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Bioéthique : le triomphe illusoire de l’homme-Dieu

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Guillaume de Prémare - publié le 24/09/19

Quand la loi des hommes se donne tous les pouvoirs, remplace les lois non-écrites inscrites dans les consciences, ce n’est plus la personne humaine qui est sacrée, mais la politique et sa toute-puissance.

« La loi peut tout… » C’est ainsi qu’un député justifie les bricolages juridiques destinés à consacrer dans le code civil la PMA sans père. Si la loi peut tout, quel est donc ce tout ? Quand le législateur décrète qu’un acte d’état civil peut mentionner un enfant né de deux mères, sans référence au moindre père, il impose sa toute-puissance, sa volonté de se saisir de la totalité des réalités humaines pour les refaçonner à sa guise. D’une certaine manière, il se prend pour Dieu en opérant une re-création symbolique et sociale de l’homme par la fiction de la loi.


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Cela vaut pour la PMA sans père et pour toutes les nouvelles transgressions portées par le projet de loi de bioéthique : extension de l’eugénisme, de la recherche sur l’embryon, embryon transgénique voire chimérique, etc. La tentation de l’homo deus — l’homme-Dieu — n’est certes pas nouvelle, mais cette divinité peut s’appuyer aujourd’hui sur des moyens techniques qui lui donnent l’illusion de remplacer Dieu.

La loi du rapport de force

Dieu se contentait d’une seule loi écrite de dix simples articles, et laissait à l’homme le soin de chercher la sagesse dans la contemplation des lois non-écrites. Homo deus multiplie les lois écrites et abolit toute forme de loi non-écrite, congédiant brutalement l’art de la sagesse pour lui substituer l’art du rapport de force. Et ce qui devient sacré, ce n’est plus le sujet de la loi — c’est-à-dire l’homme — mais la loi elle-même, qui réduit l’homme à un objet façonnable à merci.




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Alors, que vont donc devenir les lois non-écrites qui fournissent le substrat des tentatives, même imparfaites, de civiliser la condition humaine ? Vont-elles vivre ou mourir, ces permanences reçues de la sagesse ? Elles vivent toujours dans la conscience des hommes et dans la vie concrète de ceux qui continuent à chercher la sagesse, à chercher un sacré au-delà de leur propre mesure, à chercher la justice et le royaume de Dieu. Ces lois non-écrites vont continuer à vivre ainsi, tandis que l’homo deus, rattrapé par sa finitude, finira vaincu par sa propre démesure.

Le réel renforce l’espérance

Cependant, cette espérance n’appelle pas à la passivité. L’espérance qui prétendrait justifier l’inaction se perdrait elle-même. Au contraire, l’action au contact des réalités humaines, sociales et politiques, renforce l’espérance et donne la force de garder précieusement les trésors qui permettront à l’homme de se retrouver lui-même en retrouvant sa source et sa raison. Face à ce projet de loi de bioéthique, dont les évêques ne cessent de rappeler la gravité, l’aphorisme attribué à Edmund Burke se présente plus vrai que jamais : « La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien. »

Chronique publiée en partenariat avec Radio Espérance.

Tags:
Assemblée nationaleBioéthiqueGPA
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