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Cinéma : “Sur la route de Compostelle”, la chaîne de solidarité des pèlerins de Saint-Jacques

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Un groupe de pèlerins du Camino Francés.

Louise Alméras - publié le 09/09/20

Sur la route de Compostelle, documentaire du duo australo-néo-zélandais Noel Smith et Fergus Grady, rappelle l’ampleur du célèbre pèlerinage de Compostelle et son universalité. Pour un premier film, les réalisateurs ont été inspirés. Ils ont choisi ce cri du corps et du cœur lancé par tant de pèlerins, après avoir répondu à l’appel de Saint-Jacques.

La bonne direction, c’est celle qui vous permet de continuer à marcher ! Six pèlerins décident de parcourir les 800 kilomètres du chemin de Compostelle. Comment conserver la motivation face aux nombreuses péripéties ? Sans doute grâce à la similitude avec le chemin de la vie : il faut avancer pour se révéler ou se relever.

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Sur le Camino Francés, Zubiri, en Navarre.

Plongée dans le quotidien des marcheurs du Camino

Environ 25 kilomètres par jour, des douleurs dans le corps, de la fatigue, des haltes, un peu d’eau — ou de gin — et un esprit de groupe. C’est à peu près le quotidien d’un pèlerin de saint-Jacques-de-Compostelle. Pourquoi tant de personnes continuent de franchir ces distances et de pousser leur corps à bout ? Les hauts et bas des dénivelés ne sont pas sans rappeler les aléas de la vie, au bout de laquelle on est toujours heureux d’arriver malgré tout. Là, baigné au cœur de la nature, la marche a quelque chose d’assainissant, de purificateur.

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Claude fait partie des pèlerins du Camino Francés.

Des changements de vie s’opèrent en chemin. C’est l’un des secrets du Camino. Même si la route ne fait pas toujours de miracles, elle apaise. Ils sont six à se tenir compagnie le long du grand chemin d’environ 800 kilomètres, entre la France et l’Espagne. La plupart ont une vie derrière eux, un passé qui les pousse à revenir toujours à la vie pleine, au lieu de la laisser tomber dans la facilité. Susan a passé la barre des 70 ans, elle souffre d’arthrose et d’une colonne vertébrale déformée. C’est sa troisième tentative de venir à bout du Camino. Terry, lui, marche avec son gendre, qui vient de perdre sa fille de 17 ans, sa petite-fille à laquelle il avait promis cette marche. Claude a une grande soif de retrouver le contact humain et n’hésite pas à verser ses mots lumineux dans le cœur de ses compagnons de route. Elle rayonne, en somme, sans vouloir briller.

Cheryl et Julie, toutes deux grandes marcheuses, s’accrochent aussi à la dureté du chemin, heureuses de se dépasser à travers cette épreuve. Tous ont en commun l’enthousiasme et un profond courage. Entre le chemin, les auberges, les pauses, les peines du corps, les joies à être ensemble, la réponse au pourquoi de la marche se précise. Filmés caméra au poing pendant 42 jours, on suit d’autant mieux les pèlerins à travers une image vive, intelligente, au plus près de l’action, juste assez proche pour saisir la réalité du pèlerinage, de sa verve poétique aux accès de douleur. On redécouvre aussi à quel point l’homme est fait pour la nature, pour l’épreuve, pour le don de soi – car il faut s’oublier pour marcher d’un pied enflé et d’une cheville foulée, puis recommencer le lendemain. 

L’initiation : la grande valeur de l’homme

Le père Manny Domingo évoque d’ailleurs une marche “propice à l’introspection”. Et si le chemin est parfois difficile, entre la pluie et la longueur, “il y a beaucoup de souffrance mais quelque chose dans l’esprit humain lui permet de dépasser la douleur physique ; sur le Camino, on acquiert la force de continuer à avancer”. Les réalisateurs ne se sont pas contentés de raconter, en filigrane, l’histoire de chacun et ses motivations à parcourir tous ces kilomètres, loin du confort. À travers ce groupe improvisé, qui fait connaissance à mesure du chemin, on découvre la beauté de l’aspiration spirituelle à hauteur d’homme. Leur but commun – arriver à Compostelle – les tire naturellement vers le haut. C’est comme un réservoir de chaleur humaine qui permet à chacun de trouver la force de surmonter qui sa douleur, qui sa peur de l’avenir, qui sa crainte de ne pas arriver jusqu’au bout.

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Sur le Camino Francés.

“Quand on marche pendant des jours, sans croiser personne, en s’égarant, mais avec la certitude que tout va bien se terminer, c’est une leçon de vie”, témoigne l’un des pèlerins. Surtout, “il y a un bel esprit de solidarité” tout au long de la route. Le caractère profondément initiatique du chemin, à travers les épreuves morales et physiques, leur permet de gagner en liberté et en maturité. D’ailleurs, chacun des personnages, sans exception, n’est pas le même à l’arrivée. Ce film est lumineux, apaisant, ressourçant, un verre d’eau fraîche que l’on a envie de mériter après avoir suivi l’appel de l’« Ultreïa ! ».

Sur la route de Compostelle (Ultreïa!), de Noel Smith et Fergus Grady, 1h20, au cinéma le 9 septembre.

En images : Dix personnalités inspirées par les chemins de Saint-Jacques

Tags:
CinémaPèlerinageSaint-Jacques-de-Compostelle
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