Cet été, il y aura bien des camps scouts. Mais ils devront respecter des règles sanitaires supplémentaires. Nuits sous la tente, nombre de scouts par unité, port du masque, distanciation physique… Voici les scénarios sur lesquels planchent en ce moment les trois grands mouvements scouts.Aux traditionnels uniforme, foulard, duvet, gamelle et lampe de poche, les scouts devront désormais ajouter masque et gel hydro alcoolique à leur sac à dos pour partir en camp cet été. Car les camps scouts auront bien lieu cet été, mais à condition de respecter certaines règles sanitaires. “Ces dernières semaines ont été un ascenseur émotionnel”, reconnaissent volontiers les représentants de différents mouvements scouts. Car après la perspective de devoir suspendre les camps au plus fort du confinement, les premiers protocoles publiés en mai pour les accueils collectifs de mineurs “entravaient par de nombreux aspects la pédagogie scoute”, explique à Aleteia Luc de Coligny, commissaire général scout au sein de l’Association des guides et scouts d’Europe.
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Il n’empêche. Depuis le mois de mars, la direction de la jeunesse de l’Éducation populaire et de la Vie associative et les différents mouvements scouts sont en contacts étroits pour permettre la tenue des camps dans le respect des règles sanitaires et… de la pédagogie scoute. “Nous avions la même approche et le travail a été facilité par une réelle écoute et une volonté commune d’avancer ensemble”, se félicite Pierre du Couëdic, commissaire général des Scouts unitaires de France (SUF). Si des derniers ajustements devraient encore avoir lieu dans les prochains jours, les grandes lignes sont désormais fixées. “Les camps scouts ressembleront bien à des camps scouts”, reprend le commissaire général des scouts d’Europe. Même son de cloche pour les Scouts et Guides de France (SGDF): “Le protocole sanitaire est contraignant, certes, mais on peut très bien s’adapter et vivre pleinement le scoutisme”, nous assurent-ils.
Tête-bêche sous la tente
“Si je devais résumer ce texte en deux points essentiels ce serait un, les mesures d’hygiène et deux, le respect de la distanciation physique”, souligne le commissaire général des SUF. “Ces deux critères se transposent pour toutes les activités de camp, des installations à la cuisine en passant par les raids et les olympiades”.
Très bien, mais comment vont se passer les nuits sous la tente, par exemple ? “L’hébergement sous tentes doit permettre le respect des règles de distanciation physique”, précise le protocole. En fonction du nombre de jeunes dans les sizaines, équipes ou patrouilles, certains pourraient dormir tête-bêche. “Et en gardant la tente rangée et ventilée”, reprend Luc de Coligny. Si le nombre de jeunes est trop important et que malgré cette technique il est impossible de garantir le fameux mètre de distanciation physique, “les unités s’organiseront entre elles au sein d’un même groupe pour récupérer les tentes de celles qui ne campent pas au même moment”, rassure Pierre du Couëdic.
De la distanciation dans les veillées !
Et pour les activités de camps ? “Elles doivent être organisées par groupes d’au plus 15 jeunes, encadrants non compris”, souligne le protocole. Par ailleurs, “les groupes sont constitués, dans la mesure du possible, pour toute la durée du séjour”. Pour les activités se déroulant en équipe, patrouille ou sizaine – c’est-à-dire avec maximum 8 jeunes – cette limitation sera facilement adaptable. Mais quid des veillées et autres grands jeux ? “Rien de tout cela ne va être supprimé”, assure Pierre du Couëdic. “Il faut juste intégrer ces règles dans l’imaginaire”. Dans le scoutisme, les moyens pour progresser sont le jeu et la nature. “On va donc appliquer le protocole dans le cadre de ces moyens”, assure-t-il.
“Cela va dépendre du thème du camp mais on peut imaginer pour la veillée que les chefs et cheftaines demandent à leurs jeunes de s’étaler en demi-cercle, chacun représentant une étoile et l’ensemble formant la voûte céleste… et hop, vous êtes dans l’imaginaire tout en suivant les règles de distanciation”. Grâce à l’imaginaire, la contrainte devient une nouvelle dynamique dans laquelle la pédagogie scoute ne change pas.
Intendant à l’heure du Covid
La restauration demeure néanmoins un point délicat. “Elle doit être envisagée sous forme de panier distribués aux mineurs au sein du camp. À défaut, la préparation des repas devra être organisée par un groupe restreint”, détaille le protocole. “Sur ce point-là on part de loin : les repas devaient initialement être servis sur un plateau… Mais il n’y a pas de cuisine centrale dans un camp”, soupire le commissaire national des SUF. Avec ce nouveau protocole, c’est désormais possible à condition de limiter le nombre de personnes préparant le repas, se laver les mains régulièrement, porter un masque… “L’équipe qui s’occupe de la préparation du repas s’occupera également du service”, précise-t-on chez les Scouts et Guides de France. À noter également qu’”aucun ustensile n’est partagé. Chaque mineur dispose avant le repas de son propre matériel”.
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“Nous diffusons ce vendredi 19 juin un document auprès de nos chefs et cheftaines afin qu’ils puissent concrètement adapter le protocole et une chose est certaine : ils sont tous dans les starting-block !”, assure le commissaire général des scouts d’Europe. “Ils vont pouvoir partir cet été et avoir de vrais camps scouts. Même les règles sanitaires s’inscrivent dans l’esprit scout. Porter un masque, c’est prendre soin de l’autre. Cela interroge les jeunes sur ce qu’on transmet consciemment ou inconsciemment, ce qu’on apporte aussi à l’autre. Ce sont de belles perspectives de réflexion qui s’ouvrent pour eux.”
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