C’est la première fois que la France consacre une rétrospective au peintre Doménikos Theotokópoulos, dit le Greco, au Grand Palais.
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Bien que faisant partie de l’Âge d’or Espagnol, Greco ainsi que son nom l’indique, est né en Crète en 1541. C’est également en cette terre grecque qu’il fera son apprentissage dans l’art sacré de l’icône, un art qui le marquera pour toujours. Mais, c’est surtout avec sa formation à Venise puis à Rome, avant qu’il ne parte pour les terres ibériques, que son art sera prêt à exprimer toute son originalité, notamment dans ses nombreuses évocations spirituelles.
Aspect souvent méconnu de son art, et que la très belle exposition du Grand Palais souligne dès ses premiers espaces, Greco a été formé à l’exigeante discipline de la peinture d’icône dans laquelle il excelle et se fait vite remarquer. Son Saint Luc peignant la Vierge l’atteste ; une œuvre a tempera et or sur toile provenant du musée Benaki d’Athènes encore très hiératique aux nombreux critères formels. Mais, si le respect des formes héritées de la tradition post-byzantine assied la valeur de l’artiste, Greco s’en dégagera cependant rapidement au profit d’un art libéré, ainsi qu’en témoigne déjà ce saint Luc, avec ses essais de perspective et ses deux plans parallèles. Un saint Luc face à une icône de la Vierge en cours de réalisation — l’un traditionnel, l’autre ouvert sur la modernité de la Renaissance, une Renaissance italienne qui l’attend déjà en terres vénitiennes…