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« Il y a une différence entre prendre soin de son ado et le prendre en charge »

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Dejan Dundjerski - Shutterstock

Mathilde de Robien - publié le 08/09/19

« Je ne vais pas tout faire à ta place ! » Voilà un sentiment d’exaspération tout à fait légitime qui révèle déjà que le parent en fait trop pour son ado. Or un adolescent, lorsqu'il en est capable, a besoin de faire seul et de se tromper pour grandir et devenir un adulte heureux, libre et responsable.

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« Ne faites jamais pour un enfant ce qu’il est capable de faire seul », écrivait Maria Montessori dans son ouvrage L’Enfant paru en 1935. Car « toute aide inutile est une entrave au développement de l’enfant », disait-elle. Un conseil de la célèbre pédagogue italienne qui s’applique aussi bien aux tout petits qui savent mettre leurs chaussures, qu’aux adolescents à même de rédiger leur exposé de sciences. Et pourtant, Nathalie de Boisgrollier, coach en parentalité depuis plus de 20 ans, auteur de Élever son ado sans baisser les bras (Albin Michel), constate que de nombreux parents se couchent tardivement pour faire les devoirs de leurs enfants, rachètent pour la énième fois un titre de transport perdu ou encore écrivent la lettre de motivation de leur bambin en recherche de stage. Un « trop-plein d’aide » qui, en réalité, ne joue pas en leur faveur.

Gagner en autonomie

Éduquer un enfant, c’est l’aider à grandir pour qu’un jour, il puisse voler de ses propres ailes. Une prise d’indépendance qui se fait progressivement et selon l’âge et les capacités de l’enfant. « Il y a une différence entre prendre soin d’eux et les prendre en charge », souligne Nathalie de Boisgrollier. En faisant à la place de son enfant, en cherchant à tout contrôler, un parent empêche son adolescent d’acquérir autonomie et indépendance. « Par ces comportements, vous entravez le bonheur de vos jeunes et leurs chances de réussir leur vie », alerte-t-elle. Prenons l’exemple du CV et de la lettre de motivation pour la recherche d’un stage de découverte en troisième. Le véritable enjeu est-il de décrocher un stage mirobolant pour épater la galerie ou d’en retirer un enseignement utile pour la suite ?


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Et le risque, en faisant à leur place, c’est que cela dure ! « J’ai rencontré des parents qui rédigeaient encore les lettres de motivation de leur enfant de 23 ans à la sortie de leur école de commerce. Souhaitez-vous assumer encore cette charge quand ils auront cet âge-là et, surtout, souhaitez-vous conserver cette sorte d’emprise sur vos enfants ? », interroge Nathalie de Boisgrollier.

Apprendre en se trompant

Oui, votre ado fera moins bien et moins vite que vous et commettra des erreurs que vous auriez pu lui éviter ! Mais les erreurs contribuent activement à son apprentissage et à son éducation. C’est pourquoi Nathalie de Boisgrollier invite les parents à laisser leurs ados faire des erreurs : « Le travail des parents ne consiste pas à protéger les enfants des erreurs qu’ils peuvent commettre, ni à leur éviter toute difficulté ou désagrément. Être parent, ce n’est pas non plus anticiper tous leurs désirs et tous leurs besoins. Et ceci est encore plus valable à l’adolescence ! Notre rôle est plutôt de leur enseigner que les erreurs font partie de tout processus d’apprentissage. »

Être présent et accompagner

Le laisser se tromper est une chose, être présent pour accueillir ses déceptions en est une autre. C’est à ce moment-là que le parent intervient ! « Laissez faire votre ado même si vous savez qu’il n’y arrivera pas ou que c’est mal parti. La seule chose importante, c’est d’être présent quand il vous le demandera », souligne Nathalie de Boisgrollier. Vous pouvez alors l’aider à trouver des solutions par lui-même, en lui demandant : « Quelle serait la solution idéale ? Si tu ne changeais rien, qu’est-ce qu’il se passerait ? Dis-moi trois pistes d’action, même si elles te paraissent farfelues, quelle est celle que tu penses être la meilleure ?… ». Une présence active et bienveillante permet à l’adolescent de rebondir et de tirer les bénéfices de ses erreurs.


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Une autre forme d’accompagnement à l’autonomie est de montrer une fois, puis de prévenir que la prochaine fois, il se débrouillera tout seul. Nathalie de Boisgrollier précise que dans ce cas il ne s’agit pas de menacer ou de culpabiliser mais d’apprendre : à faire refaire sa carte de transport, à acheter un billet de train, à prendre rendez-vous chez le médecin pour un certificat, etc…

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Albin Michel

Élever son ado sans baisser les bras, Guide pratique de l’éducation positive, Nathalie de Boisgrollier, Albin Michel, septembre 2019, 16,90 euros.

Tags:
AdolescenceÉducationParents
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