Le pape François a appelé à prier pour ceux qui souffrent actuellement de la situation de surpopulation carcérale, lors de la messe ce lundi 6 avril, à la résidence Sainte-Marthe. Il a mis en garde contre le risque d’une "grave calamité" dans les prisons surpeuplées.
Le pape François a présidé la messe du lundi de la Semaine sainte à la résidence Sainte-Marthe. « Six jours avant Pâques », a-t-il rappelé, « nous sommes aux portes de la Passion ». « Je voudrais que nous prions aujourd’hui pour le problème de la surpopulation carcérale », a déclaré le souverain pontife au début de la célébration. Il a souligné le risque, pendant cette pandémie qu’une telle situation aboutisse à « une grave calamité ».
Le chef de l’Église catholique a aussi demandé de prier pour les « responsables » politiques et administratifs des prisons. Il a souhaité qu’ils puissent trouver « une manière juste et créative de résoudre le problème ». Lors de son homélie, le pape François a déclaré que même en cette période de repli chez soi, « les pauvres sont toujours avec nous ». Si on ne les voit pas, a expliqué le 266e pape, c’est parce qu’on adopte une attitude « négationniste » face à la réalité de cette pauvreté.
« Il y a une habitude de voir les pauvres comme les ornements d’une ville », a souligné l’évêque de Rome. Il a déploré qu’on les regarde « comme si c’était une chose normale ». Ces gens sont pour beaucoup les « victimes » des politiques économiques et financières, a déclaré le pape François, parlant d’une « injustice structurelle de l’économie mondiale ». « Tant d’argent dans les mains de quelques-uns et tant de pauvreté dans celles de beaucoup, de beaucoup de gens ».
« Ce n’est pas être communiste »
« Tant de pauvres de la classe moyenne, qui vont secrètement à Caritas et qui demandent secrètement et ont honte ». Le pontife a rappelé à cet effet un souvenir personnel de Buenos Aires, où il avait vu des familles de la classe moyenne, ces « pauvres cachés », se réfugier dans une usine désaffectée parce qu’elles étaient incapables de payer un loyer.
« Nous ne serons pas jugés pour le luxe ou les voyages que nous faisons, ni pour l’importance sociale que nous aurons [mais] pour nos relations avec les pauvres », a prévenu le pape François. « Ce n’est pas être communiste, c’est le centre de l’Évangile : nous serons jugés sur ce point ».

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