Abusé durant quatre ans par un prêtre pédophile en Suisse, Daniel Pittet est parvenu à dénoncer son violeur, et surtout, à lui pardonner. De passage à Paris, il a raconté à Aleteia le long chemin de guérison parcouru.Tout a commencé en 1968, dans la cathédrale de Fribourg. Issu d’une famille suisse pratiquante, Daniel Pittet est alors servant d’autel. Il n’a que 9 ans lorsque le père Joël Allaz, un religieux capucin, demande à célébrer une messe. Il invite ensuite le jeune Daniel à le suivre dans son couvent. Un long chemin de croix débute pour cet enfant, qui sera violé et abusé pendant quatre ans.
Après ce calvaire, Daniel Pittet pardonne très tôt son bourreau, dès l’âge de 11 ans. “Un soir, j’étais en train d’écouter l’homélie du père Allaz. J’ai vu qu’il y avaient des personnes qui pleuraient dans l’église, elles étaient émues par ses paroles. Ce jour-là, j’ai décidé qu’il y avait deux personnes en lui : il y avait le bon prêtre, qui parlait bien, et puis, il y avait le salaud de l’autre côté.” S’il n’a jamais regretté son pardon, Daniel Pittet garde une blessure très douloureuse, qui lui a demandé des années de thérapies. Au début des années 2000, il dénonce son violeur dans la presse.
Rencontre avec le Pape et avec son agresseur
Malgré toutes ces épreuves, la foi de Daniel Pittet est restée intacte. C’est elle qui le guide jusqu’au Saint-Père, qu’il rencontre pour la première fois au Vatican en 2015, dans le cadre de l’Année de la Vie consacrée. L’idée d’écrire un livre prend forme peu à peu. En 2016, le souverain pontife lui-même propose de préfacer un ouvrage, dans lequel il raconterait son histoire. La même année, “une certitude s’est imposée à moi : j’étais prêt à le rencontrer”, raconte Daniel Pittet. Accompagné de Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, ainsi que de la journaliste Micheline Repond, il rend visite à son agresseur qu’il n’avait pas revu depuis 1972. “Une rencontre incroyable”, qu’il raconte dans son livre “Mon père, je vous pardonne”, paru en 2017.
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