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Un musée chrétien à Jérusalem

ISRAEL JERUSALEM
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Frère Francesco Patton, ofm - publié le 03/11/19
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La Custodie de Terre Sainte annonce l’ouverture d’un musée historique destiné à mettre en valeur l’histoire chrétienne de Jérusalem.

Le 4 octobre 2022, un musée historique ouvrira ses portes à Jérusalem pour présenter le « Trésor du Saint‐Sépulcre », des pièces uniques dont les franciscains sont les détenteurs depuis plusieurs siècles. L’inauguration est prévue le jour de la saint François. Ce dernier, fondateur de l’Ordre des Frères mineurs, s’est rendu en Terre Sainte en 1219 où il avait envoyé des frères dès 1217. Seuls représentants de l’Église catholique romaine autorisés à vivre dans le pays, les « frères de la corde », comme on les appelle aussi, furent désignés « gardiens des Lieux saints » en 1342 par le pape Clément VI.


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Ce trésor, maintenu à l’abri des regards durant des siècles, a été exposé en 2013 à Versailles. L’exposition a connu un énorme succès avec plus de trois cent mille visiteurs en trois mois. Ce succès conforta l’idée d’ouvrir un lieu d’exposition permanent pour permettre au monde entier d’admirer ces objets uniques. « Des collections qui méritent un écrin d’exceptionnel », selon Béatrix Saule, directrice honoraire du château de Versailles, présidente du comité scientifique du projet et chargée de la réalisation de l’espace d’exposition.
La salle des présents de la cour de France, présentera de somptueux ornements liturgiques, offerts par Louis XIII, seuls exemples encore disponibles au monde.

Trésors liturgiques

Au fil du temps, les maisons royales d’Europe, les Républiques italiennes et les États chrétiens ont manifesté leur soutien à cette province franciscaine portant le nom de Custodie de Terre Sainte — « la perle des missions » comme l’appelait saint François. Ils envoyèrent aussi de magnifiques objets d’art témoins de leur dévotion aux Lieux saints. Tous ces objets qui servaient au culte ont été précieusement conservés : pièces d’orfèvrerie, parements liturgiques, sculptures et peintures, manuscrits enluminés, vases de pharmacie… attestant le rôle des franciscains dans l’accueil et le service aux populations locales, qu’elles soient chrétiennes ou pas.


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Ce trésor, maintenu à l’abri des regards durant des siècles, a été exposé en 2013 à Versailles. L’exposition a connu un énorme succès avec plus de trois cent mille visiteurs en trois mois. Ce succès conforta l’idée d’ouvrir un lieu d’exposition permanent pour permettre au monde entier d’admirer ces objets uniques. « Des collections qui méritent un écrin d’exceptionnel », selon Béatrix Saule, directrice honoraire du château de Versailles, présidente du comité scientifique du projet et chargée de la réalisation de l’espace d’exposition. La salle des présents de la cour de France présentera de somptueux ornements liturgiques, offerts par Louis XIII, seuls exemples encore disponibles au monde.

Affirmer l’identité chrétienne de Jérusalem

Quel est le rôle aujourd’hui d’un tel musée ? Assurément d’affirmer l’identité chrétienne de la ville de Jérusalem, à un moment de l’histoire où cette identité est mise à mal, alors même que la Terre Sainte est le berceau du christianisme. Depuis déjà plusieurs décennies, la géopolitique de cette terre à nulle autre pareille, a provoqué des tensions qui ont suscité des vagues d’émigration, si bien qu’on estime aujourd’hui à Jérusalem que la communauté locale chrétienne ne représente plus que 1% de la population soit environ 8.000 personnes. Un drame qui passe inaperçu.

Alors que les chrétiens représentaient 11% de la population de Jérusalem au début du XXe siècle, les vagues d’émigration touchèrent la Ville Sainte, et plus globalement la Terre Sainte, conséquences des conflits israélo-palestiniens des soixante-dix dernières années. La création du musée arrive à point nommé, au moment où l’Église de Terre Sainte s’étiole et qu’elle est plus que jamais fragilisée. Assez curieusement, il manquait un tel lieu à Jérusalem qui possède un musée du judaïsme et un musée d’art islamique.

Un lieu d’échange

Le musée historique sera aussi un lieu d’échange, fidèlement au vœu exprimé en 2013 par mon prédécesseur frère Pierbattista Pizzaballa, aujourd’hui administrateur apostolique du Patriarcat catholique romain de Jérusalem. Le projet de musée est un message d’espoir pour une population chrétienne fière de son histoire et de ses racines, disposée à construire son développement en dialoguant avec le monde entier.



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Porteurs du projet, les franciscains ont ouvert en 2018, au couvent de la Flagellation, situé dans la ville basse, sur la Via Dolorosa, une section archéologique. C’est le couvent Saint-Sauveur « quartier général » de la Custodie de Terre Sainte à Jérusalem depuis 460 ans qui accueillera en 2021 la section historique, grâce à la générosité de mécènes. Situé sous l’église Saint-Sauveur, un espace de 1.000 m2 pourra accueillir trois cent mille visiteurs permettant aux pèlerins du monde entier et aux populations locales, de découvrir la place que tient Jérusalem dans l’Église universelle.

La section historique sera inaugurée près de 800 ans après la venue de saint François en Terre Sainte. Un signe prophétique pour la ville éternelle où vécut et où ressuscita le fils de Dieu. L’histoire du christianisme a débuté à Jérusalem et c’est un juste retour de redécouvrir cette histoire bimillénaire.

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