L’assistance aux messes télévisées ou retransmises par vidéo soulève régulièrement des questions : sont-elles utiles, comportent-elles des risques ? Les Écritures et la Tradition peuvent éclairer notre discernement. Cette prière des fidèles, bien comprise et saintement vécue, mérite d’être respectée et favorisée si elle attise le désir du sacrement et de la participation au culte visible de toute l’Église.
Le carême touche à sa fin.
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Les quarante jours qui séparent la résurrection de Jésus de son ascension ont offert aux disciples un temps précieux pour comprendre « tout ce qui s’était passé » (Lc 24, 14), affermir leur foi dans le Christ ressuscité et se préparer à recevoir l’Esprit Saint qui les conduirait « dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13). Profitons, nous aussi, de ce temps pascal, pour mieux comprendre ce que nous avons vécu depuis le début du confinement, en particulier durant la Semaine Sainte, et voir de quelle manière les fidèles, empêchés jusqu’à présent de se rassembler dans les églises, peuvent rendre un culte à Dieu et recevoir, sinon sacramentellement, du moins spirituellement, quelque chose des sacrements.
1Se tenir près du Seigneur, par tous les moyens
L’assistance à la messe -en direct ou en différé, par Internet ou par la radio- n’est certes pas la seule manière de recevoir les fruits spirituels du sacrement eucharistique et de rendre un culte à Dieu. Les effets du sacrement de l’eucharistie, comme d’ailleurs ceux du sacrement de pénitence, sont accessibles de bien d’autres façons. Dieu peut, à l’occasion, par exemple, d’une liturgie familiale dominicale, fervente et pieuse, ou bien d’une méditation attentive, aimante, du récit de l’institution de la Cène, visiter l’âme du fidèle, d’une manière nouvelle, et lui accorder cet effet propre de l’eucharistie qu’est la charité. Ce n’est donc pas seulement en assistant à la messe télévisée que les fidèles en état de grâce peuvent communier spirituellement aux fruits de la Cène.
S’associer, en direct ou en différé, aux messes télévisées ou radiodiffusées n’est donc ni le seul moyen de recevoir les effets du sacrement eucharistique, ni le seul moyen de rendre un culte à Dieu. Mais il n’en reste pas moins que c’est un moyen particulièrement utile et approprié pour cela »
Ce n’est pas, de même, de cette manière-là seulement qu’ils peuvent rendre un culte à Dieu. Toute acte chrétien de religion, même le plus simple et le plus ordinaire, comme un signe de croix ou un bénédicité, est une manière juste et bonne de rendre un culte au Seigneur et de lui soumettre, avec amour et piété, sa personne. Précisons que chaque acte religieux, même le plus humble, comporte toujours une dimension communautaire. Par lui, chaque fidèle s’insère dans le culte que l’Église rend à Dieu. Les actes de dévotion personnels et privés, comme la récitation du chapelet ou l’oraison (cf. Mt 6, 6), ont une dimension ecclésiale car chaque fidèle est membre du corps du Christ. En lui et à travers lui, c’est l’Église qui rend un culte à Dieu. S’associer, en direct ou en différé, aux messes télévisées ou radiodiffusées n’est donc ni le seul moyen de recevoir les effets du sacrement eucharistique, ni le seul moyen de rendre un culte à Dieu. Mais il n’en reste pas moins que c’est un moyen particulièrement utile et approprié pour cela. Par ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent, et ce qu’ils font, les fidèles peuvent recevoir, sinon le sacrement lui-même, du moins ses effets, et participer à cet acte suprême du culte qu’est le sacrifice du Christ offert à la messe. À quelles conditions cette participation peut-elle être effective et fructueuse ?