Aleteia logoAleteia logoAleteia
Vendredi 29 mars |
Vendredi saint
Aleteia logo
Au quotidien
separateurCreated with Sketch.

Unir ses forces en redécouvrant le sens des mots

OFFICE

Loftflow - Shutterstock

Pierre d’Elbée - publié le 23/02/19

Quand le jargon professionnel nous enferme dans des dynamiques artificielles, le philosophe peut aider à revenir au réel en redécouvrant le sens des mots, témoins d’une sagesse commune qui rapproche les hommes.

Le carême touche à sa fin.
N’oubliez pas Aleteia dans votre offrande de Carême,
pour que puisse rayonner l’espérance chrétienne !
Soutenez Aleteia !

JE FAIS UN DON

(avec déduction fiscale)

Comment peut-on se reconnaître dans ce langage managérial abscons, aussi peu clair que Français : Feed back, deadline, reporting, brainstorming, mais aussi reengineering,offshoring, bottom up, top down… ? Certains consultants prennent plaisir à utiliser ces anglicismes devant des clients qui se croient en retour obligés de les prononcer faute de mieux. Si La Mecque du management, c’est Harvard, il y aurait donc lieu d’en faire notre modèle à tous, de booster notre carrière, de développer notre leadership sans oublier de pratiquer un benchmarking ciblé !

Se méfier des jargons

Le retour à un langage commun peut se révéler libérateur. Pourquoi le langage professionnel serait-il nécessairement volontariste et guerrier, ou anglo-saxon ? Beaucoup de professionnels et de « RH » se méfient d’une utilisation excessive de ce vocabulaire, et sont mal à l’aise avec ces mots que l’on endosse souvent comme un uniforme trop étroit. Ce malaise plus ou moins explicite s’amplifie si, du vocabulaire, on passe aux attitudes artificielles qu’il induit et qui traduit mal le type de relations professionnelles que les responsables souhaitent développer avec leurs équipes.


travail; entreprise; bonheur; collègues

Lire aussi :
L’entreprise est-elle un lieu de bonheur personnel ?

Face à un jargon managérial qui peut paraître artificiel et inadapté à des professionnels en quête d’une culture plus authentique, le philosophe peut intervenir : interroger tous les langages et se méfier des jargons, utiliser des mots simples, se référer aux définitions qui font partie du langage commun, n’est-ce pas simplifier, clarifier, relier, éclairer, en un mot commencer à faire œuvre de philosophie ?

L’enseignement de la famille des mots

Exemple : qu’est-ce qu’un manager ? Derrière ce mot anglo-saxon se cache une étymologie riche. Elle nous apprend que le mot management possède une racine commune avec le « manoir », le « manant » (qui désigne à l’origine l’exploitant d’un « manse », autrement dit d’une exploitation familiale, avec sa maison, ses dépendances, ses droits d’usage et ses champs), la maison, le ménage, la masure, la permanence… Tous ces mots contiennent l’idée forte d’un lieu habité, d’un soin apporté pour que ce lieu soit bien tenu, d’une exploitation commune entre proches, d’une stabilité. Les générations passées ont élaboré progressivement ces significations et les ont appliquées à des situations similaires dont on peut tirer un fil conducteur.

La comparaison des mots d’une même famille est toujours un voyage inspirant, une invitation à penser. De là, une réflexion commune avec les équipes est utile : il devient possible d’amplifier un management trop souvent volontariste, technicien et crispé sur le résultat financier en lui redonnant ses dimensions de soin coopératif, d’appartenance à une communauté humaine, et de projet global où chacun y trouve son compte.


TEAM PLAY

Lire aussi :
Quelle place pour les valeurs en entreprise ?

La vertu du dialogue en vérité

Ne nous leurrons pas, le philosophe n’est pas toujours nécessaire et les organisations peuvent vivre sans lui ! Mais rendons justice au fait qu’il peut se révéler utile pour clarifier le langage, instaurer un dialogue bienveillant, inspirer l’action grâce à un référentiel éprouvé, favoriser un esprit d’équipe par un accord sincère sur les valeurs, notamment éthiques, qui constituent le socle d’un travail ensemble. Il faut se défaire de l’idée que le philosophe ressemble à un professeur Tournesol qui chercherait dans une pièce obscure, un chat noir qui… n’y est pas !

En réalité, Socrate représente une probité intellectuelle dénuée d’arrogance, attachée à la progression de chacun par le dialogue. La célèbre « maïeutique » est l’art d’accompagner les autres pour les faire accoucher d’un trésor qu’ils ont en eux-mêmes. Révélé, ce trésor est autant une récompense pour Socrate que pour ses interlocuteurs !


STATUE OF SOCRATES

Lire aussi :
Dix bons conseils pour un coaching socratique

Tags:
philosophieVie professionnelle
Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Faites du soutien de notre mission votre effort de Carême 2024.

Notre mission ? Offrir une lecture chrétienne de l’actualité et transmettre l’espérance du Christ sur le continent numérique.

Nous sommes les missionnaires du XXIème siècle : accompagnez-nous par vos dons !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts.

(avec déduction fiscale)
Pave-Aleteia-Ictus-V2.png
Le coin prière
La fête du jour





Top 10
Afficher La Suite
Newsletter
Recevez Aleteia chaque jour. Abonnez-vous gratuitement