Ces trois semaines de travail, a commenté le souverain pontife, ont permis de poursuivre dans l’apprentissage de « l’esprit synodal ». Ce chemin, a-t-il expliqué, permet « d’incorporer » la « riche Tradition » de l’Église dans les défis conjoncturels. Le thème de la synodalité, a-t-il révélé, a d’ailleurs été recommandé comme une possibilité pour une prochaine assemblée synodale.

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En Amazonie, a poursuivi le successeur de Pierre, l’annonce de l’Évangile « presse » et nécessite que la Bonne Nouvelle soit comprises et assimilées dans les cultures locales. Il faut « renforcer cela », a-t-il considéré, notamment par une « créativité » pour des nouveaux ministères. L’évêque de Rome a notamment soulevé la possibilité de réouvrir les travaux de la commission d’études sur le diaconat féminin, avec de nouveaux membres. Par ailleurs, il a également déploré une focalisation sur la « partie fonctionnelle » du rôle de la femme, alors que celui-ci va « bien au-delà ».
« Un certain manque de zèle apostolique »
Autre proposition concrète du synode : une « réforme rituelle », c’est-à-dire l’élaboration d’un rite amazonien. Cela peut être fait selon « certains critères », a estimé le pape, pour une meilleure inculturation de l’Évangile. « Il ne faut pas avoir peur de la réorganisation » car elle ne viserait pas à séparer de la communion avec Rome, a détaillé le successeur de Pierre en évoquant l’existence des Églises catholiques orientales. Cette réflexion devra se faire avec la Congrégation pour le culte divin.
Par ailleurs, le synode a permis selon l’évêque de Rome de mettre en évidence la nécessité de certaines réformes dans la formation du clergé local. Peut en effet exister « un certain manque de zèle apostolique » des prêtres des pays amazoniens, réticents à exercer leur ministère en Amazonie. Cela soulève donc la question de la distribution du clergé dans un même pays.
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Le chef de l’Église catholique a également affirmé qu’il allait voir avec le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral, pour créer une « section amazonienne » au sein de celui-ci. Par ailleurs, le pape François a évoqué la possibilité d’envoyer les prêtres du service diplomatique du Saint-Siège en service pour un an auprès d’un évêque dans un lieu de mission pendant leur formation, plutôt qu’en nonciature.
Le chef de l’Église catholique a par ailleurs indiqué qu’il produirait certainement un document suite à ce synode, probablement sous la forme d’une exhortation apostolique. Il a espéré parvenir à rédiger ce document d’ici la fin de l’année, sans toutefois l’assurer. Enfin, l’évêque de Rome a demandé aux Pères synodaux de ne pas devenir « prisonniers » de groupes chrétiens « sélectifs » qui se croient être « l’élite ». Pour décrire ces groupes, le Pape a repris une sévère citation de Charles Péguy : « Parce qu’ils ne sont pas de l’homme, ils croient qu’ils sont de Dieu. Parce qu’il n’aiment personne, ils croient qu’ils aiment Dieu ».