Un enfant est-il malheureux ou honteux si ses parents organisent eux-mêmes son goûter d’anniversaire ? Si ces derniers assument pleinement le choix de faire « simple », en comparaison aux mini événements auxquels on assiste aujourd’hui, l’enfant, entouré de ses amis et témoin de l’implication de ses parents, sera forcément heureux.
Ce mois de septembre, enfin libéré des contraintes sanitaires, favorise le grand rattrapage des goûters d’anniversaire qui n’ont pas pu être organisés l’année dernière. Joie pour les enfants de se retrouver en dehors du temps scolaire ! Mais ce besoin de “marquer le coup” – ou marquer le “coût”, devrait-on dire – ne prend-il pas des proportions un peu folles ? “Les goûters d’anniversaire classiques sont en voie de disparition”, constate Valérie Halfon, conseillère en gestion de budget, dans son livre Tout le monde en a un, sauf moi ! (Albin Michel). “Fini les tartines de chocolat fondu, les chaises musicales et même la pêche à la ligne : les anniversaires sont devenus de petites superproductions, de la simple sortie au fast-food à l’événement au parc d’attractions”.
Une surenchère qui augmente avec le temps, et avec l’âge de l’enfant. Les enfants semblent attendre autre chose que les chasses au trésor au square ou dans le jardin. Ils sont invités au laser game, dans des plaines de jeux ou des mini discothèques. Le nec plus ultra étant de recevoir à domicile un animateur chargé d’organiser des activités sur les thèmes les plus fous : un après-midi en compagnie de Ladybug, un escape game à la maison ou un atelier cinéma. À ce train-là, comment faire face à la pression de son enfant, et à celle de la société, si l’on ne veut pas (ou si l’on ne peut pas) rentrer dans le jeu des goûters d’anniversaire version “De luxe” ?
Assumer ses convictions
“Si on s’obstine à vouloir organiser une fête avec chasse au trésor, course en sac et autres jeux de groupe dans le square du quartier, ne risque-t-on pas de passer pour un extra-terrestre ?”, interroge Valérie Halfon. Si on maintient pêche à la ligne et chaises musicales, va-t-on singulariser son enfant, au point de le marginaliser et de le rendre mal dans sa peau ? La conseillère est formelle : “Eh bien non ! Si vous êtes sûr de vous et de vos valeurs, votre enfant le sera aussi. C’est lorsqu’on doute que les enfants commencent à douter”.
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Si vous réfléchissez ensemble aux activités, si vous l’impliquez dans la déco ou dans la confection du gâteau, si vous lui faites comprendre que vous êtes heureux d’organiser son anniversaire vous-même, il est certain qu’il le sera aussi. Vous serez sans doute surpris de constater que ses amis ne boudent pas les chaises musicales, au contraire. Et vous les verrez se prendre au jeu de la chasse au trésor, qui finalement, a encore plus de saveur lorsqu’elle est “faite maison”.