Devant le Pape et des membres de la Curie romaine, le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, a continué cette semaine son cycle de méditations de l’Avent.Le Dieu vivant est la Trinité vivante, nous l’avons dit la dernière fois. Mais nous sommes dans le temps et Dieu, lui, est dans l’éternité. Comment surmonter cette “infinie différence qualitative” ? Comment jeter un pont sur cet abîme infini? La réponse est dans la solennité que nous nous apprêtons à célébrer : “Le Verbe s’est fait chair et il est venu habiter parmi nous”.
Entre nous et Dieu — a écrit le grand théologien byzantin Nicolas Cabasilas — il y avait trois murs de séparation : celui de la nature parce que Dieu est esprit et que nous sommes chair, celui du péché, celui de la mort. Le premier de ces murs a été abattu lors de l’incarnation, lorsque la nature humaine et la nature divine se sont unies dans la personne du Christ; le mur du péché a été abattu sur la croix et le mur de la mort à la résurrection. Jésus-Christ est maintenant le lieu définitif de la rencontre entre le Dieu vivant et l’homme vivant. En lui, le Dieu lointain s’est fait proche, l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous.
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Le chemin de recherche du Dieu vivant que nous avons entrepris au cours de cet Avent a eu un illustre précédent : “L’itinéraire de l’esprit vers Dieu” (Itinerarium mentis in Deum) de Saint-Bonaventure. En tant que philosophe et théologien spéculatif, il identifie les sept étapes par lesquelles l’âme accède à la connaissance de Dieu, à savoir :
La contemplation de Dieu par ses vestiges dans l’univers.
La contemplation de Dieu dans ses vestiges à travers le monde sensible.
La contemplation de Dieu par son image gravée dans nos facultés naturelles.
La contemplation de Dieu dans son image réformée par les dons de la grâce.
La contemplation de l’unité divine par son premier nom : l’Être
La contemplation de la bienheureuse Trinité dans son nom : le Bien
L’enlèvement mystique de l’âme, où notre intelligence se tient en repos, tandis que l’amour passe tout entier en Dieu.
Après avoir passé en revue les différents moyens dont nous disposons pour nous élever à la connaissance du Dieu vivant et les “lieux” où nous pouvons le rencontrer, saint Bonaventure en arrive ainsi à la conclusion que le moyen définitif, infaillible et suffisant est la personne de Jésus-Christ. Voilà comment se termine son traité :
Maintenant : il ne reste plus à l’âme qu’à dépasser tout cela par la contemplation et à aller au-delà du monde sensible, non seulement, mais même au-delà d’elle-même. Dans ce passage, le Christ est le chemin et la porte ; Christ est échelle et véhicule comme lieu propitiatoire au-dessus de l’arche de Dieu et sacrement caché au fil des siècles.
Le philosophe Blaise Pascal, dans son célèbre “Mémorial”, parvient à la même conclusion : le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob “ne se trouve que dans les voies enseignées par l’Évangile”. La raison en est simple : Jésus-Christ est “le Fils du Dieu vivant” (Mt 16, 16). C’est là-dessus que la Lettre aux Hébreux base la nouveauté du Nouveau Testament :
“À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes, mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes.” (He 1, 1-2).
Le Dieu vivant ne nous parle plus par personne interposée, mais en personne, parce que le Fils est “rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être” (He 1, 3). Ceci du point de vue ontologique et objectif. Du point de vue existentiel ou subjectif, la grande nouvelle est que ce n’est plus l’homme qui, “à tâtons” (Ac 17, 27), part à la recherche du Dieu vivant ; c’est le Dieu vivant qui descend à la recherche de l’homme jusqu’à faire sa demeure dans son cœur. C’est là que dorénavant on peut le rencontrer et l’adorer en esprit et en vérité : “Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.” (Jn 14, 23)
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Celui qui a établi cette vérité — à savoir que Jésus-Christ est le révélateur suprême du Dieu vivant et le “lieu” où l’on entre en contact avec lui — c’est Jean l’évangéliste. Nous nous en remettons à lui pour nous aider à faire de la recherche du Dieu vivant autre chose qu’une simple “recherche”, mais une véritable “expérience”, pour en avoir, non seulement la connaissance, mais un “sentiment” vivant.
Afin de ne pas perdre la force et l’immédiateté de son témoignage inspiré, évitons d’imposer aux textes un cadre interprétatif. Passons simplement en revue les mots les plus explicites que Jésus emploie pour se présenter comme le révélateur définitif de Dieu. Chacun de ces mots peut, à lui seul, nous conduire au bord du mystère et nous faire entrer dans un horizon infini.
Jean 1,18 : “Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.” Pour bien comprendre le sens de ces mots, il faut se référer à toute la tradition biblique sur ce Dieu que l’on ne peut voir sans mourir. Il suffit de lire Exode 33, 18-20 : “Moïse dit : “Je t’en prie, laisse-moi contempler ta gloire”. Le Seigneur dit : “Je vais passer devant toi avec toute ma splendeur, et je proclamerai devant toi mon nom qui est : LE SEIGNEUR. Je fais grâce à qui je veux, je montre ma tendresse à qui je veux”. Il dit encore : “Tu ne pourras pas voir mon visage, car un être humain ne peut pas me voir et rester en vie”.”
Il y a un tel gouffre entre la sainteté de Dieu et l’indignité de l’homme que ce dernier ne peut que mourir en voyant Dieu ou en l’entendant. C’est pourquoi Moïse (Ex 3, 69) et les séraphins (Is 6, 2) se voilent le visage devant Dieu.En restant en vie après avoir vu Dieu, on éprouve une surprise reconnaissante (Gn 32, 31). C’est une faveur rare que Dieu accorde à Moïse (Ex 33,11) et à Élie (1 R 19,11 s.), qui seront les deux personnes admises sur le Thabor pour contempler la gloire de Christ.
Jean 10, 30 : “Le Père et moi, nous sommes un”. C’est peut-être l’affirmation la plus chargée de mystère du Nouveau Testament. Jésus-Christ n’est pas seulement celui qui révèle le Dieu vivant : il est le Dieu vivant lui-même! Le révélateur et la révélation sont une seule et même personne. C’est à partir de cette affirmation que la réflexion de l’Église aboutira à une foi pleine et explicite dans le dogme trinitaire. Ce que nous traduisons par le mot “un” est un mot neutre (en grec, unum en latin). Si Jésus avait utilisé le eismasculin, unus, il aurait fallu penser que le Père et le Fils sont une seule et même personne et la doctrine de la Trinité serait exclue à la racine. En disant “un”, une seule chose, les Pères en déduiront à juste titre que Père et Fils (et plus tard le Saint-Esprit) sont une seule et même nature, mais pas une seule et même personne.
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Jean 14, 6-7 : “Jésus lui dit : “Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi”. “Ici nous devons nous attarder un peu davantage : “personne ne va vers le Père sans passer par moi.” Lus dans le contexte actuel du dialogue interreligieux, ces mots posent une question que nous ne pouvons passer sous silence. Que penser de toute cette partie de l’humanité qui ne connaît pas le Christ et son Évangile? Aucun d’entre eux ne va vers le Père? Sont-ils exclus de la médiation du Christ et donc du salut?
Une chose est sûre, et toute théologie chrétienne des religions doit partir de là : le Christ a donné sa vie “en rançon” et par amour pour tous les hommes, car tous sont des créatures de son Père et ses frères. Il n’a fait aucune distinction. Son offrande de salut, du moins, il est sûr qu’elle est universelle. “Quand j’aurai été élevé de terre (sur la croix !), j’attirerai à moi tous les hommes” (Jn 12, 32); “En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver”, proclame Pierre devant le Sanhédrin (Ac 4, 12).
Certains, même s’ils se prétendant chrétiens, ne peuvent admettre qu’un fait historique particulier, comme la mort et la résurrection du Christ, ait pu changer la situation de l’humanité toute entière devant Dieu et remplacent ainsi l’événement historique par un principe universel “impersonnel”. Ils devraient se poser, je crois, une autre question, à savoir s’ils croient réellement au mystère par lequel tout le christianisme tient ou s’écroule : l’incarnation du Verbe et la divinité du Christ. Une fois que c’est admis, cela ne semble plus absurde pour la raison qu’un acte donné puisse avoir une portée universelle. Ce serait plutôt étrange de penser le contraire.
Le plus grand tort, si l’on enlève une si grande partie de l’humanité, ce n’est pas au Christ ni à l’Église qu’on le cause, mais à cette humanité. Ne peut-on pas partir de l’affirmation selon laquelle la conduite et la parole de Jésus valent comme critère normatif de jugement et comme norme morale suprême, sans reconnaître pour autant à tous les hommes le droit de bénéficier de ce salut ?
“Mais est-il réaliste – nous pouvons nous poser la question – de continuer à croire en une mystérieuse présence et influence du Christ dans les religions qui existaient avant lui et qui ne ressentent aucun besoin, au bout de vingt siècles, d’accueillir son Évangile?” Il y a dans la Bible un fait qui peut nous aider à répondre à cette objection : l’humilité de Dieu, le fait que Dieu se cache. “Vraiment tu es un Dieu qui se cache, Dieu d’Israël, Sauveur !” : Vere tu es Deus absconditus (Is 45, 15, Vulgate). Dieu est humble dans sa création. Il ne met pas son étiquette sur tout, comme le feraient les hommes. Il n’est pas écrit sur les créatures qu’elles ont été faites par Dieu. C’est à elles de le découvrir.
Combien de temps a-t-il fallu à l’homme pour reconnaître à qui il devait d’être, qui avait créé le ciel et la terre pour lui ? Combien de temps faudra-t-il encore avant que tous puissent le reconnaître? Dieu cesse-t-il pour autant d’être le créateur de tout ? Cesse-t-il de réchauffer de son soleil celui qui le connaît ou celui qui ne le connaît pas ? C’est la même chose dans la rédemption. Dieu est humble quand il crée et humble quand il sauve. Christ est plus préoccupé par le fait que tous les hommes soient sauvés, plutôt qu’ils sachent qui est leur Sauveur.
Plus que le salut de ceux qui n’ont pas connu le Christ, il faudrait s’inquiéter, je pense, du salut de ceux qui l’ont connu, s’ils vivent comme s’il n’avait jamais existé, oubliant tout à fait leur baptême, étrangers à l’Église et à toute pratique religieuse. En ce qui concerne le salut des premiers, les Écritures nous assurent que “Dieu accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes.” (Ac 10, 34-35) À son tour, François d’Assise fait une affirmation presque incroyable pour son époque : “Tout ce qu’il y a de bien dans ces écrits n’appartient ni aux païens ni à qui que ce soit, mais à Dieu seul, de qui nous vient tout bien.”
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Parlant du rôle du Christ vis-à-vis des personnes qui vivent en dehors de l’Église, le Concile Vatican II affirme que “l’Esprit saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal”, c’est-à-dire par son œuvre rédemptrice (Gaudium et spes, 22, 5). C’est ainsi que nous parvenons à la dernière étape de notre chemin, le Saint-Esprit. Au terme de sa vie terrestre, Jésus disait :
“J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.” (Jn 16, 12-15)
Dans le Saint-Esprit, c’est encore Jésus qui continue à nous révéler le Père, car le Saint-Esprit est désormais l’Esprit du Ressuscité, l’Esprit qui poursuit et applique l’œuvre du Jésus terrestre. Peu de temps après les paroles que nous venons de rappeler, Jésus ajoute : “En disant cela, je vous ai parlé en images. L’heure vient où je vous parlerai sans images, et vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père.” Quand Jésus pourra-t-il parler ouvertement aux disciples du Père, si ces mots sont parmi les derniers qu’il prononce de son vivant et que peu de temps après il mourra sur la croix? Il le fera justement par le Saint-Esprit qu’il enverra du Père.
Saint Grégoire de Nysse a écrit : “Si nous enlevons à Dieu le Saint-Esprit, ce qui reste n’est plus le Dieu vivant, mais son cadavre.” C’est Jésus lui-même qui en explique la raison. “C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien.” (Jn 6, 63) Appliqué à notre cas, cela signifie : c’est l’Esprit qui donne vie à l’idée de Dieu et pousse à le rechercher. La raison humaine, marquée comme elle est par le péché, ne suffit pas. Au contraire, elle ne sert pratiquement à rien car, même si elle découvre que Dieu existe, elle n’est pas capable, comme le dit saint Paul, de se comporter en conséquence, en lui rendant gloire et action de grâce comme il convient (cf. Rm 1, 18s). L’homme qui s’apprête à parler de Dieu, à quelque titre que ce soit, s’il est croyant, doit se rappeler que “personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu” (1 Co 2, 11).
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Le Saint-Esprit est le véritable “cadre de vie”, le Sitztim Leben, dans lequel toute théologie chrétienne authentique naît et se développe. Le Saint-Esprit est cet espace invisible dans lequel on peut percevoir le passage de Dieu et dans lequel Dieu lui-même apparaît comme une réalité vivante et active. Le Dieu vivant, à la différence des idoles, est un “Dieu qui respire” et le Saint-Esprit est son souffle. Ceci est également vrai du Christ. “Dans le Saint-Esprit” indique ce domaine mystérieux dans lequel, après sa résurrection, on peut entrer en contact avec le Christ et expérimenter son action sanctifiante. Il vit maintenant “dans l’Esprit“ (Rm 1, 4 ; 1 P 3, 18). Le Saint-Esprit est, dans l’Histoire, “le souffle du Ressuscité”.
La grande voûte entre Dieu et l’homme ne se ferme donc pas et l’éclair soudain de lumière ne se produit que dans ce “champ magnétique” spécial constitué par l’Esprit du Dieu vivant. C’est lui qui crée dans l’intime de l’homme cet état de grâce pour lequel on a un jour la grande “illumination” : on découvre que Dieu existe, qu’il est réel, jusqu’à en avoir “le souffle coupé”.
Pour ceux qui cherchent Dieu ailleurs, rien que dans les pages des livres ou les raisonnements humains, il faudrait redire ce que l’ange a dit aux femmes : “Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?” (Lc 24,5) Saint Basile écrit : “la familiarité avec Dieu” dépend du Saint-Esprit. Cela dépend donc si Dieu nous est familier ou plutôt étranger, si nous sommes sensibles ou si nous sommes allergiques à sa réalité.
Le remède consiste donc à retrouver un contact toujours plus plein avec la réalité, voire avec la personne, du Saint-Esprit. Ne nous contentons pas non plus d’une pneumatologie renouvelée, c’est-à-dire d’une théologie de l’Esprit, mais aspirons à faire de lui aussi une expérience personnelle. Des millions de chrétiens de notre époque ont fait cette expérience personnelle qu’on a appelée “le baptême dans l’Esprit”. Voici comment l’un de ceux qui ont fait cette expérience pour la première fois dans l’Église catholique en décrit les effets :
“Notre foi est devenue vivante; notre croyance est devenue une sorte de savoir. Soudain, le surnaturel est devenu plus réel que le naturel. En bref, Jésus est une personne vivante pour nous. Essayez d’ouvrir le Nouveau Testament et de le lire comme si tout y était littéralement vrai, chaque mot, chaque ligne. La prière et les sacrements sont vraiment devenus notre pain quotidien, et non plus de pieuses pratiques générales. Un amour pour les Écritures que je n’aurais jamais cru possible, une transformation de nos relations avec les autres, un besoin de témoigner et une force pour le faire au-delà de toute attente : tout cela fait désormais partie de notre vie. L’expérience initiale du baptême dans l’Esprit ne nous a pas procuré d’émotion extérieure particulière, mais notre vie est maintenant imprégnée de calme, de confiance, de joie et de paix.”
“Et le Verbe s’est fait chair”
On ne peut conclure une méditation sur le rôle du Christ, révélateur du Dieu vivant, plus dignement qu’avec le prologue de Jean. Non pas comme s’il s’agissait d’un passage de l’Évangile à commenter – ce sera pour le jour de Noël – mais comme un hymne de louange qui surgit maintenant de notre cœur à la gloire de la Très Sainte Trinité. Le fait qu’une part aussi représentative de l’Église, dans un endroit comme celui-ci, proclame sa foi absolue au Christ, Fils de Dieu et lumière du monde, a une valeur salvifique. Le Christ a fondé son Église sur un acte de foi comme celui-ci, et il a promis que “les puissances de la Mort ne l’emporteront pas sur elle”. Nous le récitons ensemble debout, avec un cœur émerveillé et plein de reconnaissance :
“Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. […]
Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle,
ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité. […]
Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître.”
Saint-Père, Vénérables Pères, frères et sœurs, Joyeux Noël !
[1] Celano, Vita prima, XXIX, 82 (FF 463).
[2] Saint Grégoire de Nysse, De eo qui sit ad imaginem Dei (PG 44, 1340).
[3] Saint Basile, De SpirituSancto, 19,49 (PG 32, 157).
[4] Témoigné rapporté par P. Gallagher Mansfield in Comme une nouvelle Pentecôte, EdB 2016.
[5] Jn 1, 1-5 ; 9-18.