, de toutes les ethnies, un tel évènement fut dignement fêté avec festins, chants et danses en costumes traditionnels. « Pourtant, précise Jean de Basquiat, l’Église birmane n’a pas disparu pendant les années de dictatures militaires, loin de là. Elle a au contraire grandi, mais elle a besoin d’être épaulée, notamment dans le domaine de l’éducation et de la coordination de projet ». C’est pour cette raison que les MEP se sont empressées de répondre présent à ces demandes, en proposant des formations aux séminaristes birmans, en envoyant des prêtres Mep et, depuis deux ans, en missionnant de jeunes volontaires. 

Des ouvriers à la moisson

Ce sont souvent de jeunes gens qui prennent une année pour proposer des cours, en particulier en anglais ou qui viennent donner un coup de main au dispensaire comme infirmiers. Mais au-delà du besoin pratique immédiat, la présence de ces volontaires a des vertus inestimables selon Jean de Basquiat : « Pour les chrétiens locaux, c’est un témoignage de fraternité de voir de jeunes gens prendre une année de leur temps pour leur venir en aide. Ils tissent des liens avec leurs frères chrétiens birmans et sont un appui précieux pour les prêtres MEP présents dans le pays. » 



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L’Église catholique birmane a parfois des besoins plus spécifiques que les MEP parviennent parfois à combler. Ainsi, dans le cadre d’un audit décidé par le Vatican, elle a demandé une personne pour mettre de l’ordre dans ses comptes. Domitille Burnier Framboret, 24 ans, détentrice d’un Master en audit expertise comptable, a pris en main cette mission. « À l’origine, je pensais faire un volontariat plus conventionnel, travailler dans une école, mais j’ai senti que j’étais appelée à une autre mission, qu’on avait besoin de mes compétences ». Envoyée à l’archevêché de Rangoon, la capitale économique du pays, elle y était attendue avec impatience. 

Accueil birman

La jeune femme a été légèrement intimidée par l’accueil princier qui lui a été préparé. Elle avait à disposition une salle à manger pour elle toute seule, et a dû insister pour faire comprendre aux cuisinières de l’archevêché qu’elle préférait prendre ses repas avec elles. La glace a vite été brisée quand les cuisinières ont vu sa façon de s’acclimater aux coutumes locales, par exemple en mangeant avec ses doigts : « Je croyais que je savais faire, grâce à un voyage précédent en Inde, mais elles ont beaucoup ri devant ma technique ! » 

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© Domitille Burnier Framboret

Sur place, Domitille s’est en particulier liée d’amitié avec Sœur Agatha. « Un petit bout de femme qui, bien qu’atteinte d’un cancer, déborde de joie de vivre » décrit-elle. La Française a eu la chance d’assister aux vœux perpétuels de la sœur birmane, dans son village de l’ethnie Chin. D’autres sœurs qui recevaient l’habit ce jour-là étaient vêtues de blanc, parées de bijoux comme des mariées. Accompagnées à l’autel par le chœur de la Congrégation, ses flûtes et ses tambours, elles ont laissé à Domitille l’image d’une jeune Église, profondément ancrée dans ses traditions culturelles, toute remplie de la joie de l’Évangile. 

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© Volontaire MEP



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