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Cinéma : comment expliquer le succès surprise de “Lourdes” ?

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Bérengère Dommaigné - publié le 06/06/19
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Le film documentaire Lourdes n’en finit pas de faire des miracles ! Initialement projeté dans une centaine de salles, il fait désormais l’objet de plus de 300 copies dans toute la France et vient de franchir le cap des 145.000 spectateurs. Loin des blockbusters américains, ce film qui parle de fragilité et de corps abîmés a su trouver son public, bien au delà de la "cathosphère".

Après quatre semaines d'exploitation, le film documentaire Lourdes frôle désormais la barre des 145.000 entrées en France. À ce rythme, il est en passe de devenir une des petites surprises cinématographiques de l’année ! Réalisé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai, le film plonge les spectateurs pendant 1h30 dans le cœur de l’humanité "vraie", celle qui pleure, qui souffre et qui rit aussi. Cette humanité, on la retrouve symboliquement dès le premier plan du film avec toutes ces mains qui caressent le rocher de la grotte. Des mains âgées, des mains d'enfant, des mains de couleurs…

"Quand je filmais à la grotte, en moins de 5 minutes, je voyais passer le monde entier ! Je ne vois pas d’autre lieu au monde où cela est possible", racontait Alban Teurlai lors d'une avant-première. Ce message universel, les spectateurs l'ont visiblement touché du doigt, à lire les commentaires et les critiques du film. « Une claque émotionnelle, un concentré d'humanité dont on ressort bouleversé », pour Gwénola Trouillard de Télé Loisirs. Même l'Obs semble conquis.

Des histoires individuelles qui racontent l'universel

Alors comment expliquer un tel succès pour ce documentaire sur un sujet a priori religieux, ce qui ne semble pas gage d'intérêt de nos jours ? Pour Mathias Terrier, le directeur de la communication du sanctuaire de Lourdes, c'est un bel étonnement. "C'est un film exigeant qui présente une humanité vraie, bien loin des gros blockbuster américains ! On y voit des gens en souffrance, en quête, qui expriment leur fragilité, et pourtant quel accueil du public !". Par les retours et les rencontres,il confirme que le film a dépassé le milieu catholique. "Je reçois beaucoup de messages de spectateurs loin de l'église. Le dernier en date qui m'a marqué est le SMS reçu d'un mathématicien qui est allé voir le film un peu par hasard et me dit s'être vu poussé dans ses retranchements".

L'autre explication de ce succès inattendu vient sans doute du choix des dix personnages que l’on suit tout au long de ce film. "Que des histoires individuelles racontent des choses universelles", tel a été l'objectif des réalisateurs comme ils l'expliquaient lors d'une avant-première à Lourdes. Une jeune ado en souffrance, des gitans, des prostitués du Bois de Boulogne, un papa et son petit garçon malade… Tous de milieux et de conditions différentes, on suit leurs démarches et leurs prières grâce au regard sincère posé sur eux par les deux réalisateurs. "On s’attache à chacun des personnages, et longtemps après, ils nous habitent encore", confiait Florence, 44 ans, une spectatrice lyonnaise, quelques jours après une séance au Comédia de Lyon.

Film documentaire Lourdes, 2019
© Mars film

L’autre visage de l’Église

Ce regard posé sur ces personnes est même si bouleversant que certains n'hésitent pas à retourner voir le film. C'est le cas de l’abbé Grosjean qui y est déjà allé six fois ! "La première fois, on est bouleversé et on sort en ayant qu’une envie, faire découvrir ce film à d’autres. On souhaite à ceux qu’on aime de vivre cette même expérience, c’est un miracle ce film !"

Le prêtre du diocèse de Versailles y a emmené des paroissiens, puis des amis et des jeunes de l'aumônerie. "C’est un film joyeux et une merveilleuse consolation. On y découvre l’autre visage de l’Eglise, la mère qui soigne et qui accueille, le lieu où le plus fragile est roi, et cela touche les cœurs forcément", interprète l'abbé devant ce succès qui ne l'étonne guère.

Ces images de dévotion mariale, ces bénévoles et jeunes scouts joyeux et efficaces, ces malades pudiques et heureux d'être là, guéris ou pas, le film Lourdes a su filmer la vie, avec ses joies et ses peines, et c'est peut-être cela que l'on attend aussi du cinéma. En regardant ce film, « on pleure, on sourit, on vit ! », conclut Florence.

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