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Le couple a au moins trois sérieux concurrents

MARRIED,COUPLE,RELATIONSHIP

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Paul Habsburg - publié le 18/11/19

On a souvent tendance à penser qu’être libre c’est garder toutes les options de choix de vie ouvertes. Pourtant le résultat de cette "liberté" est qu’on ne fait rien de vraiment bien… Dans une relation amoureuse, la question n’est pas de choisir la bonne personne, mais de bien choisir, c'est-à-dire de poser un bon choix. Pour devenir vraiment libre, libre de pouvoir nous donner à l’autre, libre de pouvoir pleinement accueillir l’autre.

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Le matin. Il est encore tôt. Vous êtes dans votre lit, à peine réveillé… Vous ouvrez les yeux et vous avez l’impression que toutes les préoccupations de cette journée qui commence se sont rassemblées autour de votre lit. Chacune essaie d’avoir votre attention, chacune veut vous convaincre qu’elle est la plus importante. Et c’est à vous de choisir à qui donner la priorité, à qui donner votre cœur. Cette image est née sous la plume de C.S. Lewis, auteur, entre autres, du célèbre ouvrage Le monde de Narnia ou encore Tactiques du diable. Nous connaissons tous probablement ce sentiment d’avoir trop d’options dans la vie et de se sentir à l’avance fatigué de devoir poser un bon choix ou un choix définitif.

Cela peut même arriver quand il s’agit de choisir son conjoint pour la vie. Parfois, on ne fait aucun choix… au moins c’est ce que l’on pense. Mais quand on ne choisit pas, on suit le chemin le plus facile (celui qui provoque ensuite une frustration et retarde le vrai choix !) ou on passe à l’action qui semble la plus urgente… et qui souvent n’est pas du tout la plus importante.

«La question n’est pas tellement de se dire qu’il y a peut être une meilleure option demain, mais plutôt de se donner et d’aimer aujourd’hui… car on ne peut pas aimer demain ! »

On pourrait se dire que « libre » est celui qui se garde toutes les options ouvertes. Ce soir j’ai trois invitations… et je ne veux pas en rater une seule (le fameux fomo : fear of missing out, ce qui veut dire en anglais la peur de rater quelque chose). Le résultat est qu’on ne fait rien de vraiment bien, on touche à tout, on rate tout, on n’est pas vraiment présent. On n’est ni dans l’attitude du don, ni dans celle de l’accueil. Cependant, l’homme est fait pour se donner et pour accueillir (« je te reçois, je me donne a toi »). Par conséquent, il doit apprendre à choisir. La question n’est pas tellement de se dire qu’il y a peut être une meilleure option demain, mais plutôt de se donner et d’aimer aujourd’hui… car on ne peut pas aimer demain !

«Nous ne sommes pas sur terre pour bien nous amuser, mais pour bien nous donner.»

Pour confirmer cela, il suffit de penser aux personnages de l’Histoire qui nous touchent le plus, aux films qui nous inspirent à devenir une meilleure personne. Ces héros ont tous une chose en commun : ils risquent tout pour l’autre (et forcément ils ratent pas mal d’opportunités), ils se donnent à fond et leur regard est posé plus sur les autres que sur eux-mêmes. Soyons honnêtes. Les moments les plus heureux de notre vie, ceux qui restent dans notre mémoire à jamais, ne sont pas les grasses matinées du dimanche mais les moments ou on a tout donné pour la personne qu’on aime le plus. N’est-ce pas vrai ?


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Nous ne sommes pas sur terre pour bien nous amuser, mais pour bien nous donner. Et la question n’est surtout pas de choisir la bonne personne, mais de bien choisir, c’est-à-dire de poser un bon choix qui nous engage et d’être cohérent. Mais comment bien choisir ? Dans l’Évangile de saint Marc il y a une scène qui fait réfléchir : un jeune homme veut suivre Jésus. Il vit selon les dix commandements et il croit que cela suffit. Mais parce que Jésus l’aime, il veut lui apprendre à se donner entièrement :

« Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens »  (Mc 10,17-30).

La même chose peut nous arriver quand nous nous préparons au mariage… mais aussi après quelques années de mariage : Suis-je vraiment « libre », c’est-à-dire suffisamment « libre » pour pouvoir me donner a toi comme tu en as besoin ? Est-ce que ma vie, mes pensées, mon cœur sont assez ‘libres’ pour que l’autre puisse vraiment avoir la première place dans ma vie ? Pas évident de le voir toujours comme ça… Pas évident du tout !

Aimer, c’est bien choisir

Pour cela, il faut apprendre à bien choisir. Et ça implique forcément de savoir bien renonce, surtout quand on a « de grands biens ». Saint Ignace de Loyola nous a laissé une image qui est devenue un composant indispensable de la spiritualité chrétienne et tout particulièrement à l’heure de poser un choix de vie. C’est l’image des « trois voyageurs ». Il s’agit de trois hommes qui veulent entreprendre un voyage difficile. Le premier sait ce qu’il veut, mais il ne met pas du tout les moyens pour y arriver. Il aimerait bien être un grand alpiniste, mais il n’est pas prêt de renoncer au confort de son canapé. Le deuxième réfléchit, il est prêt à s’engager, à renoncer à certaines choses… mais il ne pose pas les mesures adaptées et réalistes pour y arriver. C’est l’alpiniste qui n’abandonnera pas à la première difficulté, mais à la deuxième ou à la troisième. Donc il a bien voulu arriver au sommet, mais il n’a pas voulu tout donner. C’est-à-dire qu’il s’aime plus lui-même que le sommet…




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Le troisième est bien-sûr celui qui voit tous les moyens à prévoir. Il persévère, car il sait que les difficultés arriveront. Il est vraiment déterminé, il aime vraiment, il se donne à fond. Ce qui veut dire, dans les mots du pape François : « il ne reste pas dans son canapé, mais il chausse des crampons et il s’engage ». Si nous voulons appliquer cela au mariage, on pourrait se poser la question : Suis-je vraiment assez libre pour t’aimer, c’est-à-dire pour me donner à toi tous les jours de ma vie. Car c’est bien ça la promesse du mariage !

Aimer c’est bien renoncer

Il y a au moins trois grands concurrents du couple : le monde du travail (ma carrière, ma réalisation personnelle), mes amis (ma vie sociale, mon temps libre), ma famille charnelle (mes parents, mes frères et sœurs). Il n’est jamais déplacé de se poser la question si on est prêt à s’engager plus pour son couple que pour ces autres réalités de la vie. Avant de se marier on devrait se demander si on est prêt à recalculer ses priorités, pour créer les bonnes proportions qui favorisent clairement le couple.

Et une fois marié, il faut régulièrement vérifier que ces bonnes proportions soient encore respectées. Est-ce que mes parents et mes amis savent que mon conjoint sera toujours mon premier choix ? Suis-je sûr de leur avoir bien communiqué cette priorité ? Sans doute, le monde du travail est concerné : Suis-je prêt à mettre mon travail en deuxième ou troisième place, si la santé familiale, le bon climat et la croissance de mon couple le nécessitaient ? Pour répondre à cette question, qui est-ce que j’écoute le plus ? Moi-même ou aussi mon conjoint ? Mon travail est-il vraiment pour la famille, ou suis-je tenté de faire plutôt des compromis au sein de la famille en faveur du travail ?


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Et si nous cherchions en couple le silence pour répondre à ces questions ?  Et pourquoi ne pas relire ce beau passage de l’Évangile de saint Marc pour prier et réfléchir ensemble à cette parole de vérité qui nous rappelle le sens de la vie et de l’amour ? Cela pourrait nous aider à trouver le courage de redimensionner notre vie à deux. Tout cela pour devenir vraiment libres, libres de pouvoir nous donner à l’autre dans le couple, libres de pouvoir pleinement accueillir l’autre. Car c’est finalement l’épanouissement dans le couple qui va nous donner la paix, et par conséquent aussi la joie !

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AmourCoupleMariage
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