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Réformer l’Église ? La boussole « Lumen gentium »

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Guillaume de Prémare - publié le 29/03/19

Ce n’est pas parce qu’il y a des fautes de gouvernement dans l’Église, même graves, qu’il faut diluer son caractère sacré, ou encore favoriser des confusions entre la mission des clercs et celle des laïcs.

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Il est beaucoup question aujourd’hui de « réforme de l’Église ». Ce qui est particulièrement interrogé, c’est le gouvernement de l’institution. Comment y voir clair ? Au cœur de la tempête, il convient de revenir aux fondements. À cet égard, la constitution du concile Vatican II Lumen gentium constitue une boussole sûre, notamment pour discerner ce qu’il est possible de faire et ce qui ne l’est pas.


SAINT PIERRE; ROME

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Le « pouvoir sacré »

Lumen gentium consacre son chapitre III à « la constitution hiérarchique et l’épiscopat » et son chapitre IV aux laïcs. L’essentiel est dit et les choses sont claires : « le pouvoir sacré » et la fonction de gouvernement de l’Église reviennent aux clercs. Les laïcs peuvent certes y apporter leur aide et leur coopération mais le cœur de leur mission réside dans l’ordre séculier.

Les évêques ont en effet dans l’Église une fonction d’enseignement, de sanctification et de gouvernement. Les pères conciliaires soulignent que cette mission est d’institution divine : Jésus « a édifié la sainte Église en envoyant ses Apôtres […] ; il a voulu que les successeurs de ces Apôtres, c’est-à-dire les évêques, soient dans l’Église, pasteurs jusqu’à la consommation des siècles ». Nul ne peut leur retirer cette mission ou l’altérer. Et aucun évêque ne peut échapper à cette lourde responsabilité.


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La succession apostolique

Lumen gentium précise que « les ministres qui disposent du pouvoir sacré sont au service de leurs frères » pour que tous « puissent parvenir au Salut ». Oui, il y a un « pouvoir sacré » dans l’Église : il repose sur la « tradition apostolique qui se manifeste et se conserve dans le monde entier par ceux que les Apôtres ont faits évêques et par leurs successeurs jusqu’à nous ».

La succession apostolique est ainsi au fondement du lien entre sacerdoce et hiérarchie : « Les évêques ont reçu, pour l’exercer avec l’aide des prêtres et des diacres, le ministère de la communauté. Ils président à la place de Dieu le troupeau, dont ils sont les pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré, le ministère du gouvernement. »

La mission propre des laïcs

Pour les laïcs, les choses sont tout aussi claires : « Le caractère séculier est le caractère propre et particulier des laïcs », leur « vocation propre consiste à chercher le règne de Dieu à travers la gérance des choses temporelles, […] engagés dans tous les divers devoirs et travaux du monde, dans les conditions ordinaires de la vie familiale et sociale ». Très naturellement, « c’est à eux qu’il revient, d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles » ; comme d’exercer leur apostolat propre.

Cependant, « hiérarchie » ne signifie pas dignité supérieure : « Quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles dans l’édification du Corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité. » Par ailleurs, la distinction et la hiérarchisation des missions ne signifient pas une stricte séparation : les laïcs « apportent de leur côté aux pasteurs et aux docteurs le concours joyeux de leur aide ».


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La constitution précise que « les laïcs peuvent […] être appelés à coopérer plus immédiatement avec l’apostolat de la hiérarchie » et qu’ils « ont le droit de s’ouvrir à ces mêmes pasteurs […] de leurs besoins et de leurs vœux ». Plus encore, « ils ont la faculté et même parfois le devoir de manifester leur sentiment en ce qui concerne le bien de l’Église ». Et les pasteurs peuvent avoir « volontiers recours à la prudence de leurs conseils », ou encore leur remettre « des charges au service de l’Église, leur laissant la liberté et la marge d’action ».

Éviter les confusions

À de nombreux égard, l’ecclésiologie exprimée par Lumen gentium est aujourd’hui en vigueur dans l’Église, même s’il y a des insuffisances, ou des abus de pouvoir que l’on nomme « cléricalisme ». Cependant, ce n’est pas parce qu’il y a des fautes de gouvernement, même graves, qu’il faut affaiblir ou diluer le gouvernement et son caractère sacré, ou encore favoriser des confusions entre la mission des clercs et celle des laïcs.

Le remède pourrait alors s’avérer pire que le mal : si tout le monde est responsable du gouvernement, plus personne ne l’est vraiment.

Chronique publiée en partenariat avec Radio Espérance.

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