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Activités extra-scolaires : trouver la juste mesure

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Edifa - publié le 05/08/19 - mis à jour le 26/08/22

La rentrée scolaire apporte chaque année son lot de nouveautés : classe, horaires et activités extra-scolaires. Lesquelles continuer ou démarrer, lesquelles arrêter ?

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Comment éviter le « zapping » chez nos enfants, tout en écoutant leurs envies ? Comment choisir LA bonne activité extra-scolaire que son enfant sera ravi de faire toute l’année ? Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne, donne quelques points de repère.

Edifa: À quel âge commencer une activité?
Béatrice Copper-Royer: C’est toujours dommage de commencer une activité trop tôt. Il est tentant d’inscrire son enfant très jeune, sous prétexte qu’il serait en avance. En réalité, c’est rarement le cas: son niveau risque de le décourager rapidement, et une mauvaise expérience prolongée peut avoir un effet néfaste sur la construction de l’estime de soi.

Une activité extra-scolaire doit-elle être seulement un plaisir?
Quand ils sont petits, oui. Avant 7 ans, les enfants ont d’abord besoin de s’amuser, ce n’est qu’après que l’on peut encourager l’effort. Pour les petits, il faut donc privilégier les activités très ludiques, comme l’éveil musical, des jeux de ballon sans objectif de compétition, ou la poterie. Commencer le tennis à 4 ans avec des cours n’est pas adapté. Il vaut mieux attendre que l’enfant ait 6 ans, sinon la concentration et l’effort demandés seront trop importants par rapport à ses capacités.

Quand il grandit, la notion de compétence apparaît. Celui qui se développe des dispositions va forcément s’épanouir davantage que celui qui n’en a aucune! C’est donc un indice pour savoir s’il faut continuer l’activité, malgré les moments de découragement où l’enfant veut tout laisser tomber.

L’esprit de compétition arrive vite! Qu’en pensez-vous?
La compétition ne convient pas à tous les enfants. Mais elle permet de développer des qualités: sens de l’effort, capacité à être évalué, acceptation de l’échec. Tout cela forge un tempérament. Certains enfants ont le goût de la compétition – on voit très vite qu’ils veulent à tout prix se dépasser pour gagner – et d’autres, pas du tout. Attention à ne pas pousser un enfant dans un domaine où il va être mis en échec. S’il y a trop de difficultés, il vaut mieux ne pas forcer.

Il y a aussi un moyen de «doser» la compétition en mettant les jeunes enfants dans un groupe plus adapté à leurs capacités, avec une fourchette d’âges différente. Un enfant de 7 ans se sentira peut-être mieux dans un groupe pour les 5-8 ans que dans un autre pour les 7-10 ans. L’objectif, c’est qu’il soit suffisamment en confiance.

Quelle attitude adopter quand l’enfant veut arrêter une activité au cours de l’année?
Il faut lui dire clairement qu’il doit aller au bout. Tout en cherchant à identifier ce qui pousse l’enfant à demander d’arrêter: découragement passager, situation d’échec ou vrai problème, relationnel ou autre… Il s’agit de faire preuve de discernement: bien connaître son enfant et savoir se rendre compte, en l’observant au retour d’une activité, si cela lui correspond ou non. Le parent doit parfois gérer aussi la prochaine demande.


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Certains enfants «zappeurs» arrêtent une activité et veulent tout de suite en commencer une autre. En réalité, ces enfants rêvent les activités. Ils veulent à tout prix faire de l’escrime, car ils se rêvent en d’Artagnan. Bien évidemment, entre l’imaginaire et la réalité, il y a un décalage, et ils finissent par être dans la désillusion… Pas encore très mûrs, ils ont en même temps un imaginaire très riche; il faut donc résister à leur demande, attendre que celle-ci se précise et revienne plusieurs fois, pour tester leur envie. Autre idée: emmener l’enfant assister à un cours. L’essentiel est de ne pas se précipiter, pour identifier ce qui le motif… Parfois, ça peut juste être le désir du copain, et pas forcément le sien.

Comment éduquer ses enfants à rester fidèles à leur choix initial, tout en respectant leurs goûts?
Pas toujours facile de tenir ces deux dimensions! Cela demande beaucoup de doigté et de discernement, mais les activités extra-scolaires permettent de développer le sens de l’effort, qualité mise à mal aujourd’hui. On oublie trop qu’apprendre, c’est souvent faire deux pas en avant puis un en arrière. Ce n’est pas simple, mais un enfant éprouvera un réel plaisir, une vraie satisfaction personnelle, à surmonter ce qui est difficile.

Pour maintenir l’enthousiasme tout au long de l’année, le soutien parental est important. Comment l’assurer de façon juste?
Il s’agit en même temps de tester à ce que fait l’enfant et de le laisser s’épanouir dans son activité, en évitant, par exemple, de le bombarder de questions chaque fois qu’il rentre du piano. Le parent le plus «toxique» est celui qui vit par enfant interposé ce qu’il aurait voulu faire. Ainsi de la mère qui aurait adoré être danseuse étoile et qui pousse sa fille dans la danse. Mais à partir du moment où les parents abordent la question des activités avec assez de distance, il n’y a pas trop de soucis à se faire.

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Shutterstock/Fotokostic

Il reste à manifester de l’intérêt pour ce que fait l’enfant, en échangeant avec le professeur lorsque l’occasion se présente, ou en se rend aux spectacles. Cette année, une fille de 16 ans m’a dit que le membre de sa famille avait assisté à son spectacle de danse. Malgré son âge, elle l’a très mal vécu. Être présent à ces moments-là permet de discuter de l’activité plus facilement en cas de «baisse de régime».

Vous écrivez que «certains choix doivent être faits par les parents». Peut-on imposer une activité à un enfant, par exemple le scoutisme?
Oui, dans une certaine mesure. On peut lui demander d’essayer une année, parce que l’on pense que c’est bon pour lui et que ça a des chances de lui plaire. Mais, même dans une famille très motivée par le projet éducatif du scoutisme, certains enfants «accrochent», d’autres pas. Dans le cas de cette famille, si un enfant, après avoir vraiment essayé, en franchement horreur, arrêter lui évitera d’être définitivement dégoûté!




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Dans d’autres familles, sur sera davantage tourné vers l’équitation ou le tennis. S’il n’y a pas de possibilité d’en discuter, d’exprimer ses envies, l’enfant – et encore plus l’adolescent – en profitera pour s’opposer à la volonté des parents.

Il y a une tendance à «sur-occuper» les enfants. Combien d’activités conseillez-vous?
Je suis assez stupéfaite quand je vois un enfant de 5 ans faire du judo, de la poterie, du piano… C’est trop! On peut commencer une activité d’éveil vers 4 ans, par exemple musique ou théâtre. Après, on peut rajouter un sport, vers 6 ans. En primaire, un sport et une activité artistique par enfant suffisent.

À l’adolescence, je suis très favorable au maintien d’au moins une activité sportive, car c’est «l’âge chewing-gum» où le jeune a tendance à rester devant l’ordinateur. À cette période, les amis sont au premier plan dans l’univers affectif. Les parents doivent donc tenir bon et négocier avec leur ado: «OK, tu peux passer ton samedi après-midi avec tes copains, mais le mercredi soir, c’est deux heures de sport! »Et pourquoi ne pas inciter l’ado à faire une partie de tennis avec ces copains?

Que pensez-vous des activités multisports pour les jeunes enfants?
J’aime assez ce concept, car les activités sont présentées sous un mode ludique, sans objectif de compétition. C’est donc bien adapté à cette tranche d’âge, sans danger d’en faire des «zappeurs». C’est plutôt un moyen pour eux de se faire une expérience, mais aussi pour les parents de voir si un désir va se manifester ou non.

Finalement, les activités extra-scolaires sont-elles incontournables?
Pas du tout, même si le sport est une bonne source d’équilibre pour les enfants, surtout en France où il est mal intégré au cursus scolaire… Mais on peut les emmener voir une exposition sans pour autant les inscrire dans un atelier de peinture, et taper dans un ballon avec eux le dimanche sans qu’ils soient dans un club de foot! Préserver une certaine gratuité dans les métiers des enfants est important.

Anna Latron

Tags:
ÉducationEnfantsRentrée scolaire
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