Maradona est une légende du football international. Un documentaire lui rend hommage tout en révélant l’homme derrière le ballon rond, des heures fastes aux heures sombres. Un récit passionnant, même pour les plus réfractaires au ballon rond.
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Qui a vécu comme il faut la fin du XXe siècle a déjà entendu parler de Maradona et l’a même peut-être admiré, pris comme modèle ou suivi de près durant toute sa carrière. L’Argentin le plus doué au ballon est aujourd’hui entraîneur, mais il a laissé derrière lui des souvenirs inoubliables de l’histoire du football mondial. À un rythme soutenu, bien que parfois trop axé sur ses débauches, Diego Maradona, documentaire d’Asif Kapadia nous offre une plongée fascinante auprès de la figure toujours très attachante d’El Pibe de oro.
https://www.youtube.com/watch?v=eOz6qX6mx5E
Un footballeur charismatique et combatif
Le documentaire, nourri par des extraits des 500 heures d’archives personnelles du footballeur, s’attache surtout aux années napolitaines. Le 5 juillet 1984, Diego Maradona débarque sur le sol italien, acheté pour la somme record et exorbitante pour l’époque de 12 millions de dollars par la SCC Napoli. L’équipe, tout comme la ville connue pour ses mafias, souffre alors d’une image déplorable. Pour la première fois de son histoire, Maradona, charismatique et combatif, permet à l’équipe de jouer le haut du tableau de Série A. En somme, il défend son honneur, comme celui des Napolitains. C’est l’âge d’or de sa carrière. Il est adoré et respecté.
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Jusqu’à la descente aux enfers, quand il ne peut plus cacher avoir été piégé par l’une des villes les plus dangereuses d’Europe et son tempérament de feu. Fêtes, alcool et drogue commencent à lui porter préjudice. Le prix à payer de la gloire est le combat intérieur. Il n’hésite d’ailleurs pas à dire à la presse : “La gloire est plus importante que l’argent”. Mais c’est l’enfant venu de très loin qui parle, le rêveur et le bon vivant ; l’homme d’image aussi et le stratège, qui sait que la gloire peut résoudre certains problèmes. Les images s’enchaînent et nous plongent dans les années 1980. Chaque dimanche, le rendez-vous de Naples est au stade de foot. Les buts sont à chaque fois marqués. Maradona ne déçoit pas. Jamais. Et son visage, si particulier, si confiant et rieur, aussi beau que son jeu de pieds, ne lasse jamais de captiver le regard. Il marque tous ceux qui le rencontrent et son aura permet de convaincre ses coéquipiers de se dépasser sur le terrain.
Un documentaire vivifiant, de grande qualité
Très tôt surnommé El Pibe de oro, le gamin en or, Diego Maradona a grandi dans un bidonville de la banlieue sud de Buenos Aires. Rien ne le destinait à être adulé par les foules, ni à fouler les pelouses des plus grands matchs de l’histoire du foot. Le plus fameux reste celui de “la main de Dieu”, ce jour où il marque en quart de finale de la Coupe du monde 1986 contre l’Angleterre et permet à l’Argentine de l’emporter quatre ans après la fin de la guerre des Malouines. Une manière pour lui “d’honorer les morts” tombés au combat. Dès ses 12 ans, Diego Maradona assumait crânement vouloir jouer pour la sélection argentine et remporter la coupe du Monde. Et ses deux rêves se sont réalisés. Du haut de son mètre soixante-cinq, il voyait déjà loin.
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Ainsi, le documentaire réalisé par Asif Kapadia est à l’image de son sujet : vif — et même vivifiant —, entraînant, captivant, nuancé et fidèle. Entre voix-off de témoignages actuels mêlées aux images du passé et vidéos d’archives, rien ne parasite le voyage dans le temps de l’âge d’or du football. Le réalisateur n’en est pas à son premier succès dans le genre. Il avait obtenu l’Oscar du meilleur film documentaire en 2015, entre autres récompenses, pour son hommage à la chanteuse Amy Winehouse : Amy – The Girl behind the name.
Le jour où il vola la vedette à la Vierge Marie
Le documentaire fait l’impasse sur une anecdote un peu plus heureuse de la vie de Maradona, qui date pourtant de la même époque. Car, au milieu de ce rythme effréné de gloire, d’entraînements, de sorties et de matchs, Maradona a une famille et il a la foi. Il avait d’ailleurs habitué son public à des signes de croix et des génuflexions sur les terrains, peu importe l’équipe pour laquelle il jouait. Donc, peu après son arrivée à Naples, il décide d’honorer une promesse faite à sa femme : se rendre à Lourdes pour remercier la Vierge de la naissance de leur fille Dalma-Lourdes.
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Son arrivée déchaîne la foule des fidèles, à tel point que le joueur est empêché d’aller se recueillir près de la Grotte. Un footballeur de l’équipe locale, membre du comité d’accueil de la star, confiera plus tard : “Même s’il était habitué aux mouvements de foule autour de sa personne, il ne s’attendait pas à en provoquer un dans ce lieu saint. Se trouver à même pas 50 mètres de la Grotte, ne pas pouvoir la toucher et s’y recueillir, l’a déçu et attristé”. Deux bonbonnes d’eau bénite sous les bras, Maradona retourna vite à l’aéroport, avec un souvenir malgré tout marquant de sa visite à Lourdes.
Diego Maradona, documentaire d’Asif Kapadia, 2h10, en salles le 31 juillet.