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Reprise des messes : les évêques montent au créneau

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Bérengère Dommaigné - publié le 24/04/20
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Alors que les paroissiens sont de plus en plus impatients, qu’une centaine de prêtres lancent un appel, les évêques de France, réunis ce vendredi 24 avril, rappellent l’immense besoin spirituel et leur ferme intention de reprendre les messes, à partir du 11 mai, période de déconfinement annoncée pour la vie sociale, économique et scolaire, dans le respect des règles sanitaires.Lorsqu’Emmanuel Macron s’est entretenu ce mardi avec les représentants des cultes, il a laissé entendre que les lieux de cultes ne rouvriraient pas avant la mi-juin. Une perspective qui interpelle les pratiquants, les prêtres et même les évêques. Ces derniers, qui se sont réunis par visioconférence ce vendredi 24 avril, ont tenu à rappeler combien il leur semble essentiel “que la vie ecclésiale puisse retrouver son caractère pleinement communautaire au même rythme que la vie scolaire, sociale et économique de notre pays à partir du 11 mai 2020”. Responsables, les évêques ont précisé qu’ “un plan de déconfinement alliant le désir résolu de permettre à nouveau aux fidèles de participer aux sacrements et un grand esprit de responsabilité sanitaire a été présenté et discuté aux pouvoirs publics, tant au niveau national qu’au plan local des préfets et des maires”. Des propositions que le porte-parole de la CEF, le père Thierry Magnin, avait détaillé à Aleteia en début de semaine.

Mais l’impatience se fait sentir à tous les niveaux. Jeudi 23 avril, sur l’antenne de France Info, l’archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall a tenu à rappeler fermement : “Nous avons joué ce jeu depuis un mois, mais entendre aujourd’hui que nous devons être privés de culte pendant deux mois et demi encore, c’est difficile à entendre”. L’archevêque de Toulouse proposant notamment que “des cérémonies simples et plus rapides puissent avoir lieu dès le 11 mai, dans les églises en ville ou à la campagne avec un nombre réduit de fidèles pour qu’ils puissent avoir accès aux sacrements. On peut trouver les moyens de le faire tout en respectant les gestes barrière. Le déconfinement progressif devrait comporter aussi des possibilités limitées de célébration de la messe”.

“Le déconfinement annoncé doit aussi prendre en compte le désir spirituel très fort, et pas seulement la reprise économique.”

Ce que confirme Mgr Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon, à Aleteia. “Les chrétiens ne comprendraient pas. Le déconfinement annoncé doit aussi prendre en compte le désir spirituel très fort, et pas seulement la reprise économique”. “Il y a un droit naturel pour le chrétien de pouvoir pratiquer et participer à l’eucharistie”, reprend-t-il. “Il y a aussi un devoir de charité, d’être précautionneux envers son prochain, et donc bien évidemment nous saurons respecter les mesures sanitaires.”

Vendredi 24 avril, ce sont 132  prêtres et curés de paroisses, de toutes les régions de France, qui ont lancé un appel au président de la République dans le Figaro, “le 11 mai, cela fera neuf semaines que les catholiques n’auront pu se retrouver pour célébrer ensemble, pour communier et se confesser (…)”, ont-ils rappelé dans cette tribune. “Si la vie économique et sociale doit reprendre à partir du 11 mai, il n’y a pas de raison pour que la vie cultuelle et religieuse soit laissée de côté. Si les usines, les écoles, les commerces et les transports en commun reprennent, qu’est-ce qui pourrait justifier que nos églises restent vides et les messes publiques interdites?” Les prêtres demandent qu’on leur fasse confiance, “pour mettre en place et vivre un déconfinement progressif, par étapes, totalement respectueux des règles sanitaires. Nos évêques ont fait de nombreuses propositions dans ce sens. Nous avons prouvé depuis deux mois qu’on pouvait nous faire confiance”.

Lundi 28 avril, la CEF remettra par écrit au premier Ministre ses propositions concrètes pour une reprise des messes à partir du 11 mai. En attendant, l’impatience collective multiplie les initiatives et les tribunes, les prêtres se disent prêts à accueillir de nouveaux leurs paroissiens tout en respectant les gestes barrière.

 

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