Ceux qui se plaignent “que des prêtres et des sœurs en bonne santé aillent nourrir les pauvres” en pleine épidémie de coronavirus ont perdu la mémoire de leur propre “appartenance au troupeau”, a déclaré le pape François lors de la messe à Sainte-Marthe le 28 mars 2020. Il a critiqué les réflexes de “classe dirigeante” face aux difficultés que rencontre le peuple.
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L’Evangile du jour (Jn 7, 40-53) porte sur le mépris des docteurs de la Loi face à l’engouement que le peuple montre à l’écoute de Jésus. Ces “clercs d’élite” sont devenus “sophistiqués”, comme s’ils appartenaient à une “autre classe sociale”, a souligné le 266e pape.
Dans son homélie, le pontife a raconté avoir récemment entendu des membres du clergé se plaindre que des prêtres et des sœurs en bonne santé aillent nourrir les pauvres alors qu’ils peuvent attraper le coronavirus. Cette attitude, déplore le pontife, est celle d’une “classe dirigeante” qui a perdu “la mémoire de sa propre appartenance au troupeau”.
A ce “cléricalisme”, le chef de l’Eglise catholique a opposé “tant de prêtres qui ne se détachent pas du peuple”. Il a donné en exemple un “prêtre de montagne” qui a récemment porté un ostensoir dans des petits villages reculés malgré la brûlure du métal gelé sur ses mains.
Aux familles qui ont faim
“Le peuple de Dieu a une grande force : son flair”, a déclaré l’évêque de Rome, un flair “pour connaître les chemins du salut”. C’est pourquoi le “fossé entre l’élite des chefs religieux et le peuple est une tragédie”, a-t-il expliqué.
Au début de la cérémonie, le Souverain pontife a dédié cette messe aux “familles qui commencent à être dans le besoin à cause de la pandémie”. “Parce qu’ils ne peuvent pas travailler, parce qu’ils n’ont pas un emploi stable”, ces foyers rencontrent aujourd’hui la faim, a-t-il déploré.