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Exode urbain : les parisiens en fuite

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By PKpix | SHUTTERSTOCK

Gabrielle de Loynes - publié le 12/01/19

Chaque année 12.000 parisiens quittent la capitale au profit de la banlieue ou la province. On parle même d’exode urbain, un phénomène qui devrait durer jusqu’en 2025 selon l’Insee.

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La fin de la métropolisation remonte véritablement au début des années 70. À cette époque déjà, de jeunes urbains, sensibles à l’écologie et rejetant la société de consommation, quittent la ville pour la campagne. Une seconde vague apparaît au milieu des années 90. Par confort, plus que par idéologie, ces nouveaux migrants exprimaient alors un « raz-le-bol » de la vie citadine. Un phénomène « d’exode urbain » qu’a fortement accentué la crise économique, repoussant les classes moyennes hors de la ville. Hier vers Bordeaux, aujourd’hui Nantes ou Lyon, demain à la campagne, les parisiens sont en quête de verdure et d’authenticité.  Mais que fuient-ils ? Et qui sont ces néo-ruraux ?


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Pourquoi la province a le vent en poupe ?

Selon une étude de l’Insee parue le 27 décembre 2018, la population en Île-de-France a baissé de 0,5% par an entre 2011 et 2016. Soit une perte de 12.000 habitants chaque année. L’équivalent de la fuite de toute la population du 5e arrondissement de Paris en un quinquennat. À l’inverse, « les fortes hausses de population bénéficient surtout aux départements des métropoles régionales de la façade atlantique, dʼOccitanie et dʼAuvergne-Rhône-Alpes », constate lʼInsee. D’abord cantonné aux zones périurbaines, le mouvement migratoire venu des centres-villes s’est diffusé dans les marges des campagnes. Et pour cause, selon l’étude « Style de vie des français » de la société Nielsen, publiée en 2016, 44% des Français rêvent de vivre en milieu rural. Chaque année ce sont près de 100.000 citadins qui prennent la clé des champs.


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Jean-Yves Pineau, ancien directeur du collectif Ville-Campagne, estime que la motivation essentielle de ces nouveaux migrants, qu’il préfère appeler « extra-urbains » plutôt que « néo-ruraux », est d’ordre résidentiel. En projetant de vivre et de travailler à la campagne, « ils cherchent avant tout un meilleur cadre et une meilleure qualité de vie », explique-t-il dans sa vidéo « S’installer au vert ». Leur profil ? Il s’agit, en majorité, de jeunes adultes âgés de 30 à 45 ans, souvent accompagnés de leurs enfants en bas âge. Ils ont en commun de ne plus supporter le stress, la nuisance sonore, la pollution et les autres désagréments de la vie urbaine. Le logement est aussi devenu un élément vital pour les citadins en fuite parce qu’ils cherchent à se loger moins cher dans plus grand. Enfin la révolution numérique et, avec elle, l’apparition du télétravail, sont des aubaines pour les rats des villes, devenus rats des champs.


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Les néo-ruraux, un enjeu pour les territoires

Selon lʼInsee, les espaces ruraux, qui représentent plus des 3/4 du territoire national, regroupent seulement 22,5 % de la population. Pourtant, deux tiers des citadins voient dans ces lieux des territoires d’avenir. L’arrivée de cette population en province a permis de relancer la croissance démographique et économique de certains territoires ruraux. Pour Jean-Yves Pineau, il est impératif de « promouvoir et accompagner les changements autour de trois axes : l’accueil et l’attractivité des territoires, le rapport ville-campagne et la transition écologique des territoires. Il faut montrer que nos territoires sont ouverts, nous devons accueillir de nouveaux arrivants et faire en sorte qu’ils restent ». Un créneau qu’a bien compris le territoire du Perche dont la population a augmenté de 4.360 habitants depuis les années 70, avec une forte accélération ces dix dernières années. On y retrouve ainsi des initiatives telles que L’Ambassade du Perche, créée par la Mutinerie (espace de coworking et de coliving rural), un dispositif d’aide à l’installation pour les travailleurs indépendants désireux de s’établir sur le territoire percheron. Un de ces lieux propices à l’immersion du parisien dans le monde rural, avant de sauter le pas du changement de vie.

De l’idylle à la réalité : les clés d’une installation réussie

Si pour près d’un français sur deux, le bonheur est dans le pré, Jean-Yves Pineau met tout de même en garde ces nouveaux migrants. « Pourquoi on part ? Qu’est-ce qu’on fuit ? Il vaut mieux régler ses problèmes plutôt que de les emmener avec soi », recommande-t-il aux aspirants. La clé d’une installation réussie tient selon lui en trois préceptes : « Ne partez pas sur un coup de tête, ne pensez pas convertir les ruraux à vos idées et allez vivre à la campagne pour vous ». Anticiper son départ, évitera bien des déconvenues. Au-delà d’une installation, il invite à réfléchir à un projet de vie. Il est important de veiller à la combinaison de certains critères pour le choix de la terre d’accueil, notamment la présence de commerce de proximité, de transports et de services de santé. Pour le chrétien, il faut également tenir compte de la centralisation des lieux de cultes. Marquée par la raréfaction du clergé et les regroupements paroissiaux, la vie spirituelle en milieu rural est plus complexe.


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