Dans le cadre de la collection « Hommage des artistes de l’IMA à Notre-Dame », plusieurs peintres du Moyen-Orient ont exprimé leur tristesse et leur désarroi à travers cinq nouvelles œuvres exposées à l’Institut du monde arabe jusqu’au 15 mars.« J’ai appelé de mes vœux la pluie qui aurait vite éteint l’incendie. Je pense que nous étions très nombreux à travers le monde à prier afin que la Vierge Marie intervienne pour protéger sa cathédrale et éloigne les flammes. D’où le titre de mon œuvre : Kânat Hunâk (Elle était là) », témoigne Hussein Taï, artiste d’origine irakienne vivant au Danemark, à l’IMA. Son livre-tableau, Notre-Dame. She was there, composé de seize peintures assemblées en diptyques, fait partie des cinq nouvelles œuvres du second volet de la collection « Hommage des artistes de l’IMA à Notre-Dame », actuellement exposées à l’Institut du monde arabe.
Cette exposition est une initiative de Claude Lemand, collectionneur d’origine libanaise profondément bouleversé, avec sa femme France, par l’incendie de la cathédrale Notre-Dame le 15 avril dernier. Quelques jours plus tard, ils demandent à des artistes de leur fonds d’apporter leur témoignage en réponse à ce drame, avec pour objectif de constituer une collection d’œuvres en hommage à Notre-Dame. Après une première série présentée à l’occasion des Journées européennes du patrimoine en septembre 2019 (incluant les œuvres de Najia Mehadji, Mohamed Leketi, Boutros Al-Maari et Dia Al-Azzawi), l’IMA vient de procéder à un nouvel accrochage. On y retrouve des œuvres de Manabu Kochi (Japon), Hani Zurob (Palestine), Hussein Taï (Irak), Khaled Takreti (Syrie) et Nasser Al-Aswadi (Yémen).
Ce dernier est l’auteur du tableau ci-dessous intitulé Notre-Dame. Salâm – Paix, représentant la grande rose, « le cœur de Notre-Dame », selon cet artiste yéménite. « Le vitrail de forme ronde en « lucarne » (qamariyya = lucarne, de Qamar = Lune) est un élément fondamental et constitutif de la culture architecturale du Yémen, selon notre dicton : « Les diables n’entrent pas dans une demeure dotée d’une qamariyya », explique-t-il.
Quant à Manabu Kochi, peintre japonais, il associe Notre-Dame au phénix qui renaît de ses cendres, sûr que la cathédrale retrouvera son prestige d’antan et son symbole d’amour et de paix.