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Cop 24 : la Pologne plaide pour la « transition juste »

COP24-POLAND-KATOWICE

DOMINIKA ZARZYCKA / NURPHOTO

La COP24 se tient à Katowice, en Pologne, jusqu'au 14 décembre.

Fabrice de Chanceuil - publié le 12/12/18

Dans un contexte de consensus impossible sur le diagnostic et la lutte contre les effets de la crise climatique, les débats s’ouvrent sur la dimension sociale de la transition énergétique.

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La 24e Conférence des parties (COP 24) de la Convention-cadre des Nations-unies sur les changements climatiques (CCNUCC) réunit, depuis le 3 décembre et jusqu’au 14 décembre à Katowice en Pologne, les 196 parties à la Convention. Cette nouvelle conférence a deux objectifs principaux : faire aboutir les négociations sur les règles d’application de l’Accord de Paris conclu lors de la COP 21 en 2015 et avancer sur le dialogue de facilitation dit « dialogue de Talanoa ».


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Les règles d’application de l’Accord de Paris devraient donc être adoptées à l’occasion de cette conférence, des avancées significatives ayant déjà été obtenues lors de la COP 23. Le « Paris Rulebook », négocié tout au long de l’année, a été épuré par de nombreux éléments techniques tranchés. Restent encore en débat, à l’ouverture de la conférence, les notions de différenciation et de flexibilité laissées aux pays en voie de développement pour l’atténuation, les délais d’adoption des mêmes règles par tous les pays ou encore l’intégrité environnementale des marchés du carbone.

Le consensus impossible

Toutefois, force est de constater que le bel élan de 2015 est retombé. Si 184 États ont déjà officiellement ratifié l’accord, il manque encore à l’appel des pays d’importance comme la Russie, la Turquie et l’Iran. En outre, les États-Unis de Donald Trump ont toujours le souhait de se retirer de l’accord et pourraient être suivis par le Brésil depuis l’élection de Jair Bolsonoro. Quant à l’Union européenne, jusqu’ici plutôt bonne élève, celle-ci ne parvient pas à se mettre d’accord sur la relève des ambitions de ses États-membres pour 2030, en raison de l’opposition allemande et polonaise. Il faut dire que cette relève apparaît de plus en plus difficile alors que le dernier rapport du Programme des Nations-unies pour l’environnement (PNUE) estime que les contributions nationales actuelles au niveau mondial mènent sur une trajectoire de réchauffement d’ici la fin du siècle plus proche de 3,2°C que des 2°C fixés par l’Accord de Paris.


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D’où l’importance du dialogue de Talanoa (mot fidjien accolant les termes Tala pour raconter et Noa pour librement) ayant pour objectif d’aller, par une confrontation participative des idées, à un dépassement des engagements actuels de l’Accord de Paris dont il est manifeste qu’ils ne suffiront pas à atteindre l’objectif des 2°C. Ainsi est attendu un premier bilan mondial des efforts collectifs d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.

Des ambitions à la hausse

En fait, l’espoir des Fidji comme celui de tous les États insulaires, serait même de ramener la hausse des températures à 1,5°C, plafond au-dessus duquel certains d’entre eux risquent d’être submergés par le relèvement du niveau de la mer. Ils sont confortés, dans leur position, par le dernier rapport du Groupe d’experts international sur l’évolution du climat (GIEC) qui estime que ce nouvel objectif est le plus valable pour combattre réellement le réchauffement climatique. C’est aussi la vision de la plupart des acteurs de la société civile, fortement mobilisés sur le sujet, à commencer par l’Église catholique dont les six présidents des conférences épiscopales continentales ont lancé, avant la conférence, un appel pour « prendre des mesures ambitieuses et immédiates pour combattre et surmonter les effets dévastateurs de la crise climatique ».

La dimension sociale

Tel est l’enjeu des discussions des derniers jours de la conférence pour lesquels sont attendus 124 ministres du monde entier mais qui risque néanmoins de ne pas être pris en compte. En effet, les États-Unis, la Russie, l’Arabie saoudite et le Koweït se sont déjà opposés, la première semaine, à ce que le Rulebook fasse référence aux conclusions du rapport du GIEC, de telle sorte qu’il n’est pas mentionné pour l’instant. C’est d’ailleurs l’accord de Paris lui-même que ces pays aimeraient de pas voir mentionné !


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Dans ce contexte, la Pologne, pays hôte de la conférence, a souhaité, en marge des négociations officielles, introduire une nouvelle notion, celle de la « transition juste ». Le plan d’action proposé vise en particulier à donner une dimension sociale à la transition énergétique, qu’il s’agisse de la reconversion d’importants secteurs économiques ou de la prise en compte de l’impact social de la taxation du carbone. Cette proposition n’est pas neutre venant d’un pays qui reste encore très dépendant du charbon et qui veut peut-être aussi gommer la mauvaise image du plombier polonais !

Cette déclaration politique aurait pu ne pas retenir la meilleure attention de la délégation française mais depuis la crise des « gilets jaunes », il est probable qu’il en ira tout autrement.

Tags:
climatenvironnementgilets jaunesPologne
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