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Laurent, le martyr qui avait du courage et de l’humour

Saint-Laurent-de-Rome.jpg

Fred de Noyelle / Godong

Vitrail représentant le martyr de saint Laurent de Rome à Saint-Laurent-en-Grandvaux (Jura).

Aliénor Goudet - publié le 08/08/20

En 258, Laurent avait la garde du trésor de l'Église et était chargé d'en distribuer les revenus aux pauvres. Mort en martyr, il disposait d’une finesse d’esprit telle que l’on s’en souvient encore aujourd’hui. Découvrez-le ici, à travers la plus grande et dernière épreuve de sa vie.

Pour la septième fois, le glaive du bourreau s’élève dans les airs avant de s’abattre lourdement et donner la mort à nouveau. Une tête de plus tombe à terre. Après les diacres, Félicissime et Agapit, puis Janvier, Magnus et Vincent, c’est Étienne, le dernier des sous-diacres, qui part rejoindre le saint pontife, pour avoir lui aussi enseigné le culte du Christ. Mais malgré le spectacle sordide dans cette crypte des catacombes de Prétextat où reposent déjà de nombreux chrétiens, Laurent ne bronche pas. Aucune larme ne coule sur son visage et il ne pleure pas la mort de ses frères. Les dernières paroles de son maître, Sixte II, sont formelles. Dans trois jours, il les retrouvera au royaume éternel.

“Vois ce qui arrive à ceux qui s’opposent à l’empereur”, lui dit le préfet de Rome. “Mais on dit que vous, chrétiens, gardez jalousement les richesses de votre Église. Si tu me les apportes, ta vie sera épargnée”. “Soit”, répond Laurent. “Donne-moi deux jours et je t’apporterai les plus grands trésors de l’Église”.

Ravi de cette proposition, le préfet accepte mais le fait accompagner par deux soldats afin qu’il ne prenne pas la fuite. Suivi de ses deux gardiens, Laurent retourne aussitôt à la demeure qu’il partageait avec ses frères. Il ouvre un coffre et se saisit de trois grands sacs remplis de pièces d’or et d’objets de valeur. Voyant les yeux ébahis des soldats, il leur dit : “Non, non. Ces quelques sous ne sont pas les trésors de l’Église. Il me faut plus de temps pour rassembler des choses aussi précieuses”.

La curiosité des deux hommes s’attise. À quoi peuvent bien donc ressembler ces trésors s’ils sont incomparables à celui sous leurs yeux ? Ils emboîtent le pas à Laurent qui se dirige alors dans les quartiers où vagabonds et pauvres gens se retrouvent. Il s’arrête devant chacun, offrant aumône et parole réconfortante, avant de leur murmurer quelques mots à l’oreille. Puis il se rend dans les demeures pauvres et continue son œuvre. Il se hâte car il n’a que peu de temps pour exécuter le dernier ordre du saint pontife et distribuer tout cela.  

“Voici les trésors de l’Église. Même l’empereur ne possède pas de biens aussi précieux.”

Deux jours plus tard, alors que l’on escorte Laurent chez le préfet, on trouve devant la maison de ce dernier une foule de mendiants, de malades et d’estropiés, ainsi que des veuves et vierges consacrées. Le préfet exige du diacre des explications. “Voici ce que tu m’as demandé”, lui dit Laurent. “Voici les trésors de l’Église. Même l’empereur ne possède pas de biens aussi précieux”.


FANTOMAS SE DECHAINE

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Entrant dans une colère noire, le préfet le maudit, lui et ses mots trompeurs. Il ordonne qu’on le déchire de coups de fouets et qu’on le jette en prison. Le soir même, on lui annonce qu’il va mourir dans d’atroces souffrances, cuit à petit feu sur un gril. Mais au grand étonnement de ses geôliers, Laurent les remercie de lui avoir apporté une si bonne nouvelle. Puis il se tait et prie toute la nuit. 

Un humour qui décape

Le lendemain, à l’aube, on le traîne jusque sur une place publique où le gril est prêt et les charbons déjà chauds. On l’y attache et lentement, le métal brûlant dévore sa chair. Mais au lieu de cris agonisants, de plaintes ou de supplications, ce sont des prières et des chants qui s’échappent de la bouche de Laurent. Il implore le seigneur de prendre soin de ses trésors et du monde qu’il va bientôt quitter. Il lui offre sa souffrance et chante la gloire de Dieu. Sa prière terminée, il rit et se tourne vers son bourreau qui souffle sur les braises : “Je suis assez rôti de ce côté. Retourne-moi maintenant, pour que l’autre cuise aussi”.  Un dernier rire le secoue avant que son âme ne le quitte enfin, en ce 10 août 258. 

Comme pour honorer l’humour et l’esprit vif de ce saint martyr, le sort veut qu’il devienne le saint patron des rôtisseurs. Les derniers jours de sa vie, vécus dans la confiance la plus totale en Dieu, sont encore aujourd’hui un témoignage puissant du royaume éternel à venir. 

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