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L’égoïsme est-il l’apanage des hommes ?

MUNDIALOWA WDOWA

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Edifa - publié le 01/07/19 - mis à jour le 12/09/22

Les hommes passent parfois pour de gros égoïstes. Mais les femmes aussi peuvent revêtir une forme d'égoïsme. Le père Denis Sonet décrypte avec son regard aiguisé les tendances égoïstes masculines et féminines, et donne de bons outils pour se décentrer de soi.

Si nous faisions un sondage pour savoir quel est, dans le couple, le plus égoïste, la gent féminine répondrait peut-être comme un seul homme : “Ce sont les hommes !” L’homme n’est-il pas souvent isolé dans sa planète, désirant qu’on le laisse à ses préoccupations, tandis que la femme a l’impression qu’elle est seule à porter les responsabilités de la maison ? Nul n’ignore que monsieur sait souvent s’octroyer du bon temps pour se détendre et entend, quand il rentre, avoir les pieds sous la table et prendre dans le calme son repas. “Mon mari est un célibataire marié, me disait une épouse, il vit dans sa tour avec son ordinateur, ses bouquins, ses dossiers. Un soir, excédée, je lui ai mis les dossiers dans le lit, et je suis allée dormir chez une amie.” Combien d’enfants se plaignent d’avoir un père qui, une fois rentré, se “plante” devant la télé ou son smartphone ?

Les hommes et les femmes, égoïstes différemment

Voilà un portrait caricatural du mari moyenâgeux, qui explique que les hommes soient souvent taxés d’égoïstes. Mais il faut, pour être objectif, y apporter bien des bémols. Ils ne manquent pas, les pères qui mettent en bonne place l’attention à leur épouse et à leurs enfants. Même si les statistiques disent qu’ils sont loin d’être majoritaires, les maris qui prennent une part active aux tâches ménagères sont en légère hausse. Et d’un autre côté, des femmes qui se laissent accaparer par une profession qu’elles aiment, peuvent, elles aussi, donner l’impression qu’elles sacrifient leur famille à leur réussite professionnelle.

D’autre part, beaucoup de maris, accaparés par leurs obligations professionnelles, acceptent mal d’être jugés comme égoïstes, alors qu’ils se défoncent pour donner à leur famille un standing décent. Croyez-vous que beaucoup de ces maris “absents”, passant d’un train ou d’un avion à l’autre, ne préféreraient pas être chez eux, à jouer avec leurs enfants ou à dîner en tête à tête avec leur épouse ?

On rencontre aussi l’égoïsme dans l’univers féminin. Il est moins visible et prend le masque de la générosité. L’homme vit dans sa planète, c’est un égoïsme d’indifférence. La femme, elle, voudrait que l’autre soit dans sa planète, c’est un égoïsme de possessivité. La femme dira volontiers : “Je ne vis que pour vous… vous ne pouvez pas me reprocher de penser à moi”. Cette abnégation ne cache-t-elle pas parfois un amour captatif, qui veut garder jalousement dans son orbite conjoint et enfants ? Il ne faut pas dire trop vite : les hommes sont plus égoïstes que les femmes. La forme de leur égoïsme est différente. C’est la prise de conscience de cette part d’égoïsme présent en tout être humain qui améliore les relations familiales.

Comment, homme ou femme, lutter contre ses tendances égoïstes ?

L’homme luttera contre sa tendance à s’enfermer dans “sa caverne” (selon l’expression de John Gray, Les Hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus), en réalisant que femme et enfants ont besoin de sa présence, de sa tendresse exprimée, de ses coups de fil, de ses petites attentions. Il ne s’agit pas de faire sa BA pour ses proches, mais de savourer davantage les joies familiales. Loin de craindre de faire souffrir son épouse, il lui confiera ses soucis, ses déceptions. Il montrera combien la famille est prioritaire dans son cœur, sinon dans son emploi du temps.

La femme luttera pour ne pas mettre mari et enfants en surchauffe affective. Elle développera sa personnalité pour ne pas devenir quelqu’un qui ne vit que par les autres ou pour les autres. Elle laissera à ceux qu’elle aime des plages de liberté, et saura reconnaître des gestes d’amour dans le travail de son mari, même s’il est peu loquace ! Elle se gardera d’un maternage captatif, une mère possessive est condamnée à souffrir plus tard quand les enfants partiront… ou passeront rarement la voir en maison de retraite ! L’amour de soi est essentiel pour aimer sincèrement les autres. Mais attention, l’égoïsme est l’amour exagéré de soi-même.

Père Denis Sonet

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Couple
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