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« Osez entrer dans la vie éternelle ! » – Jour 1 – Le mystère du mal

jesuscolina - publié le 01/01/20

Aleteia présente un avant-goût numérique du « Jour 1 » de « Osez entrer dans la vie éternelle ! », une retraite spirituelle, en musique, à vivre chez soi, en une heure quotidienne, pendant 7 jours, de Pierre-Marie Varennes, proposé par Magnificat.

 

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Jour 1

Le mystère du mal


Après avoir créé l’univers visible et l’univers invisible,
Dieu vit que cela était bon.
Après avoir créé l’être humain,
homme et femme, à son image
et à sa ressemblance, Dieu vit que cela était très bon.
Et pourtant, des confins cataclysmiques
de l’univers au plus intime du cœur humain,
la Création tout entière

 

 

Au nom du Père, et du Fils,
et du Saint-Esprit. Amen.

PRIÈRE D’OUVERTURE

Esprit de Dieu,
Communion de l’Amour,
Dispensateur de la Sagesse,
Source de toute Lumière :
au long de cette Heure,
daigne ouvrir mon esprit,
et illuminer mon cœur ;

donne-moi
la disponibilité pour contempler,
la pénétration pour comprendre,
la lucidité pour interpréter,
le sens des mystères pour méditer ;

inspire le commencement de ma retraite,
accompagne ses progrès,
couronne sa fin,
rend féconds ses fruits.
Amen.

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PRIÈRE DU CŒUR

EN MUSIQUE

 

Il s’agit avant tout de prier en musique un texte admirable, qui touche l’âme.

Il conviendra donc de se concentrer sur les paroles, au fur et à mesure qu’elles seront chantées. Ce texte, en latin, est accompagné de sa traduction en français.

La technique consiste à bien suivre le texte en latin, et à prendre connaissance de la traduction en français en même temps, mais secondairement. Quand la pratique de cette lecture devient automatique, on concentre son esprit et son cœur, sur l’émotion que communique la musique en lien avec le sens profond des mots de la prière. On verra que, curieusement, la langue sacrée aide à atteindre cette symbiose.

 

 


MISERERE MEI, DEUS

Gregorio Allegri


Le Miserere d’Allegri est une mise en musique du Psaume 50. Composé en 1638 sous le pontificat d’Urbain VIII, il a pour singularité d’avoir été longtemps chanté exclusivement à la chapelle Sixtine et uniquement lors des matines des Mercredis saints et Vendredis saints. À la fin de l’office des Ténèbres, alors que les cierges qui éclairaient la chapelle étaient progressivement éteints, devant le pape et les cardinaux agenouillés, les chantres de la chapelle improvisaient de somptueux ornements sur la psalmodie. La légende veut que quiconque tenterait d’en diffuser la partition serait ipso facto excommunié. Néanmoins, un jeune garçon de 14 ans l’entendit lors du Mercredi saint de 1770 et retranscrivit la musique dans la nuit. Après une seconde écoute le Vendredi saint de la même semaine, il réussit à posséder l’entièreté de la partition et commença, de ce jour, à en révéler la suprême beauté au monde. Cet enfant avait pour nom Wolfgang Amadeus Mozart…

⏱ 12 mn 11

 

Miserere mei, Deus, secundum magnam misericordiam tuam.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour.

Et secundum multitudinem miserationum tuarum, dele iniquitatem meam.
Selon ta grande miséricorde, efface mon péché.

Amplius lava me ab iniquitate mea, et peccato meo munda me.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon péché.

Quoniam iniquitatem meam ego cognosco, et peccatum meum contra me est semper.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.

Tibi soli peccavi, et malum coram te feci, ut justificeris in sermonibus tuis, et vincas cum judicaris.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.

Ecce enim in iniquitatibus conceptus sum, et in peccatis concepit me mater mea.
Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

Ecce enim veritatem dilexisti, incerta et occulta sapientiae tuae manifestasti mihi.
Mais tu veux au fond de moi la vérité, dans le secret, tu m’apprends la sagesse.

Asperges me hyssopo, et mundabor ; lavabis me, et super nivem dealbabor.
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

Auditui meo dabis gaudium et laetitiam : et exsultabunt ossa humiliata.
Fais que j’entende les chants et la fête : ils danseront, les os que tu broyais.

Averte faciem tuam a peccatis meis, et omnes iniquitates meas dele.
Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.

Cor mundum crea in me, Deus, et spiritum rectum innova in visceribus meis.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Ne projicias me a facie tua, et spiritum sanctum tuum ne auferas a me.
Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton Esprit Saint.

Redde mihi laetitiam salutaris tui, et spiritu principali confirma me.
Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’Esprit me soutienne de ses dons.

Docebo iniquos vias tuas, et impii ad te convertentur.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins, vers toi reviendront les égarés.

Libera me de sanguinibus, Deus, Deus salutis meae, et exsultabit lingua mea justitiam tuam.
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice.

Domine, labia mea aperies, et os meum annuntiabit laudem tuam.
Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange.

Quoniam si voluisses sacrificium, dedissem utique, holocaustis non delectaberis.
Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste.

Sacrificium Deo spiritus contribulatus ; cor contritum, et humiliatum, Deus, non despicies.
Le sacrifice qui te plaît, ô mon Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas un cœur brisé et broyé.

Benigne fac, Domine, in bona voluntate tua Sion, ut aedificentur muri Jerusalem.
Dans ta bonté, fais le bonheur de Sion, relève les murs de Jérusalem.

Tunc acceptabis sacrificium justitiae, oblationes, et holocausta ;
Alors tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ;

Tunc imponent super altare tuum vitulos.
Alors on offrira des taureaux sur ton autel.

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LECTURE
DE LA PAROLE DIVINE


La lecture de la parole de Dieu est l’écoute du Seigneur qui nous parle. Qui dit écoute dit silence préalable. Pour bien s’en persuader, on commence la lecture… par une minute de silence, les yeux fermés. Ensuite, on fera un geste de vénération, par exemple en traçant sur la page du livre, avec le pouce, un signe de croix.

Première étape

On entreprend une première lecture cursive, silencieuse et très naturelle du texte, en se persuadant qu’il s’agit d’une lettre personnelle qui nous est adressée. À la fin de la lecture, on ferme les yeux et on rentre en soi-même pour formuler l’idée principale que l’on en a retenue.

Deuxième étape

On entreprend une deuxième lecture du texte à voix haute, comme si on le proclamait. Il s’agit de lire, ou plus exactement d’écouter la Parole, avec tout son être, puis d’en méditer les résonances dans son cœur.

Troisième étape

Ensuite, on prend son cahier car l’Écriture se lit, s’écoute… et s’écrit. On lit une troisième et dernière fois le texte, très lentement, le crayon à la main. On mémorise tel ou tel passage court, qui nous touche particulièrement, et on l’écrit sur son carnet.

 


LETTRE DE SAINT PAUL AUX ROMAINS : 7, 15.17-20.24a


Vraiment, ce que je fais, je ne le comprends pas :
Car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais.
En réalité, ce n’est plus moi qui accomplis l’action,
mais le péché qui est en moi :
vouloir le bien est à ma portée, mais pas de l’accomplir,
puisque je ne fais pas le bien que je veux,
et je commets le mal que je ne veux pas.

Or, si je fais ce que je ne veux pas,
ce n’est plus moi qui accomplis l’action,
mais le péché qui habite en moi.

Je trouve donc une autre loi s’imposant à moi
quand je veux faire le bien :
le Mal seul se présente à moi.

Malheureux homme que je suis !

 

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MÉDITATION


15 mn


Prière à répéter continuellement, sans se hâter, en portant toute l’attention de son esprit, puis de son cœur, sur le sens profond de la formule que l’on prononce.


« Mon Dieu, viens me sauver ! Seigneur, à mon secours ! »

 

 

PRIÈRE D’ESPÉRANCE
EN MUSIQUE


VENI SANCTE SPIRITUS


LE VENI SANCTE SPIRITUS EST UNE SÉQUENCE GRÉGORIENNE, attribuée à Innocent III (pape de 1198 à 1216) et qui porte le beau surnom de « séquence dorée ». Ses mots à la fois simples et irremplaçables ont traversé les siècles depuis l’époque médiévale jusqu’à nous, sans rien perdre de leur sens du mystère lumineux de l’Esprit Saint. Toujours chantée lors de la messe de la solennité de la Pentecôte, elle a inspiré les plus grands musiciens parmi lesquels Josquin des Prés, Palestrina, Roland de Lassus ou encore Mozart. Cependant la beauté céleste de l’original grégorien demeure insurpassée.


2 mn 48


On fera sienne cette magnifique prière chrétienne, trésor de la Tradition, en utilisant la même technique que celle préconisée ci-dessus pour la prière du cœur en musique : on suit prioritairement le texte en latin au fur et à mesure qu’il est chanté, et secondairement, mais en même temps, on lit la traduction française.


 

Veni, Sancte Spiritus, et emitte caelitus lucis tuae radium.
Viens, Esprit Saint, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Veni, pater pauperum, veni, dator munerum, veni, lumen cordium.
Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs.

Consolator optime, dulcis hospes animae, dulce refrigerium.
Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

In labore requies, in aestu temperies, in fletu solatium.
Dans le labeur, le repos, dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

O lux beatissima, reple cordis intima tuorum fidelium.
Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tes fidèles.

Sine tuo numine, nihil est in homine, nihil est innoxium.
Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lava quod est sordidum, riga quod est aridum, sana quod est saucium.
Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Flecte quod est rigidum, fove quod est frigidum, rege quod est devium.
Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

Da tuis fidelibus, in te confidentibus, sacrum septenarium.
À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient, donne tes sept dons sacrés.

Da virtutis meritum, da salutis exitum, da perenne gaudium.
Donne mérite et vertu, donne le Salut final, donne la joie éternelle.

 

LE MYSTÈRE


ACTE I – LE MYSTÈRE DU MAL


⏱ environ 8 mn


On lit sans se hâter, en respectant bien le rythme dicté par la disposition typographique. On fait une pause de quelques secondes aux endroits indiqués par ce pictogramme : 𐆚


Dialogue entre Ève (représentant l’humanité) et Dieu le Père.

ÈVE

Où es-tu mon Seigneur ?
Pourquoi mon âme te cherche-t-elle, en vain,
sans plus jamais te trouver ?

Qu’est-ce qui t’empêche de me visiter,
comme aux jours paradisiaques ?
Se pourrait-il que l’humain
te soit devenu infréquentable ?

Ô Seigneur,
souviens-toi des jours heureux,
quand tu te promenais à la pointe du jour, au jardin d’Éden.
Réponds-moi !
Ne te cache pas !
Pourquoi me celer ton visage,
pourquoi me traiter comme ton ennemie ?

Ô mon Dieu,
sans toi,
sans ta présence d’amour,
notre paradis est perdu,
notre Terre, une vallée de larmes.

Quand cesseras-tu de m’éprouver, ainsi ?
Oui, j’ai péché,
c’est ma faute,
ma grande faute, ma très grande faute.
Mais si tu ne me parles plus,

comment saurais-je,
ô Juge souverain,
ce que je puis faire
pour racheter mon péché ?

Qu’attends-tu de moi ? Dis-le-moi :
que puis-je faire ?
Que tu ne m’accables plus ainsi.

Toi qu’on appelle « le bon Dieu »,
prends-tu plaisir
à opprimer l’œuvre de tes mains ?
À lui faire payer sa faute à perpétuité ?

Pourquoi m’as-tu pétrie de l’argile ?
Il eût mieux valu,
pour moi,
que je n’aie jamais existé !

Tu m’as dépouillée de toutes raisons de vivre.
Tu me donnes toutes les raisons
de préférer le néant à l’être.

Voici que je crie : « Au secours ! »,
et mon Dieu ne me répond pas…
Voilà que j’en appelle à son amour
et son cœur n’en est point touché.

DIEU LE PÈRE 

Ève, ma pauvre Ève,
se pourrait-il que je réprouvasse
l’aïeule que tu es ?
Se pourrait-il que je réprouvasse
l’aïeule de la Mère de Dieu ?
Et l’aïeule du Fils de Dieu ?

ÈVE

Ô mon Dieu,
que tes paroles me sont impénétrables !
Hélas,
d’assassins et de victimes
je suis devenue l’aïeule !

Mais puisque tu m’entends,
réponds à ma question :
Serais-tu devenu cruel envers tes créatures ?

Souviens-toi,
en Éden,
tu nous manifestais,
paternellement,
le dessein bienveillant de ta Création :
nous donner part
à la communion de ton amour :
Éternité de délices !
N’est-ce pas ?
Dis-moi que c’est bien
pour ça
que tu nous as créés !

Dis-moi si, désormais,
la sagesse, c’est la peur de Dieu ?
Ou bien,
est-ce toujours et à jamais l’amour de Dieu ?

Dis-moi :
quand mes pensées s’élèvent vers toi,
mon esprit va-t-il être rempli
d’effroi ?
Ou bien mon cœur va-t-il fondre d’amour ?

DIEU LE PÈRE

Malheureuse !
Tu ne sais pas ce que tu as fait,
et tu ne sais plus ce que tu dis…
Comment oses-tu m’accuser de ton malheur,
toi qui n’as pas consenti
à la Loi de ton bonheur ?

Quand tu parles de moi,
tu en parles comme si c’était toi,
toi qui m’avais créé,
à ta ressemblance !

Non, ce n’est pas moi qui t’opprime,
ce n’est pas moi qui te prends,
comme dans un piège.

Moi,
ton Dieu et Père,
je ne sais rien faire d’autre qu’être
un Dieu de tendresse et de pitié,
plein d’amour et de vérité.

Je t’en conjure :
prends garde à toi !

Depuis ta Chute,
Dieu,
personne ne l’a plus jamais vu :
Aussi bien, aimer le Dieu vivant et vrai
ne peut plus être,
comme c’était en Éden,
un élan du cœur envers un être chéri,
un familier que l’on voit,
que l’on connaît
pour le fréquenter chaque jour,
dans la vie réelle.
C’est devenu une question de bonne volonté :
m’aimer désormais,
c’est aimer que ma volonté soit faite,
sur la Terre comme au Ciel.

ÈVE

Mais pourquoi ?
Si ce n’est pas toi qui me châties,
qui est l’auteur de mon malheur ?

Et si encore,
moi seule,
je payais le prix de ma faute originelle…
Mais de moi sortiront
et se multiplieront des peuples entiers.
De génération en génération,
tous seront comme moi :
soumis à l’imparfait
et fautif ;
ils vivront dans l’inimitié
et se tueront les uns les autres.

Tous mes descendants
seront des réprouvés.
Victimes comme coupables, coupables comme victimes,
voici qu’ils sont promis à l’affliction, jusqu’à leur lente agonie.

Leur mort hideuse leur serait, finalement,
une délivrance.

Mais non !
Voici qu’au bout de leur vie de douleur,
tu les promets
aux ténèbres extérieures,
là où sont les pleurs et les grincements de dents.
À jamais.

Une existence de malheur ne suffit donc pas
à étancher ta soif de Justice ?

S’il en est ainsi,
pourquoi donc continuer à croître
et à se multiplier ?
Pourquoi procréer,
si le destin des enfants de nos amours
est de devenir les héritiers de notre misère,
sans rémission ?

 

DIEU LE PÈRE

En vérité, en vérité,
le péché,
votre péché,
est le seul auteur de votre malheur.
Pourquoi alors m’accuser,
moi, votre Dieu et Père ?

Ne le vois-tu pas ?
Par ton péché,
tu m’as mis,
moi, ton Seigneur et ton Dieu,
comme en état d’impuissance face à Satan,
celui qui t’a prise en otage avec ton consentement.

Comprends-tu cela ?
Toi qui m’as trahi,
je ne puis jamais cesser de t’aimer.
Toi qui es au pouvoir du mal,
je ne puis cesser de ne vouloir que ton bien.

Ainsi,
ma Justice et ma Toute-Puissance se trouvent
comme désarmées,
puisque, si je les exerçais,
le prix de ma victoire sur le Mal
serait la réprobation et le châtiment d’un être aimé.
Comprends-tu cela ?

𐆚

ÈVE

Oui,
pour une fois je te comprends,
ne suis-je pas faite à ta ressemblance ?
Vois:
Même Caïn,
celui qui a occis mon préféré,
eh bien, mon cœur de mère
ne parvient pas
à ne plus l’aimer.

DIEU LE PÈRE 

Tu as percé
le secret de Dieu :
Il est un Père
qui aime comme une Mère.

ÈVE

Seigneur,
je ne suis qu’un être faible et limité,
comment peut-il se faire
que mon crime
se répercute sur mes enfants
et sur les enfants de mes enfants,
et que ses conséquences
fassent trembler sur leurs bases l’univers visible,
aussi bien que l’invisible,
jusqu’à aller pervertir
ton dessein créateur,
dans sa bienveillance même ?

DIEU LE PÈRE

Je l’ai dit : « Vous êtes des dieux ;
et tous, fils du Très-Haut ! »
Cette parole d’engendrement
ne peut pas être abolie.

Par mon Fils Unique-Engendré,
mon Bien-Aimé,
et pour lui,
j’ai mis en vous,
êtres finis,
une semence d’Infini
qui ne peut être anéantie.

Le drame de votre Chute est bien là :
votre faute finie vous enferme irrémédiablement
dans la finitude,
alors même que votre prédestination est l’Infini.
Immortels
aussi bien qu’éternels, je vous ai créés.

ÈVE

Seigneur,
je ne suis qu’un être faible et limité,
comment peut-il se faire
que mon crime
se répercute sur mes enfants
et sur les enfants de mes enfants,
et que ses conséquences
fassent trembler sur leurs bases l’univers visible,
aussi bien que l’invisible,
jusqu’à aller pervertir
ton dessein créateur,
dans sa bienveillance même ?

DIEU LE PÈRE

Je l’ai dit : « Vous êtes des dieux ;
et tous, fils du Très-Haut ! »
Cette parole d’engendrement
ne peut pas être abolie.

Par mon Fils Unique-Engendré, mon Bien-Aimé,
et pour lui,
j’ai mis en vous,
êtres finis,
une semence d’Infini
qui ne peut être anéantie.

Le drame de votre Chute est bien là :
votre faute finie vous enferme irrémédiablement
dans la finitude,
alors même que votre prédestination est l’Infini.

Immortels
aussi bien qu’éternels, je vous ai créés.

Par votre péché,
vous voilà devenus mortels, mais pour autant,
vous n’en demeurez pas moins éternels.

Par votre péché,
vous avez fait que le temps a rendu l’éternité malade.

ÈVE

Seigneur, pardonne-moi
si je suis obtuse,
mais à nouveau,
tout ce que tu dis
dépasse mon entendement…

DIEU LE PÈRE 

Par la grâce de la Création, en mon Fils unique,
par Lui
et pour Lui,
vous êtes promis au sein de Dieu.

Par cette grâce,
qui est irrévocable,
en chaque homme qui voit le jour,
en chaque femme qui est mise au monde,
je ne peux que reconnaître,
même défiguré par le péché,
je ne peux que reconnaître,
même grimaçant comme un diable,
je ne peux que reconnaître
l’un de mes enfants.

À jamais,
je ne puis que continuer à l’aimer,
celui qui est le petit frère de mon Fils bien-aimé, je ne puis que continuer à l’aimer,
celle qui est la petite sœur de mon Fils bien-aimé.

Hélas, trois fois hélas ! voici donc que vous,
mes héritiers bien-aimés, vous en qui subsiste,
à jamais,
l’eucharistie originelle de mon Fils unique,
voici que vous êtes au pouvoir de Satan,
l’Auteur du péché par haine de l’Amour.

En vous la sève de la concupiscence
s’est substituée à la sève de la Charité ;
en vous les puissances du Mal
et de la mort corrompent le potentiel de la vie éternelle.

Comprends-tu maintenant pourquoi ?
Pourquoi, par l’irruption du péché dans le monde,
les bases mêmes du cosmos
ont été ébranlées ?

Mon dessein amoureux de Création et d’adoption
ayant été répudié,
l’humanité a comme divorcé
de sa raison d’être,
sans pour autant pouvoir cesser d’être.

𐆚

ÈVE

Seigneur !
Prends pitié de nous, pécheurs ! Sauve-nous !

DIEU LE PÈRE 

Que puis-je faire ?
Moi, le souverain Bien,
je ne peux avoir aucune part avec le péché !
Je n’ai même aucune idée du Mal !

Hélas, trois fois hélas ! voici donc que vous,
mes héritiers bien-aimés, vous en qui subsiste,
à jamais,
l’eucharistie originelle de mon Fils unique,
voici que vous êtes au pouvoir de Satan,
l’Auteur du péché par haine de l’Amour.

En vous la sève de la concupiscence
s’est substituée à la sève de la Charité ;
en vous les puissances du Mal
et de la mort corrompent le potentiel de la vie éternelle.

Comprends-tu maintenant pourquoi ?
Pourquoi, par l’irruption du péché dans le monde,
les bases mêmes du cosmos
ont été ébranlées ?

Mon dessein amoureux de Création et d’adoption
ayant été répudié,
l’humanité a comme divorcé
de sa raison d’être,
sans pour autant pouvoir cesser d’être.

ÈVE

Seigneur !
Prends pitié de nous, pécheurs ! Sauve-nous !

DIEU LE PÈRE

Que puis-je faire ?

Moi, le souverain Bien,
je ne peux avoir aucune part avec le péché ! Je n’ai même aucune idée du Mal !

Et pourtant !
mon amour paternel a une connaissance vivante,
poignante,
déchirante
de ce que peuvent être
pour vous,
mes enfants,
les conséquences d’un péché.

Ô combien
j’éprouve les effets
du Mal, de la souffrance et de la mort
qui, vous torturant, broient mon cœur de Père !

Mon cœur divin saigne,
tant et plus,
sang et eau,
du malheur où vous êtes tombés.

Non,
votre péché n’enflamme pas
le réquisitoire de ma Justice ;
il n’offense pas
la perfection inaltérable
de ma Sainteté ;
il ne défie pas
ma Toute-Puissance :
Il attise mon amour pour vous.

Comme s’il se pouvait que s’ajoutât
à mes infinies perfections
une suprême perfection,
moi qui suis le Dieu d’amour et de tendresse,
votre péché a fait de moi,
à jamais,
un Dieu de compassion.

 

CONTEMPLATION EN SILENCE


3 à 5 mn


On entre en silence en contemplant l’œuvre d’art qui est représentée.
Puis on laisse sa mémoire faire le lien avec le texte du Mystère que l’on vient de lire. On pourra également écrire sur le carnet le fruit de cette contemplation ou quelques pensées qui nous ont particulièrement marqués.


 

NOTRE PÈRE

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos péchés, comme nous-mêmes
nous remettons aussi,
à ceux qui nous doivent.
Et ne nous mets pas à l’épreuve,
mais libère-nous du Malin.

CLÔTURE

Maître et Créateur de toutes choses,
ta grâce est notre unique espoir.
Afin que nous ne puissions pas douter
que tu nous aimes comme un père,
écoute nos supplications quand nous nous reconnaissons pécheurs ;
sois indulgent avec nous,
montre-nous ta compassion,
libère-nous de nos penchants mauvais,
oriente nos vies vers le bien
et sauve-nous de la damnation éternelle.
Amen.

 

 

 

« Dieu n’a pas créé la mort.
Il a en horreur la déchéance
des êtres vivants. »

Le Livre de la Sagesse.

 


 

« Osez entrer dans la vie éternelle ! »

DECOUVREZ VOTRE RAISON D’ETRE

« Nous sommes des vivants pour toujours, et notre vie, rien ni personne ne pourra jamais y mettre fin. C’est donc bien d’abord dans la perspective certaine de notre existence éternelle que nous devrions savoir vivre… et savoir mourir. » Pierre-Marie Varennes – Directeur de la Rédaction de Magnificat.

Au long d’un admirable parcours, ce livre va vous aider à entrer dans l’éternité qui vous est offerte.
En puisant dans les trésors de la spiritualité, il vous donnera :

  • d’entendre autrement la parole divine, dans l’intimité de votre souffle intérieur
  • de lire autrement l’histoire du Salut à travers 7 méditations sur le mystère de l’histoire d’amour entre Dieu et l’humanité
  • d’écouter autrement 11 chefs-d’oeuvre musicaux, en un coeur à coeur où communient le sens spirituel et le sens mélodique
  • et de goûter autrement la contemplation artistique en prenant le temps de laisser votre regard s’immerger dans plus de 40 grandes oeuvres de l’art sacré.

 

 

 

 

 

 

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