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Pourquoi le diable nous pousse-t-il à la convoitise ?

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Jean-Michel Castaing - publié le 14/05/19

Rien ne signale mieux l'influence démoniaque dans l'état d'esprit général de nos sociétés consuméristes, que notre allergie au manque. Nous voulons tout, et tout de suite. Nous ne supportons plus de manquer, ni le moindre retard dans la satisfaction de nos convoitises. Le diable, qui est à l'origine de cette obsession, compte bien en exploiter tous les ressorts…

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Pour désirer, il est nécessaire que je ne sois pas un tout auto-suffisant, que je constate que quelque chose, ou quelqu’un, me manque. Or, à rebours de cet être incomplet, c’est une image faussée de nous-même, à savoir un être appelé à devenir une totalité sans fêlure ni dépendance, capable de goûter par lui-même un bonheur plein, que le Prince du mensonge tente de nous vendre comme un idéal accessible, et qui comblera nos attentes.


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Cette erreur anthropologique, loin de s’avérer neutre, constitue au contraire une source intarissable de malheurs. C’est pourtant sur elle que le Malin va s’appuyer pour nous persuader de céder à nos convoitises, et que celles-ci sont capables de nous procurer le bonheur. À une escroquerie intellectuelle va succéder une fausse promesse.

L’Écriture nous avait prévenus

Un livre a percé à jour le stratagème du diable : la Bible. Dans le récit de la chute d’Adam et Ève, l’Écriture Sainte nous avertit salutairement de prendre garde aux suggestions du démon lorsqu’il tente de se faire passer pour notre bienfaiteur. Comment procède-t-il pour cela ? Dans un premier temps, le diable se présente comme celui qui « sait ». Que sait-il ? Il sait que Dieu retient jalousement les clés de notre bonheur. La preuve ? Il nous interdit de goûter l’arbre de la connaissance du bien et du mal ! Ainsi, le diable « sait » qui est Dieu : quelqu’un qui craint la concurrence, quelqu’un qui possède tout, et qui fonde sur cette possession son statut de toute-puissance.




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Cependant, ce n’est pas seulement pour nous rendre théologiens que le diable nous informe (faussement) de l’identité de Dieu, mais surtout afin de nous faire accéder à la félicité divine. Rien de moins ! « Dieu est bienheureux en possédant tout, et en désirant garder pour Lui cette totalité ? À la bonne heure ! Moi, je vous propose de L’imiter, de posséder tout, et de combler de la sorte tous vos désirs afin que vous ne manquiez de rien ! » : ainsi argumente l’esprit ténébreux. En fait, avec ces sophismes, le démon poursuit un quadruple objectif. Passons-les en revue.

Le diable se fait passer pour un bienfaiteur

D’abord, il s’agit pour le diable de faire cesser en nous le désir, qui suppose toujours un manque. À cette fin nous propose-t-il que nous devenions tout-puissants. Tous les moyens devront être mis en œuvre pour parvenir à cette fin. Hélas ! Cette volonté de puissance ne sera pas sans entraîner ce que l’on appelle pudiquement, en langage militaire, des dégâts « collatéraux ». C’est-à-dire que des êtres humains seront sacrifiés sur l’autel de notre volonté. Par exemple, des enfants sont privés d’un père ou d’une mère à cause du désir de certains couples de « vouloir » des enfants.




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Le diable tient également à ce que notre désir ne connaisse pas de limites. Non seulement il se fait fort de combler tous nos manques, mais de surcroît il suggère à notre puissance désirante d’embrasser la totalité du réel, de sorte à ce que rien ne soit hors de son champ de convoitise. Ainsi serons-nous « comme Dieu », selon les termes employés par le serpent dans la Genèse. Erreur tragique, contre laquelle s’élèvera le dernier interdit du Décalogue touchant la convoitise. À notre époque, ce désir illimité est légitimé par l’inflation de « droits » individuels de toutes sortes, portée par certaines idéologies. À cet égard, significative est le fait que le Décalogue (les Dix Commandements) commence par l’interdit d’avoir un autre dieu que Dieu (faire de Satan, qui se flatte de combler tous nos manques, une divinité), et se termine par l’interdit de la convoitise.

Le diable se pose en théologien

Second objectif poursuivi par le diable : faire de nos manques la preuve d’une hostilité de Dieu à notre égard. Comme si Satan connaissait Dieu et Ses sentiments pour l’homme ! Ne souffle-t-il pas à l’oreille d’Eve, dans le livre de la Genèse : « Dieu sait que lorsque vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal » (Gn 3, 5) ? De la sorte le diable désire dresser l’homme contre le Créateur, et dans la foulée prendre sa place dans nos esprits.




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Le diable désire nous empêcher de prier

Troisième objectif, en lien logique avec le second : nous couper de la Source divine. Comme Dieu est avare de Ses biens, autant combler nos manques par nous-même ! C’est ainsi que l’influence démoniaque se remarque à ce que le désir n’est plus conçu comme limite et don, mais comme frustration inacceptable. Au lieu de prier Dieu, de recevoir la vie et la réponse à nos désirs comme une donation, le diable fait du comblement de nos manques un dû, une exigence absolue.

Selon Satan, être un homme véritable, c’est couper tout lien de dépendance ontologique (qui concerne l’être) avec Dieu, c’est accomplir sa vocation en faisant main basse sur les dons (la vie, les biens) de sorte à ne jamais manquer de rien. L’homme s’institue ainsi comme créateur et maître de la vie. De nos jours, certaines manipulations génétiques sont les signes de cette emprise démoniaque sur les esprits. De plus, en nous appropriant goulûment les biens, nous nous empêchons de tourner nos regards vers la Source qui nous les dispense. Toujours dans le livre de la Genèse, Dieu ne donne pas à Adam et Ève tous les arbres du jardin afin qu’ils se tournent vers leur Créateur, qu’ils acceptent la part du mystère inhérent à l’existence, qu’ils discernent la transcendance dans le don de l’être, et qu’ils ne prennent pas le jardin d’Éden pour un supermarché…


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Le don de Dieu est premier. C’est la raison pour laquelle les ancêtres du peuple de l’Alliance sont des couples stériles, à commencer par celui d’Abraham et Sarah. Aussi l’enfant sur lequel reposera la Promesse est-il un don du Très-Haut. Il en sera de même pour les plus grands personnages de la Bible : Samuel, Jean-Baptiste, et… Jésus !

La convoitise, source de jalousie et de guerre

Enfin le dernier but poursuivi par le démon, en nous promettant de combler tous nos manques et de faire de nous des êtres totalement satisfaits, consiste à nous dresser les uns contre les autres. En effet la convoitise attise la concurrence (surtout si elle porte sur le même bien que l’autre convoite de son côté, ce que l’on appelle le désir mimétique), la concurrence génère la jalousie, et la jalousie entraîne finalement les conflits et les guerres. Le diable, par la jalousie duquel le péché est entré dans le monde (Sg 2, 24), désire que nous devenions comme lui ! Ne lui procurons pas ce plaisir !

Vaincre Satan en accueillant la Vie en fils de Dieu

Dieu nous a créés comme des êtres de désir. Cependant, l’homme fait preuve de maturité en acceptant que tous ses désirs ne soient pas comblés ici-bas. Le manque nous rappelle que nous sommes créés pour une vie transcendante, la Vie divine. Une Vie que nous ne pouvons pas nous donner, mais que nous recevons gratuitement, en tant que fils de Dieu, de notre Père céleste. Sur cette terre, il est vain de se croire déjà au paradis. La sagesse commence avec la crainte filiale de Dieu et… le rejet des suggestions démoniaques !

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