Connaissez-vous les sept joies vécues par la Vierge Marie ? Au monastère de Brou (Ain), elles sont le sujet d’un grand retable réalisé en albâtre. Monument funéraire mais aussi preuve d’un amour qui se voulait éternel, le monastère royal de Brou, bâti au début du XVIe siècle par Marguerite d’Autriche en mémoire de son époux Philibert II le Beau, mort à 24 ans, est un chef-d’œuvre du style gothique flamboyant. À l’intérieur, outre les trois tombeaux monumentaux du duc de Savoie, sa mère Marguerite de Bourbon et son épouse bien-aimée, Marguerite d’Autriche, se cache, dans la chapelle dédiée à cette dernière, un imposant retable d’albâtre consacré aux sept joies la Vierge Marie.
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Quelles sont les sept joies de la Vierge Marie ?
La dévotion pour les sept joies de la Vierge est une piété franciscaine née au XVe siècle. Centrée sur les moments joyeux vécus par la Vierge, elle honore les sept étapes fondamentales de sa vie : l’Annonciation, la Nativité, l’Adoration des mages, la Résurrection, l’Ascension, la Pentecôte et l’Assomption. Au Monastère de Brou, le retable monumental en albâtre de Saint-Lothain étonne par la virtuosité de ses détails. D’une hauteur totale 5,50 mètres et d’une longueur de 3,25 mètres, il est célèbre pour la richesse et la beauté de son décor sculpté.
Au registre inférieur sont représentées l’Annonciation et la Visitation, tandis qu’au centre se développe l’Assomption, encadrée de la Nativité, de l’Adoration des mages, de la Résurrection et de la Pentecôte. Au couronnement, sainte Marguerite et sainte Madeleine entourent la Vierge Marie entourée d’une envolée d’angelots.
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Marguerite au plus près de la Vierge
Le retable du monastère de Brou frappe par la délicatesse de ses détails. Les études récentes ont souligné deux courants artistiques bien distinctes : les premiers sculpteurs ayant œuvré à la réalisation du retable ont sans doute été formés dans le Brabant, notamment à Bruxelles. En 1522 une grande partie des sculptures était achevée, en particulier les figures principales placées au premier plan des scènes, mais le cadre architectural n’était pas encore terminé. À partir de 1526, moment où Conrad Meit passe contrat avec Marguerite pour les tombeaux, de nouveaux sculpteurs apparaissent et complètent le retable. Les éléments du décor architectural comme les formes à l’antique, les statues au style plus maniéristes et les putti à l’italienne sont typiques de cette époque.
En observant bien le décor, on remarquera, comme dans le vitrail de la même chapelle, la présence de Marguerite d’Autriche, en prière, face à saint Thomas. Agenouillée à la place d’honneur, juste à côté du tombeau vide de la Vierge, elle est vêtue du costume de veuve, portée depuis le décès de son mari en 1504. Autrefois, un second retable, illustrant les sept douleurs de la Vierge, venait compléter l’ensemble.