Les prouesses réalisées dans la survie de « prématurés extrêmes » soulèvent des questions dans un environnement favorable à l’avortement.C’est une survie qui impressionne : un bébé né au Japon à 22 semaines de grossesse, 24 semaines après les dernières règles de sa maman, vient de rentrer à la maison en bonne santé, après cinq mois d’hospitalisation. Il ne pesait que 268 grammes à la naissance. La survie de ce bébé né « prématuré extrême » et de poids particulièrement faible suscite l’admiration en particulier pour les équipes de néonatologie japonaises qui sont réputées dans la prise en charge des prématurés.
La relation mère-enfant
Parmi les progrès qui rendent la survie possible dans ces situations particulièrement dramatiques, il y a évidemment la technologie médicale. Mais il y a aussi, nous expliquent les néonatologistes, un soin particulier accordé à la relation mère-enfant. Cette information appelle quelques réflexions. Tout d’abord, la reconnaissance du caractère précieux de la relation mère-enfant à un stade assez précoce de la grossesse. Cette reconnaissance est paradoxale alors que l’on débat aujourd’hui de la GPA, du recours aux mères porteuses. La mère est-elle vraiment interchangeable ?
Deuxièmement, à 24 semaines d’aménorrhée, le fœtus est viable et bénéficie de relations avec ses parents. À 24 semaines, c’est un être humain en relation. À 24 semaines d’aménorrhée, dans de nombreux pays au monde, l’avortement est possible. En Europe, c’est le cas en Espagne, au Pays-Bas ou au Royaume-Uni. Rappelons aussi que l’avortement est possible bien au-delà de ce délai en cas de handicap chez l’enfant.

Réanimation systématique
Un bébé de très faible poids qui survit sans séquelles, c’est évidemment une grande joie. Malheureusement, la majorité des enfants nés à cet âge-là meurt dans les premières semaines, c’est pourquoi la réanimation pose question, d’autant plus si elle tend à être systématique. En l’an 2000, le CCNE rendait un avis intitulé « Réflexions éthiques autour de la réanimation néonatale ». On y découvrait « une particularité de l’attitude des réanimateurs français qui semblent privilégier l’ouverture large à une réanimation systématique d’attente, en acceptant éventuellement d’arrêter secondairement la vie » — autrement dit l’euthanasie. Mais c’était il y a bientôt vingt ans. Tout a certainement tellement changé depuis…
Tribune publiée en partenariat avec RCF Nord-de-France.