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Le sacre de saint Louis, le jeune roi qui ne décevra personne

Sacre saint louis

© Domain public

Le Sacre de saint Louis, roi de France, a Reims, le 29 novembre 1228, Charles-Amedee Van Loo.

Gabriel Privat - publié le 28/11/19 - mis à jour le 27/11/23

Le 29 novembre est le jour anniversaire du sacre d’un grand roi. En cette année 1226, le royaume est extrêmement fragile. Mais la dignité du jeune Louis IX, au cours de la cérémonie, préfigure déjà le monarque et le saint, que l’histoire consacra comme le modèle du roi idéal.

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La royauté capétienne est maintenant bien installée. Louis VIII, dit le Lion, fils de Philippe-Auguste, n’a pas été associé au trône du vivant de son père, comme cela avait été le cas pour la plupart de ses prédécesseurs. Nul, en effet, ne songe plus à remettre en cause la légitimité des capétiens, ni le principe de la primogéniture masculine, qui a si heureusement succédé aux partages du royaume sous les mérovingiens et les carolingiens.

Revenant de la croisade contre les Albigeois, Louis VIII est emporté par la maladie le 8 novembre 1226 et n’a pas plus le temps que son père d’élever son fils, Louis, sur le trône. Il n’a que la force d’exiger, pour lui, sur son lit d’agonie, l’hommage des grands et la prompte organisation d’un sacre.

Le feu sous la braise

La volonté expresse du roi défunt est compréhensible. Pour la dynastie et le royaume, cette mort est un défi. Le roi, en effet, est un enfant. Le jeune Louis IX, du haut de ses douze ans, pose les pas au milieu d’un feu couvant sous la braise. Le sud de la France est en ébullition sous les effets de la croisade contre les Albigeois aux allures de guerre civile. Au nord, ce sont les grands seigneurs qui soupirent après les libertés perdues et qui vont bientôt tenter de profiter de la minorité du souverain pour secouer l’autorité imposée sous ses deux prédécesseurs.

À l’annonce de la maladie de Louis VIII, son fils s’est mis en route, mais à mi-parcours, on lui apprend le trépas de son père. Suivent alors trois semaines d’une intensité dramatique terrible pour ses épaules adolescentes. Le retour du cortège funèbre à Paris est suivi des funérailles dans la basilique de Saint-Denis. Puis la famille royale se met en route vers Reims, la ville du sacre, suivant le vœu du roi défunt.

Des signes de mauvais augure

La régente, Blanche de Castille, fidèlement conseillée, veille à tout. Mais les chroniques du temps sont formelles. Il n’y a point, sur le chemin de Paris à Reims, cette foule enthousiaste coutumière aux sacres de nos rois. À Senlis on s’arrête, cependant, pour armer chevalier ce souverain de douze ans. Peu importe les années, il sera, comme ses pères, un roi combattant.

À Reims même, le siège archiépiscopal est vacant. L’évêque de Soissons, suffrageant du métropolite, préside à la cérémonie du sacre. L’immuable rituel n’a pas fait l’objet d’un récit très détaillé dans les chroniques. On y remarque seulement des absences criantes, celles d’un nombre important de princes et grands seigneurs, qui n’ont pas daigné se déplacer. Est-ce faute de temps, trois semaines après la mort de Louis VIII ? Sans doute pas. Il est plus probable, que pour la plupart d’entre eux, c’est une manière de marquer leur indépendance.

Un sacre annonciateur du grand règne

Le règne commence sous ces auspices peu rassurants. Mais Louis IX témoigne déjà de cet abandon sous l’enveloppe de sa charge royale, qui fut la marque de son règne tout entier donné à sa mission, de sorte qu’on ne sait jamais trop comment différencier l’homme et le monarque durant son règne. À tel point qu’après Charlemagne, il fera figure de l’idéal du roi. Aucun signe de faiblesse de sa part ne vient troubler la cérémonie, en ce 29 novembre 1226. Il reçoit les signes de la royauté franque des mains des évêques consécrateurs et des pairs laïcs et ecclésiastiques du royaume ; son épée et ses éperons de roi chevalier, son sceptre de roi gouvernant, sa couronne de roi souverain, sa main de justice de roi juge.

Auparavant, il a été oint de cette même huile qui a servi au baptême de Clovis. Puis, c’est l’acclamation symbolique devant la foule, vieil héritage des temps où le roi mérovingien était élevé sur le pavois par ses guerriers. Louis IX, roi sacré, pouvait être contesté dans telle ou telle prérogative de son action politique. Nul ne pouvait plus remettre en cause sa royauté. 

Déjà, la dignité du saint

La cérémonie achevée et la messe dite, le roi, continuant une tradition attestée depuis Dagobert Ier, touche les écrouelles. À chacun des centaines de malades alignés dans le froid, petit peuple de malheureux venus souvent de plus loin que les grands princes, Louis IX impose les mains, répétant l’antique formule :

« Le roi te touche, Dieu te guérit. »

Fonction politique, mission de gouvernement et fonction sacrée, tout était réuni, en ce sacre, où la dignité du jeune roi préfigure celle du saint. Les sacres des rois de France se ressemblent presque tous dans leur ordonnancement. Ils sont tous annonciateurs de grandes vertus royales. Certains règnes n’ont pas déçu cette promesse. Celui de saint Louis fut de ceux-là.

Ces rois et ces reines devenus saints :

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