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Le missionnaire du Sahara, Charles de Foucauld, prochainement canonisé 

CHARLES

Public Domain

Quitterie Jozeau - Oeuvres Pontificales Missionnaires - publié le 01/06/20

L’ex-officier français devenu par la suite ermite dans le désert d’Algérie sera bientôt canonisé. L’occasion de redécouvrir ce missionnaire explorateur qui a tout quitté pour suivre le Christ. 

“Demain, dix ans que je dis la Sainte Messe dans l’ermitage de Tamanrasset ! Et pas un seul converti ! Il faut prier, travailler et patienter”, écrit en 1915 Charles de Foucauld, tout seul dans son ermitage du Sahara au milieu du territoire des Touaregs. Et pourtant, c’est bien ce missionnaire qui constate humblement son inefficacité qui devrait prochainement faire l’objet d’une canonisation. Car l’exemple de sa vie extraordinaire rayonne bien au-delà des petits échecs qu’il reconnaît alors, un an avant sa mort.

Né en 1858 dans une famille croyante très aisée, Charles de Foucauld délaisse rapidement la foi, menant une vie résolument dissolue : “à 17 ans, j’étais tout égoïsme, toute vanité, toute impiété, tout désir du mal”, dira-t-il plus tard. Engagé dans l’armée et devenu officier, Charles de Foucauld se rend en Algérie, puis en Tunisie dès 1880. Il découvre le goût de l’exploration et de ces terres et peuples méditerranéens si différents de la France. 

Mais brutalement tout change pour lui. Il commence à remettre en cause son mode de vie et se tourne vers Dieu en 1886 : “Vous m’aviez attiré à la vertu par la beauté d’une âme, en qui la vertu m’avait paru si belle, qu’elle avait irrévocablement ravi mon cœur”, se souvient-il quelques années plus tard. C’est lors d’un séjour à Paris que cette transformation s’opère et elle va le pousser à une conversion radicale.




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Charles de Foucauld repart alors en Terre sainte, avant d’entrer à la Trappe chez les Cisterciens où il demeure durant sept ans. Il séjourne trois ans auprès des Clarisses de Nazareth, devenant leur domestique en suivant le modèle du Christ. Finalement ordonné prêtre en 1901, il rejoint Béni-Abbès en Algérie où il demeure seul pendant trois ans. Porté volontaire pour porter la parole du Seigneur auprès des Touaregs à Tamanrasset, sur la demande de l’évêché du Sahara, il part s’y installer. 

Puiser l’amour pour les autres dans l’adoration de Dieu

“Pour l’extension du saint Évangile, je suis prêt à aller au bout du monde et à vivre jusqu’au jugement dernier”, écrit alors dans ses méditations au désert le “Frère Charles de Jésus”, comme l’appellent les Touaregs. Passionné par cette région splendide et ami de ses habitants, le prêtre français se voue corps et âme aux plus démunis d’entre eux, dans la simplicité d’une vie très rudimentaire. Il partage alors avec ses frères musulmans la misère, combat avec eux l’esclavage, la maladie.

Vivant seul dans le Sahara algérien, l’ex-officier évangélise non par ses enseignements mais par son modèle. Se liant d’amitié avec les Berbères puis les Touaregs, Charles de Foucauld souhaite par-dessus tout annoncer le Christ. Lorsqu’il installe pour la première fois le tabernacle, il écrit “Cœur Sacré de Jésus, merci de ce premier tabernacle des pays touaregs ! Qu’il soit le prélude de beaucoup d’autres et l’annonce du salut de beaucoup d’âmes ! Cœur Sacré de Jésus, rayonnez du fond de ce Tabernacle sur le peuple qui Vous entoure sans Vous connaître !”. 

Cette adoration vécue quotidiennement lui permet de se tourner vers Celui qu’Il aime et de prier pour tous ceux qu’il côtoie régulièrement. Vivant de la présence du Christ, Charles de Foucauld essaie de transmettre ce qui fait sa raison de vivre en demandant à Celui qui peut tout d’éclairer, de diriger et de sauver ces âmes qui lui sont si chères. 

Un “frère universel”

Voyant dans les Touaregs des frères, Charles de Foucauld se réjouit que les habitants du Sahara surnomment sa maison “la fraternité”. En effet, de 4h30 à 20h30, Charles de Foucauld part à la rencontre de ces “nouvelles âmes” afin que celles-ci “se présentent à la crèche de Jésus pour adorer à leur tour”. Ayant une immense confiance en Dieu, il remet tout entre Ses mains, sa vie comme les âmes de l’Afrique, comme le démontre sa prière d’abandon “Mon père, je m’abandonne à toi”. 




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Vivant en ermite dans le silence, le missionnaire y voit du bon. Il peut ainsi être “seul avec Jésus, seul pour Jésus” à annoncer avec une joie sans borne et une charité inégalable l’Évangile à ses voisins. 

Une mission qui a outrepassé sa vie

Mort assassiné par des pillards, Charles de Foucauld est déclaré bienheureux par le pape Benoît XVI en 2005 qui a salué avec admiration la “fraternité universelle” du Christ dont il s’est imprégné durant toute sa vie. Le président de la célébration de béatification, le cardinal José Saraiva Martins avait rappelé “le style de vie radicalement évangélique” du missionnaire ermite qui s’est fait si bien connaître qu’il sera prochainement canonisé. 

À la suite de Jésus de Nazareth, Charles de Foucauld a voulu adopter le monde, être dans le monde afin de rayonner de l’amour du Christ. À sa mort a été fondée la communauté des Petits Frères de Jésus regroupant religieux et laïcs. À ce jour, ces missionnaires sont plus de 5.000 dans le monde entier, symbole du rayonnement missionnaire de l’ami des Touaregs. 

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En images : Les rares photos de Charles de Foucauld au désert

Tags:
Charles de FoucauldL'Esprit missionnaire
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