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Le décalogue de la sérénité, de précieux conseils de vie : ne pas craindre

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Rémy Mahoudeaux - publié le 22/05/19

Dans son "Décalogue de la sérénité", le saint pape Jean XXIII propose des conseils de vie sous forme de résolutions simples pour être heureux, dans l’instant présent, sous le regard de Dieu. Comme les grains d’une dizaine de chapelet, Aleteia vous propose chaque semaine un commentaire médité de chacun de ces "commandements", à vivre comme des résolutions personnelles sur la voie de la paix intérieure.

Après la modérationla bienveillance,  la lecture spirituelle ou la foi dans la Providence… le Décalogue de la sérénité du saint pape Jean XXIII propose de renoncer à la peur.

Dixième résolution : « Rien qu’aujourd’hui, je ne craindrai pas. Et tout spécialement, je n’aurai pas peur d’apprécier ce qui est beau et de croire en la bonté. »

« N’ayez pas peur ! ». C’est l’injonction qui fut donnée à ma génération par saint Jean Paul II aux premiers jours de son pontificat. Le nouveau pape venait de derrière le Rideau de fer, encore debout et faisant illusion. Qui sait si le saint pape Jean XXIII était présent dans son esprit lorsqu’il a lancé ce mot d’ordre ? Son expérience de prêtre et d’évêque sous un régime totalitaire, athée, hostile et violent, cette confrontation continuelle à un mal institutionnel aurait pu le rendre timoré, prudent. Et d’ailleurs, la prudence, c’est une vertu cardinale.

La vertu de prudence

Dans la vie commune, la prudence est le refus d’une prise de risque inconsidérée pour atteindre un objectif fixé. Elle est donc un travail de la raison qui évalue, autant que notre entendement le permet, les conséquences possibles de nos actes et voient en quoi ces conséquences permettent de servir nos desseins. Ce peut être de l’habileté. Ainsi, les malfrats qui vont en voiture commettre un hold-up ne brûlent pas de feux tricolores et ne roulent pas trop vite avant d’entrer dans la banque. La vertu de prudence, plus complexe, est ordonnée au bien. Elle ajoute le discernement nécessaire pour établir d’une part quel est notre bien et d’autre part quels sont les meilleurs moyens pour l’accomplir. C’est toujours un travail de la raison, mais il conduit à hiérarchiser les biens possibles, à les subordonner les uns aux autres, et à mesurer si chaque décision et chaque exécution favorise l’obtention du bien le plus important.

Devant l’échec et le malheur des temps

Nos décisions et leurs exécutions n’ont pas toujours les effets escomptés. Nous sommes confrontés à l’échec : nous pensions que tout se passerait comme prévu et le réel, cet empêcheur de tourner en rond, fait irruption dans nos plans et chamboule tout. Ou alors ce réel nous démontre que tout notre travail de raison qui précédait notre action présentait des lacunes, des failles qui en altéraient la fiabilité. Ou encore, plus fréquemment, nous subissons, et nous n’avons pas vraiment de moyens pour nous opposer à ce que le monde nous impose. La vie, la vraie, est parfois cruelle.


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Les signaux que je perçois, que je tente de décrypter, tout me dit que nous allons vers un désastre : la dissociété remplace la société, nous nous acheminons vers une crise mimétique majeure, le tous contre tous annoncé par René Girard dans son prophétique Achever Clausewitz (Flammarion, 2007). La raison objective ne trouve pas dans l’air du temps de quoi évacuer la crainte d’une telle menace, d’une crise si probable et dont les conséquences, du fait de nos fragilités et dépendances, pourraient être terribles. Ne pas craindre ? Soyons lucides, c’est un défi lancé à la raison.

De qui aurai-je crainte ?

Mais il y a l’espérance, cette vertu théologale. Adrien Candiard o.p. a écrit un livre précieux sur elle : Veilleur, où en est la nuit ? (Cerf, 2016). Comme pour la prudence, il nous faut hiérarchiser avec la raison les fins et constater que notre espérance, c’est de parvenir à protéger la foi qui est en nous et de pratiquer cette charité inconditionnelle que Dieu attend de nous. Bien sûr que ce n’est pas toujours facile dans les eaux calmes du quotidien, et ce sera encore plus difficile lors des tempêtes futures. Mais c’est ce qu’Il attend de nous, et c’est Lui qui nous fournira les grâces dont nous aurons besoin pour ne pas flancher. Comme chrétiens, nous n’avons que la vie éternelle comme perspective, et elle a déjà commencé ici. Ils avaient bien raison, les saints papes Jean XXIII et Jean Paul II : de qui aurais-je crainte, devant qui tremblerais-je, si je fais du Seigneur ma lumière, mon salut et le rempart de ma vie (Ps 26) ?


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Ici il faut derechef se poser la question de l’indépendance des deux propositions qui composent cette dixième prescription — ne pas craindre et croire dans le beau et le bon) — comme pour son lien avec la septième (le courage). Ne serions-nous pas en présence d’un dodécalogue (douze propositions) que son auteur n’assumerait pas ? Le paradoxe n’effraie pas Jean XXIII : avoir peur d’apprécier ce qui est beau ? Ne sommes-nous pas plutôt avides de beauté ? Croire en la bonté, c’est moins problématique : nous savons qu’elle existe, nous avons tous vu des exemples de personnes qui la pratiquent.

Aimer le beau et le bon

La quête pour le beau, le bon, le juste, le vrai, c’est sans doute constitutif de notre humanité, un élément essentiel de l’anthropologie qui nous distingue de l’animal. Nous partageons d’ailleurs avec tous nos frères en humanité ce besoin de nous tourner vers le beau, le bon, le juste, le vrai, au-delà de nos croyances ou même de nos incroyances, de nos faiblesses, de nos erreurs. Nos éducations, nos civilisations, nos sensibilités nous font apprécier le beau différemment. Les critères de la justice des hommes diffèrent d’un peuple à l’autre ou même au sein d’un peuple. Recevoir le bon et le bien de ceux que l’on aime, et le leur donner, c’est notre aspiration profonde à une vie heureuse et harmonieuse. Et chercher la vérité, cet accord entre l’intelligence et la chose, c’est aussi une de nos tâches les plus essentielles — et nous savons ce que Jésus nous a dit à son sujet : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). Quêtons dans notre quotidien le beau, le bon, le vrai et le juste, et sachons les apprécier, les soigner, les promouvoir quand nous les rencontrons.

Ta création est si belle, mon Dieu, et parfois nous pouvons la magnifier. Aide-nous à l’apprécier, à la faire aimer, et à la préserver. Nous avons tous peu ou prou faim et soif de la justice, fais que nous soyons justes avec nos frères. Fais mon Dieu que le bon et le bien soient notre boussole. Et puisque tu nous as dit par Jésus que tu es la Vérité, que nous sachions orienter notre quête vers Toi, en toute confiance.

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