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Les cinq choses à retenir de la conférence de presse du pape François au retour des JMJ

La rédaction d'Aleteia - avec I.Media - publié le 28/01/19

Le pape François a répondu aux questions des journalistes le 27 janvier 2019 dans l’avion qui le ramenait vers Rome depuis le Panama où il a participé aux JMJ. Éducation sexuelle, mariage des prêtres, crise au Venezuela… Tour d’horizon.Durant une cinquantaine de minutes le pape François s’est prêté au traditionnel exercice de la conférence de presse dans l’avion. Ci-dessous les cinq choses à retenir de ses échanges avec les journalistes.

Sur l’éducation sexuelle :

“Je crois que dans les écoles, il faut donner une éducation sexuelle. Le sexe est un don de Dieu, ce n’est pas un ogre, c’est le don de Dieu pour aimer. Que quelqu’un te le prenne pour gagner de l’argent ou pour exploiter un autre, est un autre problème. Mais il faut donner une éducation sexuelle. Mais objective, sans colonisation idéologique. Si tu dispenses une éducation sexuelle pleine de colonisations idéologiques, tu détruis la personne. Le sexe comme don de Dieu doit être éduqué, sans rigidité. Éduquer revient à tirer le meilleur de la personne, l’accompagner sur le chemin. Le problème se situe au niveau des responsables de l’éducation, au niveau national ou régional, ou de chaque unité scolaire. Quels enseignants, livre, textes etc. choisissent-ils ? […] Les jeunes doivent avoir une éducation sexuelle. Le mieux est qu’ils commencent à la maison, avec les parents.”



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Sur l’avortement :

“Le message de miséricorde s’adresse à tous, également à la personne humaine qui est en gestation. Après avoir fait cette chute, il y a la miséricorde pour elles [les femmes qui avortent, ndlr]. Il s’agit d’une miséricorde difficile car le problème n’est pas de donner le pardon : le problème est d’accompagner une femme qui a pris conscience d’avoir avorté. Ce sont des drames terribles. […] Il faut être là au confessionnal et tout ce qu’on peut y faire c’est de donner la consolation et de ne rien dire. C’est pour cela que j’ai ouvert la possibilité d’absoudre l’avortement par miséricorde parce que, tant de fois, presque toujours, on rencontre ces femmes qui pleurent et je leur dis : “il y a ton enfant au ciel : parle-lui, chante-lui les berceuses que tu n’as pas pu lui chanter“. Il faut trouver une voie de réconciliation de la mère pour son enfant. Avec Dieu, c’est déjà fait. Dieu pardonne. Dieu pardonne toujours. Mais, la miséricorde est aussi pour elle et il faut travailler à cela. Le drame de l’avortement pour bien le comprendre, il faut être au confessionnal. C’est terrible.”


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Sur les motifs qui éloignent certains jeunes de l’Église :

“Il y en a tant, quelques-uns sont personnels, mais le plus général, le premier, je crois que c’est le manque de témoignage des chrétiens, des prêtres, des évêques. Je ne dis pas des papes, mais aussi. Le manque de témoignage. Si un pasteur fait l’entrepreneur ou l’organisateur d’un plan pastoral… Si un pasteur n’est pas proche des gens, ce pasteur ne donne pas un témoignage de pasteur. Le pasteur doit être avec les gens. Pasteur-troupeau, utilisons ces mots. Le pasteur doit être en avant sur le troupeau, pour montrer le chemin au milieu du troupeau, pour sentir l’odeur des gens et comprendre ce que sentent les gens, de ce dont ils ont besoin, comment ils se sentent. Il est [aussi] derrière le peuple pour protéger l’arrière-garde. Mais si un pasteur ne vit pas avec passion, les gens se sentent abandonnés, ou – dans un certain sens – méprisés. Ils se sentent orphelins, et quand il y a des orphelins, je crois que…”


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J’ai souligné les pasteurs, mais aussi les chrétiens, les catholiques hypocrites, non ? Les catholiques hypocrites, qui vont tous les dimanches à la messe et qui ensuite ne payent pas le 13e mois, te payent au noir, exploitent les gens… Puis ils vont aux Caraïbes — pas seulement pour les papers — pour les vacances avec l’exploitation des gens. “Je suis catholique je vais tous les dimanches à la messe“. Mais si tu fais cela, tu donnes un contre témoignage et, selon moi, c’est cela ce qui éloigne le plus les gens de l’Église. Aussi les laïcs, tous. Ne dis pas que tu es un catholique si tu ne donnes pas un témoignage. Dis je suis d’éducation catholique, mais je suis tiède, je suis mondain et je demande pardon, ne me regardez pas comme modèle. Cela serait digne. J’ai peur des catholiques qui se croient parfaits. Mais l’histoire se répète. Déjà Jésus avec les docteurs de la loi. Je te remercie Seigneur parce que je ne suis pas comme cela, pauvre pécheur. Cela est le manque de témoignage, il y a d’autres difficultés personnelles parfois, mais le plus généralement, c’est cela.

Sur l’ordination d’hommes mariés et le mariage des prêtres :

“Me vient à l’esprit une phrase de saint Paul VI : “Je préfère donner la vie que de changer la loi du célibat”. En ce moment… Il faut redire cette phrase car c’est une phrase courageuse. Au moment le plus difficile, 1968… Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Église. Deuxièmement, je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel. Non. […] Je ne le ferai pas, que cela reste clair. Je peux peut-être sembler fermé là-dessus mais je ne me sens pas de paraître devant Dieu avec cette décision.”

Sur la crise au Venezuela :

Je soutiens tout le peuple vénézuélien. Un peuple qui est en train de souffrir, que ce soit d’un côté ou de l’autre. Si je commençais à dire “faites ceci” ou “faites cela”, je me mettrais dans un rôle que je ne connais pas, ce serait une imprudence pastorale de ma part et je ferais du mal. Les mots, je les ai pensés et les ai repensés. Je crois qu’avec ceci j’ai exprimé ma proximité, ce que je ressens. Je souffre à cause de ce qui est en train de se passer au Venezuela en ce moment. C’est pour cela que je désire qu’ils se mettent d’accord, je ne sais même pas si dire “se mettre d’accord“ est correct. Il faut une solution juste et pacifique. Qu’est-ce qui me fait peur ? Le versement du sang. Et là aussi, je demande de la grandeur pour aider ce qu’ils peuvent aider à résoudre le problème. Le problème de la violence me terrifie. […] Le sang n’est pas la solution. Pour cela je dois être — je n’aime pas le mot équilibré — je dois être pasteur. [Pour] tous. Et s’ils ont besoin d’aide et la demande d’un commun accord, alors oui.


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